avril 19, 2024

Thundermother – Rock’n’Roll Disaster – AC/DC au Féminin

Thundermother-Rock-n-Roll-Disaster-cover

Avis :

L’Australie est une terre chaude et aride où les guitares sont tendues comme des strings sur une plage d’été. Forcément, le rock y a trouvé sa place et c’est de là que sont nées des légendes comme AC/DC. Groupe mythique ayant une influence prépondérante, la plus grande île du monde abrite aussi les rejetons du groupe d’Angus Young, Airbourne. Alors on pourrait croire que Thundermother provient d’Australie et tout dans la pochette va dans ce sens, et pourtant, il faudra se tourner vers les pays scandinaves. Car en effet, en plus d’être 100% féminin, le groupe trouve sa base en Suède. Point de désert, mais plutôt de la neige et du métal symphonique. Sauf que le groupe fait un pied de nez à son pays en arborant un style rock and roll que ne renierait pas le pays des kangourous et de Mad Max. Seulement, s’il semble facile de se démarquer du style de son pays, il est plus difficile de s’affranchir des groupes qui nous inspirent. Et c’est bien là tout le problème de Thundermother qui ressemble comme deux gouttes à son grand homologue australien, j’ai nommé AC/DC. Alors que cache Rock’n’Roll Disaster dans son ventre ? Hommage artistique ou plagiat éhonté ? On penchera clairement pour la première proposition.

De par son line-up, le groupe annonce déjà quelque chose de sympathique. D’origine suédoise, le groupe présente tout de même une guitariste rythmique d’origine italienne, mais surtout, sa chanteuse, d’origine irlandaise, a été recrutée par Youtube, grâce à une vidéo. La leader du groupe lui a alors lancé un appel en lui disant qu’elles faisaient la première partie de Motörhead. Méthode simple et efficace, sans prise de tête, à l’image complète de ce premier skeud percutant et sans ambages. L’album commence avec Man With Blues et annonce clairement la couleur. On sera sur du AC/DC like mais qui ne cherche pas à faire la même chose, cherchant à chaque fois à s’en démarquer, que ce soit dans l’énergie ou dans la voix. D’ailleurs, le groupe le dit lui-même, on fait ce qu’on aime sans pour autant chercher à copier ou à plaire. Si l’affiliation se fait d’emblée, avec une intro à la gratte qui rappelle les douces années du plus célèbre des groupes australiens, Thundermother arrive à s’en détacher avec une voix plus bluesy et d’une incroyable maîtrise. D’autant plus que les petits solos de gratte sont relativement bien maîtrisés, ajoutant une plus-value non négligeable sur un album débordant d’énergie. Energie difficilement canalisable sur certains titres plus courts, comme Please Me, Cheers ou encore Saturday. Allant droit au but, se lâchant complètement sur certains refrains, le groupe n’y va pas par quatre chemins et envoie tout ce qu’il sait faire. Les plus sceptiques n’y verront que du copiage, mais on est loin de là, le groupe abordant plus de nuances dans ses titres, allant du blues au pur hard rock, tout en essayant de n’être jamais redondant.

3220993_2048_1365

Et c’est d’ailleurs cette variation de style qui fera le succès de cet album qui demeure une entrée en la matière assez fascinante. De la voix éraillée de la chanteuse aux prouesses de la guitariste soliste, le groupe n’a rien à envier aux grands pontes du genre et mérite d’autant plus de visibilité. A titre d’exemple, on peut citer One for the Road, un titre aux accents blues avant de partir vers du pur hard rock où puissance vocale et instrumentale s’allient pour fournir un cocktail détonant. Et c’est dans les compositions un peu plus longues que le groupe trouve ses vraies marques, testant des variations de rythme et des passages plus psychédéliques, à l’image de Shoot to Kill ou encore de Derenged, un pur titre hard rock où la chanteuse explose avec sa sublime voix. Alors certes, on ressent tout de même une pointe de référence un poil non digéré et groupe supporte mal la comparaison avec les grands anciens, mais cela reste d’un niveau incroyable et d’une énergie folle. Le plus gros défaut du skeud serait d’être trop court, à peine plus d’une trentaine de minutes, et c’est tellement bien produit que l’on en reprendrait bien une cuillerée.

Au final, Rock’n’Roll Disaster, le premier album de Thundermother, est une excellent réussite malgré son aspect fan service. Complètement référencé AC/DC et consorts, le groupe tire son épingle du jeu grâce à son line-up totalement féminin, à la voix d’une chanteuse touchée par la grâce et à des compos rythmiques parfaites et dynamiques. Il est juste dommage que ce surplus d’énergie ne soit pas plus long, le groupe préférant livrer des albums courts, dépassant à peine la demi-heure.

  1. Man With Blues
  2. Derenged
  3. The Dangerous Kind
  4. Rock’n’Roll Disaster
  5. Thunderous
  6. Please Me
  7. Shoot to Kill
  8. One for the Road
  9. Cheers
  10. Saturday

Note : 16/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=OM_evgpgXX8[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

Voir tous les articles de AqME →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.