avril 19, 2024

La Leçon de Piano

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Titre Original : The Piano

De : Jane Campion

Avec Rose McIver, Holly Hunter, Harvey Keitel, Sam Neill

Année: 1993

Pays: Nouvelle-Zélande, Australie, France

Genre : Drame

Résumé :

Au siècle dernier en Nouvelle-Zélande, Ada, mère d’une fillette de neuf ans, s’apprête à suivre son nouveau mari au fin fond du bush. Il accepte de transporter tous ses meubles à l’exception d’un piano qui échoue chez un voisin illettré. Ne pouvant supporter cette perte, Ada accepte le marché que lui propose ce dernier. Regagner son piano touche par touche en se soumettant à ses fantaisies.

Avis :

Une renommée impressionnante, un palmarès à rendre jaloux plus d’un réalisateur, Jane Campion détient tout de même deux Palmes d’or, une pour son premier court-métrage et l’autre pour cette « Leçon de piano« . Elle est par ailleurs la seule femme au monde à avoir remporté cette récompense. Elle détient aussi un Oscar du meilleur scénario, et même un César du meilleur film étranger, toujours pour cette « Leçon de piano« . Jane Campion est une perle dont le cinéma est fascinant. Une perle qui commence à se faire rare, puisque outre sa série « Top of the Lake » qui date de 2013, la réalisatrice n’a plus fait de film depuis son très joli  » Bright Star » sorti en 2009.

Mais aujourd’hui, c’est sur l’un de ses plus grands succès que l’on va s’arrêter. Ressorti en salle le temps d’une soirée dans le cadre des UGC culte, on a pu revoir le chef d’œuvre parmi les chefs d’œuvre de Jane Campion, « La leçon de piano« , épopée romantique et romanesque dans La Nouvelle-Zélande du XIXe siècle. D’une beauté indéniable, « La leçon de piano » est un film dur et tendre, fort et fascinant, et tenu par des acteurs magistraux. D’ailleurs, le film a valu à ces deux actrices un Oscar vraiment mérité.

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Ada et sa petite fille de neuf ans sont débarquées un matin sur une plage de Nouvelle-Zélande. Ada vient de conclure un mariage arrangé quelques mois plus tôt avec Mr Stewart, un riche homme qui habite au fin fond du Bush. Ada est arrivée avec tout ce qu’elle a au monde. Quelques affaires, deux ou trois meubles et surtout un piano qu’elle aime plus que tout. Le voyage pour aller jusqu’à la demeure de Mr Stewart est compliqué et l’homme accepte de tout emporter, sauf le piano, bien trop encombrant et lourd pour être transporté. Pour Ada, c’est un drame insurmontable, alors quand son piano est racheté par Mr Baines, un ami et voisin du nouveau mari d’Ada, cette dernière cède à un marché. Mr Baines lui propose de racheter son piano, touche par touche, en échange des désirs et des fantaisies de cet homme.

Magnifique, puissant, violent, érotique, cru, poétique, original, subtil et complexe, tant d’adjectifs qui peuvent définir et décrire cette impressionnante « Leçon de piano » que Jane Campion offre au monde en 1993. Troisième long-métrage de la réalisatrice, « La leçon de Piano » est celui qui va la révéler et l’imposer dans le milieu du cinéma et quand on voit le film, on ne peut que comprendre pourquoi.

Soutenu par un visuel magique, d’un esthétisme à couper le souffle (on pense à la puissance de la scène du débarquement bien sûr, à l’intimité des « cours » de piano ou encore à cette funeste dernière image, dont chacun peut en faire sa propre conclusion), Jane Campion livre-là un film qui a tout pour nous faire voyager et surtout nous faire entrer dans un récit bouleversant.

L’intrigue est à l’image de la superbe bande originale du film signé par Michael Nyman. Envoutante, saisissante et pleine de suspens. Les notes du compositeur traduisent si bien les sentiments qui traversent le film. Jane Campion nous dresse le portrait bouleversant d’une passion qui devra faire des concessions pour « survivre » et qui va se faire rattraper par l’amour. Charnel et érotique, la réalisatrice, dans une intimité sidérante, va offrir un travail magique sur le désir et la sensualité. C’est vrai que son film sera dur, peut-être un peu malsain et parfois choquant, mais la partition est si belle et bouleversante qu’on se retrouve prit dans un tourbillon d’émotions et grâce à la superbe mise en scène de Jane Campion, grâce aux silences et autres regards incroyables du couple Hunter/Keitel ou encore à cette histoire qui ira jusqu’au bout d’elle-même, jusqu’au bout de cette passion quitte à ce qu’elle soit destructrice, on se laisse transporter et toucher jusqu’au générique.

Comme je le disais plus haut, « La leçon de Piano » nous transporte aussi grâce à un quatuor d’acteurs incroyables. Holly Hunter trouve-là le rôle de sa vie. Magnifique, belle, bouleversante, elle trouve un rôle rude et complexe (le personnage est muet) et elle va en tirer une grâce, une détermination et une retenue passionnante. Chacun des plans de Jane Campion, chaque lumière qui est posée sur elle est magnifiquement placée. Et l’on peut dire de même en ce qui concerne Harvey Keitel, un charisme et un charme fou. Le rôle lui va à merveille. La petite Anna Paquin démontre un talent remarquable et tient joliment tête du haut de ses neuf ans à ces grands acteurs. Puis il y a Sam Neill, qui trouve un rôle dur et tellement triste à la fois. Un rôle assez complexe qui fait se partager nos sentiments à son égard.

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Pour conclure, « La leçon de piano » est un film tout simplement renversant de bout en bout. Un chef d’œuvre unique et indémodable qui n’a pas pris une seule ride. Bref, à voir, à découvrir, ou à redécouvrir absolument !

Note : 20/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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