mars 29, 2024

Black Stone Cherry – Kentucky

M7483

Avis :

Evoquer ses racines, son attachement à son pays d’origine ou même à une région particulière, beaucoup d’artistes l’ont fait et continue à le faire aujourd’hui. Si en France nous avons tous les pseudos chanteurs à voix qui braillent leur rattachement à la Corse ou encore à Paris, c’est plutôt du côté du rock, voire du hard rock, qu’il faut se pencher pour trouver de vrais textes en rapport avec un folklore puissant et évocateur. On retrouve aussi cela dans le blues et surtout dans le musique ricaine où beaucoup de personnalité aime à se rappeler leur état d’origine, ou alors des états qui ont marqué leur tournée et leur vie, l’exemple le plus flagrant étant Ray Charles et son Georgia on my Mind. Black Stone Cherry est originaire d’Edmonton dans le Kentucky et cet état plutôt agricole n’est pas le plus connu des States. Voulant remettre en avant cet état dont ils sont issus, le groupe a décidé de faire un album hommage au Kentucky, tout en gardant des thèmes forts et surtout une sonorité bien à eux qui oscille entre rock, hard et blues. Des genres que le groupe ingurgite, laisse macérer, pour sortir ensuite des pièces d’une qualité indiscutable. Car en dehors de l’hommage à la Province américaine, Kentucky, cinquième album du groupe, demeure une franche réussite.

Le skeud démarre de façon violente et ne laisse aucun sur la direction prise par le groupe. Si Magic Mountain, le précédent album, était de bonne qualité mais privilégiait les titres en mid-tempo plus souples, Kentucky rentre dans le lard et n’hésite pas à envoyer des riffs agressifs. La preuve avec The Way of the Future, un titre sur l’avenir et les mensonges des politiciens, qui est relativement violent et cherche des sources vers un hard rock par si éloigné du métal. Et si techniquement c’est réussi avec un joli solo, le morceau montre à quel point Black Stone Cherry a mûri. La preuve en est faite avec In Our Dreams, démarrant lentement pour partir dans riffs très lourd et s’arrêter le temps que le chanteur pose sa sublime voix. Car ce groupe n’est pas que riff et solo, c’est aussi et surtout la voix de Chris Robertson, à la voix grave et éraillée, déclenchant des frissons lorsqu’il arrive à faire des modulations. En termes de rythmes endiablés, se rapportant au hard rock, voire au métal par certains aspects, on peut aussi citer Hangman qui rate un peu le coche au niveau du refrain, trop en chœur et trop calme ou encore Darkest Secret, qui sera le morceau le plus sombre, mais celui qui rentre le moins dans la tête à cause de sa transparence et de son manque d’identité. Fort heureusement, le groupe livre avec Kentucky un album remarquable grâce à des titres qui piochent dans d’autres genres plus proche du pays d’origine et rappelant des champs de maïs à perte de vue.

Blackstonecherry-promo

Car il faut savoir que Chris Robertson est le fils du guitariste rythmique des Kentucky Headhunters, un groupe de country qui fut fondé en 1968. Et il est difficile de ne pas sentir l’influence de la musique de son père dans certains titres. Même s’il éloigne des pas du patriarche pour lorgner vers d’autres styles, comme le blues, on reste dans quelque chose de profondément ancré dans les racines familiales. Néanmoins, on ressentira un groove complètement assumé par le groupe, surtout dans des pistes très proches de la soul musique, tout en gardant une part de rock très importante.  Si Shakin’ my Cage entame ce chemin avec un texte particulièrement intéressant et un refrain entêtant, on retrouvera surtout cet élan avec Soul Machine, qui est le titre le plus réussi de tout l’album. Entre Soul music et rock, avec des riffs fabuleux, des chœurs féminins, des cuivres qui finissent par rendre l’ensemble complètement virevoltant, on est face à un titre intemporel et d’une puissance incommensurable. Et le groupe de finir à enfoncer le clou avec la reprise de War d’Edwin Starr d’une façon plus rythmée et beaucoup plus rock. C’est à la fois puissant et onirique et donne une furieuse envie de bouger tout son corps. Tout comme Cheaper to Drink Alone qui se rapproche d’un rock country de la plus belle façon donnant envie de boire du whisky jusqu’à la lie. Enfin, comment ne pas évoquer les deux ballades de cet album avec Long Ride, plutôt conventionnelle mais efficace, ou The Rambler, tout en acoustique et rendant un hommage touchant au Kentucky.

Au final, Kentucky, cinquième effort du groupe, est une tuerie à côté de laquelle il serait dommage de passer à côté. Brassant tout un style musical parfaitement digéré, Black Stone Cherry livre un album complet, d’une grande richesse technique et culturelle et mettant en avant un mélange de soul et de hard rock parfaitement maîtrisé. On sent bien là que le groupe a bien évolué et qu’il livre son album le plus mature depuis ses débuts en 2001. Résolument l’un des meilleurs albums de l’année, pour le moment.

  1. The Way of the Future
  2. In Our Dreams
  3. Shakin’ my Cage
  4. Soul Machine
  5. Long Ride
  6. War
  7. Hangman
  8. Cheaper to Drink Alone
  9. Rescue Me
  10. Feelin’ Fuzzy
  11. Darkest Secret
  12. Born to Die
  13. The Rambler
  14. I Am the Lion
  15. Evil

Note : 18/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=byOWPd6ZvKk[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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