avril 25, 2024

Vs Earth – Notre Terre Ennemie

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Auteurs : Kazutomo Ichitomo et Yoshihiko Watanabe

Editeur : Kurokawa

Genre : Science-Fiction, Action

Résumé :

Alors que l’homme continue de souiller la Terre, cette dernière semble réagir, et l’on voit apparaître en différents endroits du monde de mystérieuses créatures. Surgies des entrailles de la Terre, ces monstres capables de dissoudre les êtres humains d’un seul regard, n’ont qu’une seule mission: nettoyer la Terre de l’humanité polluante. Alors qu’il vient d’assister au meurtre de ses amis et qu’il est lui-même sur le point de mourir, Haruto, un jeune lycéen, est sauvé de justesse par un corps armé spécialisé dans le combat contre ces créatures: les Pillars Breakers. Mais Haruto ne se sent plus le même depuis qu’il a reçu un éclat de créature. Aurait-il gagné un pouvoir qui aidera à sauver l’humanité ?

Avis :

L’écologie prend de plus en plus de place dans le monde culturel. Que ce soit au cinéma sous la forme de documentaires ou de fictions apocalyptiques, que ce soit dans la littérature autour de mondes dystopiques, l’écologie et l’environnement prennent une place prépondérante dans une société qui s’inquiète de plus en plus pour son futur et l’avenir de la planète bleue. Seulement, dans ces histoires catastrophiques que l’on nous raconte, c’est toujours l’homme qui se détruit à force de construction ou d’exploitation. Personne encore n’avait envisagé de voir la Terre comme une entité vivante voulant se venger des parasites qui pullulent sur son dos. Avec Vs Earth (ou Versus Earth), c’est maintenant chose faite, puisque l’histoire montre une planète vengeresse utilisant la chaleur de son noyau terrestre pour éradiquer l’être humain. Véritable coup de génie ou bluff propice à de nombreuses ringardises, le manga se place entre les deux pour un plaisir de lecture immédiat mais une tournure très consensuelle et attendue.

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Le principal intérêt de ce manga réside dans son originalité à placer la Terre comme ennemi en arborant des armes pour le moins incongrues. En effet, la planète va utiliser des piliers gigantesques faits à partir de la croute terrestre affichant un œil géant qui va cracher des flammes issues du noyau terrestre. Une utilisation surprenante, relativement violente et qui change radicalement de ce que l’on voit habituellement. Ce qui est assez drôle, c’est que cette difformité n’est pas forcément à l’image que l’on se fait de notre planète, que l’on aime à penser belle et radieuse. C’est plutôt bien vu, affichant donc notre ennemi comme quelque chose de monstrueux alors même que son aspect extérieur est beau. On trouve une réelle légitimité dans le fait que la Terre soit un ennemi de l’humanité, dans le sens où l’Homme (avec un H majuscule) a bien trop profité des offrandes terrestres et qu’il a exploité la planète de fond en comble. Du coup, derrière le récit manichéen, il y a une réelle volonté de faire prendre conscience que la Terre est en danger et que c’est l’humanité entière qui risque d’en payer le prix.

Cela est d’autant plus vrai lorsque le dessinateur se lance dans des moments gores propices aux pires saloperies avec quelques décapitations ou démembrements de bon aloi. La Terre est sans pitié et semble bien décidée à se débarrasser de ses parasites. Le mangaka n’hésite pas non plus à aller vers des moments difficiles, comme lorsqu’une petite fille voit sa mère mourir devant ses yeux, ne comprenant pas bien ce qu’il se passe. Les dessins sont très beaux, le dessinateur oscillant entre des moments énergiques et d’autres plus calmes. Le problème, c’est que parfois, il y a une grande différence entre le propos et le dessin. Si l’histoire s’engage dans la voie du seinen, le dessin aurait plutôt tendance à lorgner du côté du shonen et par moments, cela ne va pas forcément ensemble.

D’autant plus que certains passages dans le scénario flirtent avec le mauvais et laissent entendre que la suite ne va pas aller en s’arrangeant. En effet, on va découvrir à l’issu d’un premier tome ultra dynamique, que certains humains ont fusionné avec un éclat de la Terre et arrive à développer des piliers, leur donnant même un petit nom. La crainte de se retrouver dans un shonen à base de rebelles contre l’humanité avec leur pokemon se fait alors sentir et le manga risque fort de partir dans une direction trop mainstream pour plaire à un plus grand nombre de lecteurs. Et c’est dommage car il aurait été plus intéressant de mettre en avant une structure narrative prenant plus de place dans l’environnement, et non pas dans une sorte de caste servant des desseins fumeux. Enfin, il semblerait qu’il y ait un adage dans les mangas de type shonen, c’est de foutre de l’humour aux endroits les pires. C’est bien simple, l’humanité est en danger, mais il y a toujours un personnage pour dire une connerie ou faire un trait d’esprit graveleux. Non seulement c’est mal foutu, mais surtout cela casse le rythme et l’ambiance installée. Sans parler des moments où le dessinateur se fait plaisir en dessinant les décolletés plongeants des personnages féminins.

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Au final, Vs Earth n’est pas un mauvais manga, bien au contraire, puisqu’il détient rythme ultra soutenu et un fond d’histoire plutôt prenant et intéressant. Cependant, il est juste dommage que les auteurs se laissent aller à des moments trop shonen et en décalage par rapport aux propos violents. Il en résulte une série avec pas mal de déséquilibre mais qui procure un plaisir de lecture immédiat grâce à de l’action non-stop et une idée plutôt innovante.

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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