mars 29, 2024

Je Suis Mort Mais J’ai des Amis

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De : Guillaume et Stéphane Malandrin

Avec Bouli Lanners, Wim Willaert, Lyes Salem, Serge Riaboukine

Année: 2015

Pays: Belgique, France

Genre: Comédie

Résumé:

Quatre rockers barbus, chevelus — et belges — enterrent le chanteur de leur groupe. Par amitié et pour se prouver que rien ne peut les arrêter, ils décident de partir en tournée à Los Angeles avec ses cendres. La veille du départ, un militaire moustachu se présente comme l’amant de leur ami. Leur voyage prend un tour pour le moins inattendu…

Avis:

« Je suis mort, mais j’ai des amis » est le deuxième film d’un duo de frangins belges. Quand on regarde leur première œuvre, on peut se dire que les deux frères ont tendance à faire dans l’originalité, puisqu’avant ce film, le duo avait présenté en 2009 le très spécial « Mais où est la main de l’homme sans tête ». Un premier film sombre et étrange porté par une excellente Cécile De France à contre-emploi.

Plutôt discret dans le paysage cinématographique européen, il y a un cinéma qui regorge de merveilles et de pépites, c’est celui de la Belgique. Si les Belges ont toujours révélé d’excellents talents et offert de bons films au fil des années, depuis les années 2000, on peut dire qu’ils ont su donner un très joli coup de fouet à leur cinéma. Sachant nous faire rire, nous bouleverser ou nous inquiéter, chaque nouvelle découverte est un vrai plaisir. Et ce constat se fait encore une fois ici, avec le deuxième et excellent film des Malandrin. Alors qu’on pense trouver une simple comédie, le nouveau film des Malandrin saura nous faire rire autant qu’il nous charmera dans son propos et nous touchera au plus profond avec une histoire simple, triste, humaine et pleine d’énergie.

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Yan, JP, Pierre et Wim sont amis depuis des lustres. Tous les quatre sont animés pour une passion débordante pour la musique. Ensemble, ils ont monté un groupe de rock, et il fonctionne plutôt bien. Les quatre amis ont des dates de concert et ont même réussi à décrocher une petite tournée aux États-Unis. Mais un soir, ce bonheur prend fin brutalement. JP, le leader et chanteur du groupe, trouve la mort. Dévasté par le chagrin, Yann décide alors de rendre un ultime hommage à son ami, en acceptant la tournée aux États-Unis et en emmenant ses cendres avec le groupe. Mais peu avant le départ, Yann et le groupe vont faire une étrange découverte sur leur défunt ami.

Quand on se lance dans le nouveau film des Malandrin, on pense passer un bon petit moment devant une comédie tout ce qu’il y a de plus belge. Mais c’est un tout autre film auquel on va avoir le droit. Un film bourré d’instantané, de naturel, d’émotion, de drôlerie et de charme. Avec ce deuxième film, les deux frangins nous offrent le road movie le plus mélancolique de l’année 2015.

L’histoire que vont nous raconter les deux réalisateurs est géniale de bout en bout et à aucun moment on ne s’ennuie devant. Mélange de drame et d’absurde, dès le début, on comprend qu’on va passer un moment décalé, fun et touchant. Le scénario est soutenu, solide et les divers rebondissements sont de vraies surprises. On se délecte des différentes aventures et rencontres que les personnages affrontent. Et ce qui est terrible, c’est que les rebondissements du film, ces rencontres, apportent une belle réflexion sur l’amitié, sur les liens qu’on tisse avec certains personnages. Les Maladrin ont décidé de nous parler de toutes les amitiés, dans tout ce qu’elles ont de plus beau. Des bons moments comme les plus mauvais. Des petits mensonges nécessaires ou bien des révélations troublantes qu’on ose avouer, même aux plus proches. Les deux frères en parlent bien, avec du recul, de la distance. Ils y apportent beaucoup d’humour, nous offrant des scènes bien souvent hilarantes. « Je suis mort, mais j’ai des amis  » traite d’un sujet difficile, puisqu’on y parle de deuil et pourtant, malgré cela, les deux réalisateurs ont su trouver le ton juste pour s’amuser tout le temps. Intelligemment mis en scène, le film est capable de nous faire passer du rire aux larmes sans qu’on s’y attende, ce qui le rend d’autant plus attrayant.

L’autre très gros point fort du film, c’est le ton, l’ambiance, l’alchimie entre les personnages et les superbes paysages que l’on retrouve à l’image. Filmé entre la Belgique et le Canada le film est sincèrement dépaysant. Les deux cinéastes nous font voyager et comme on est en très bonne compagnie, on apprécie d’autant plus le voyage.

Le voyage se fait en compagnie d’acteurs grandioses. Tête d’affiche de ce film, Bouli Lanners est tout simplement parfait dans la peau de ce vieux rockeur quelque peu égoïste et vraiment touchant dans ses regrets et sa prise de conscience. On peut même avouer que Bouli Lanners est un comédien qu’on devrait mettre bien plus souvent en relief, tant il est bon et charismatique. Ses frères d’armes sont très bien incarnés par Serge Riaboukine, Wim Willaert et Jacky Lambert. La surprise du film et de l’intrigue, celle qui vient encore un peu plus secouer ce petit monde, vient du très drôle Lyes Salem qui a de sacrées révélations à faire.

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Ce petit film, qui ne paye pas de mine, est une véritable mine d’or tant tout est bon. Il est drôle, touchant et triste à la fois. C’est même le genre de moment qu’on aimerait ne pas voir se finir. Bref un putain de bon bol d’air frais !

Note : 17/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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