avril 19, 2024

Cette Femme-là

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De : Guillaume Nicloux

Avec Josiane Balasko, Eric Caravaca, Aurélien Recoing, Frédéric Pierrot

Année : 2003

Pays : France

Genre : Policier

Résumé :

Le meurtre d’une suicidée n’efface pas les regrets d’une femme flic endeuillée. Tous les quatre ans, le passé la rattrape. Tous les quatre ans, cette femme-là a très peur. Peur à en crever. Car dans ses rêves commence la réalité…

Avis :

Guillaume Nicloux a commencé sa carrière dans le polar bien sombre avec des films comme « Le poulpe« , « Une Affaire privée » ou « La clef » qui sont autant de bonnes ou d’excellentes enquêtes que le réalisateur a menées au début des années 2000. Depuis, Nicloux a changé de registre avec plus ou moins de réussite, s’attaquant à la comédie décalée avec « Holiday« , au drame avec « La religieuse » et bien sûr « Valley Of Love » où le réalisateur se faisait s’affronter la mélancolie de deux titans du cinéma français, Isabelle Huppert et Gérard Depardieu. Bref, dans un sens, Guillaume Nicloux a toujours su captiver à plus ou moins grandes échelles.

Mais aujourd’hui, on s’arrête sur le film qui est sa meilleure enquête. Un film redoutablement noir et emporté par une Josiane Balasko comme on ne l’a jamais vu. Un rôle à contre-emploi que la comédienne tient à bout de bras pour notre plus grand plaisir. « Cette femme-là » sera un cauchemar éveillé qui nous tiendra en haleine jusqu’au bout. Rares sont les polars français remarquables ces dernières années, et Nicloux peut se vanter d’en avoir quelques-uns à son actif et « Cette femme-là » pourrait être l’apogée du réalisateur dans ce style.

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Le corps d’une suicidée vient d’être retrouvé dans les bois. Michelle Varin, chef de la police du coin, est appelée sur les lieux. Elle doit mener l’enquête, et très vite des éléments la font douter. Avec Sylvain Bazinsky, un collègue, elle commence à chercher, mais cette enquête banale s’avère plus complexe qu’elle ne l’aurait pensé. Une enquête rendue encore plus difficile car sa vie privée est désastreuse, Michelle ayant perdu son fils il y a quatre ans. Elle sombre depuis dans la dépression et parfois, ses cauchemars ont un étrange goût de réalité.

Vous avez envie d’une ambiance terriblement glauque, moite, dérangeante, pour un film on ne peut plus sombre qui va sonder les démons d’une femme ? Alors « cette femme-là » est fait pour vous. Ce film signé Guillaume Nicloux sera un excellent polar, doublé d‘un portrait aussi beau que mystérieux. Après son excellent « Une affaire privée » qui voyait Thierry Lhermitte dans le rôle principal, Guillaume Nicloux a fait appel à un autre membre de l’équipe du splendid, Josiane Balasko, pour un rôle à l’opposé de ce qu’elle fait habituellement. Si le scénario est parfois quelque peu incohérent et manque de fluidité (quoi que le mystère reste entier et c’est appréciable), l’excellence de son personnage principal et des démons qui l’entourent font oublier les quelques petites entraves qui accompagnent le film pour ne laisser qu’un portait dur et implacable. Le film s’attarde à présenter les doutes de son personnage et nous laisse témoins de ses rêves les plus sombres.

Ce qui est très bon dans ce film et que le réalisateur gère très bien, c’est l’étrange impression de voir et de suivre un véritable cauchemar éveillé. C’est quelque part entre le cauchemar troublant et la violence de la réalité que Guillaume Nicloux a placé sa caméra. C’est donc une sensation dure et lourde qui nous envahit à la découverte de ce film, si bien qu’on arrive même à douter de la véracité de ce qu’on est en train de suivre. Avec cette ambiance qui lorgne parfois avec le fantastique, Guillaume Nicloux nous tient en suspens et l’on scrute chaque scène, en essayant d’en découvrir une vérité. Le film est d’autant plus tendu par les notes sombres et simples du grand Eric Demarsan.

L’immense atout de ce film en plus de son ambiance, c’est bien sûr Josiane Balasko qui est surprenante dans le rôle de cette femme-là. Spectre à l’écran, la comédienne est presque méconnaissable aussi bien dans son visuel (on dirait un fantôme) que dans son jeu qui n’a jamais été aussi poussé. Si elle brille dans la comédie, on a tendance à oublier la grande actrice qu’elle est quand elle donne dans le drame. On devrait bien plus souvent avoir le courage de lui confier des rôles comme ça. Pour le reste du casting, on notera une mention spéciale pour Valerie Donzelli qui est carrément flippante et Thierry Lhermitte dans un caméo bien vu, fait le lien avec le précédent film de Guillaume Nicloux.

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« Cette femme-là« , pour son enquête, son ambiance qui crée le doute, pour son actrice incroyable, bluffante et stupéfiante, pour sa musique ou encore pour la beauté de sa photographie, fait que même si le scénario peut être bancal parfois, on entre et on est pris dedans. Avec « Cette femme-là« , Guillaume Nicloux réussit son meilleur polar. Troublant, oppressant et presque flippant, « Cette femme-là » est un film que l’on recommande chaudement.

Note : 15/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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