mars 29, 2024

L’Avenir

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De : Mia Hansen-Love

Avec Isabelle Huppert, André Marcon, Roman Kolinka, Edith Scob

Année : 2016

Pays : France, Allemagne

Genre : Drame

Résumé :

Nathalie est professeur de philosophie dans un lycée parisien. Passionnée par son travail, elle aime par-dessus tout transmettre son goût de la pensée. Mariée, deux enfants, elle partage sa vie entre sa famille, ses anciens élèves et sa mère, très possessive. Un jour, son mari lui annonce qu’il part vivre avec une autre femme. Confrontée à une liberté nouvelle, elle va réinventer sa vie.

Avis :

Petite prodige à la parisienne, Mia Hansen-Løve est une réalisatrice de trente-cinq ans qui a déjà une très belle carrière derrière elle. Comédienne, scénariste, critique de cinéma, notamment pour les cahiers du cinéma, elle a déjà réalisé cinq longs-métrages et récolté une belle pelletée de récompenses. Très souvent encensée par la presse, ce qui est encore le cas ici avec son dernier film, on peut dire que l’avenir de la jeune réalisatrice s’annonce radieux.

En 2014, Mia Hansen-Løve nous avait proposé « Eden« , un film s’inspirant fortement « de la vie » du célèbre groupe français les Daft Punk et après deux ans voici que la réalisatrice nous revient avec un film qui cette fois-ci suit le parcours d’une prof de philo qui va voir sa vie voler en éclat en très peu de temps. Un beau drame français, comme notre cher cinéma aime en faire et en propose beaucoup tous les ans. Un drame qu’on imagine beau et mélancolique… Enfin, c’est ce qu’on aurait aimé trouver, car si le film de Mia Hansen-Løve est souvent mélancolique, drôle et nuancé, malheureusement, c’est aussi un film quelque peu renfermé sur lui-même. Un film peut être un peu trop sélectif et bourgeois, qui ne pourra pas toucher tout le monde.

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Nathalie est une professeure de philosophie passionnée par son métier. Quand elle évoque son métier, elle se fait un devoir d’apprendre à faire penser les jeunes par eux-mêmes. De tous les élèves qui sont passés dans sa classe, Nathalie a un « chouchou », Fabien, un jeune homme engagé et passionné par l’écriture. Le jeune homme a gardé un très bon contact avec sa professeure et ils se voient régulièrement pour discuter de la vie, politique et avenir. Mais un jour, alors que Nathalie est habituée à son train de vie peu mouvementé, une révélation lui est faite et elle va voir toute sa vie bouleversée à la suite de cette annonce.

Nathalie, c’est le personnage typique de la femme dans la cinquantaine que la vie va bousculer pour passer un cap. Une maman malade, un mari volage, des enfants qui partent et des remises en questions sur le sens de sa vie. Sur le papier, c’est vrai que ce genre d’intrigue a déjà été vu plusieurs fois, mais on n’est pas contre, car quand le film est réussi, cela peut donner naissance de très beaux portraits devant lesquels on sera touché, ému, et surtout devant lesquels on peut se reconnaître et se remettre en question. Mais à l’image, le constat est plutôt mitigé.

Si le film arrive à être divertissant sur l’instant, on ne sera malheureusement pas touché par le parcours de cette femme. Un parcours parfois drôle (merveilleuse Edith Scob), mais qui tourne en rond et surtout finit par s’enfermer sur lui-même avec des dialogues assez hautains qui ont tendance à tomber dans un caricature de l’intellectuel. Alors qu’on aurait pu vraiment être bouleversé par Nathalie, car tout lui arrive pratiquement en même temps et elle fait front avec un beau courage, Mia Hansen-Løve n’arrive jamais à faire décoller son film. Si certaines situations sont drôles, amusantes, on a aussi l’impression que les personnages s’écoutent souvent parler et qu’ils ne s’adressent qu’à une certaine classe de la population. Et c’est très souvent ça qui fait qu’on a vraiment du mal à entrer dedans. À chaque fois qu’on y arrive, malheureusement on en ressort au détour d’une conversation ou d’une réflexion. De plus, on notera tout même qu’hormis les personnages d’Huppert et de Scob, pour les autres, la réalisatrice insiste quand même dans le cliché. Par exemple, l’étudiant qui veut quitter la vie parisienne pour faire des potagers dans une ferme participative, mais qui aspire tout même à être écrivain… Un peu lourd quand même.

Ce constat est vraiment dommage car la réalisatrice, paradoxalement, a tout même réussi à rendre son film et ses personnages suffisamment intéressants pour qu’on ne s’ennuie pas et que l’on ressorte avec un sentiment d’avoir vu une petite comédie de mœurs divertissante… sur l’instant. Car oui, le film sera très vite oubliable, noyé parmi d’autres bien meilleurs que lui.

Et c’est d’autant plus dommage que du côté des acteurs, le casting est impeccable. Isabelle Huppert est divine en prof débordée. Roman Kolinka dégage un charisme certain, tout comme André Marcon. Ce sont vraiment les dialogues et les débats qu’ont les personnages qui sonnent parfois élitistes qui nous sortent des autres bons moments que le film nous réserve. À noter que le très gros point fort du film est la grande Edith Scob, qui devant la « sagesse » des réflexions du film, en devient hilarante à chacune de ses apparitions.

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Les fans de l’univers de la réalisatrice seront surement comblés, pour les autres, « L’avenir« , notamment à cause de ses dialogues, risque fort bien de diviser. Finalement, alors que le nouveau film de Mia Hansen-Løve s’avère lourd, certains iront même jusqu’à dire prétentieux, il s’avère paradoxalement divertissant notamment grâce à une Isabelle Huppert à toute épreuve qui affronte sa situation avec beaucoup de courage et d’éclat.

Note : 12/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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