mars 19, 2024

Les Dieux d’Atlantis – David Gibbins

9782365690034

Auteur : David Gibbins

Editeur : Les Escales Noires/Pocket

Genre : Thriller/Aventure

Résumé :

Océan atlantique, 9 000 ans av. J.-C. Après avoir caché leurs plus grands trésors, les prêtres fuient l’Atlantide engloutie par les flots.
Allemagne, 1er mai 1945. Au cœur du Berlin, des trésors archéologiques dissimulés par les nazis disparaissent.
Mer noire, de nos jours. Jack Howard découvre un ancien fragment d’écriture dans les ruines d’une citadelle engloutie. Se pourrait-il qu’il existe une nouvelle Atlantide, régie par des prêtres des ténèbres ?

Avis :

Depuis des millénaires, l’Atlantide n’a rien perdu de son aura mystérieuse. Les recherches et les expéditions concernant la mythique cité n’ont cessé de faire rêver les aventuriers de tout poil, ainsi que les historiens. À l’instar de l’El Dorado ou du trésor des templiers, l’Atlantide a fait l’objet de toutes les théories, de tous les fantasmes. Des plus farfelues aux plus singulières, le sujet est également un formidable vivier d’inspiration pour les romanciers. D’ailleurs, le premier livre de David Gibbins le traitait de fort belle manière. Pour la sixième aventure de Jack Howard, un retour aux sources s’impose…

On pourrait s’interroger sur la nécessité de revenir sur la découverte majeure du célèbre archéologue ; a fortiori si l’intrigue peine à trouver une réelle justification pour explorer à nouveau ces eaux troubles. Pourtant, l’auteur tente d’emprunter d’autres pistes pour développer plus en profondeur les mystères de l’Atlantide. Comment ? Si dans un premier temps on effectue un petit détour sur les lieux où la cité engloutie a été retrouvée, on s’en éloigne rapidement pour partir sur les traces de la nouvelle Atlantide, celle qui aurait été construite par les survivants du déluge. Autrement dit, l’on a droit à une suite dans la continuité du premier volet, mais également des précédentes aventures de Jack Howard.

En effet, Les dieux d’Atlantis semble marquer un tournant dans les romans de David Gibbins. S’il n’est pas nécessaire de connaître les autres livres de l’auteur pour apprécier l’histoire, le présent ouvrage y fait souvent référence, comme si chaque découverte revêtait une importance de taille pour les recherches afférentes à la nouvelle Atlantide. La bibliothèque d’Herculanum et les codex de Pline l’ancien, le masque d’Agamemnon et la cité de Troie… Pris dans leur individualité, chaque élément paraît isolé. Mais, une fois rapprochés, ils dissimulent des indices notables pour un nouveau jeu de piste, comme si on pouvait lire le texte original d’un palimpseste.

On reconnaîtra que le lien avec Tigres de guerre est plus tenu, car il concerne principalement les antagonistes. En cela, la progression ne possède pas de suspense à proprement parler. La taille des chapitres et la densité du texte nous font oublier toutes considérations dramatiques ; ce qui avait été pourtant initié avec Le masque de Troie. Il existe bien des trouble-fêtes, mais ils n’interviennent qu’en dernière ligne droite sans créer une réelle tension. Certains passages auraient gagné à être raccourcis (les dialogues s’étirent trop souvent en longueur), tandis que d’autres peinent à capter l’attention. La faute à une justification trop tardive au cœur de l’histoire.

Même la quête principale s’efface parfois au détriment des intrigues secondaires. La place allouée aux frasques pseudo-ésotériques des nazis paraît démesurée au regard de leur importance au sein du roman. Certes, les expéditions de l’Ahnenerbe et les desseins d’Himmler sont intéressants à plus d’un titre et nous offre un visage différent sur la fin de la Seconde Guerre mondiale. Toutefois, les explications avancées ne permettent en rien de faire progresser l’histoire, même si elle l’éclaire d’un jour nouveau. L’interlude (considéré comme une partie distincte) en milieu d’ouvrage est, à ce titre, superflu et ralentit un rythme déjà laborieux.

Au final, le 6e volet des aventures de Jack Howard ravira les inconditionnels du célèbre archéologue. Les dieux d’Atlantis conjugue les meilleurs ingrédients du genre à une narration appliquée. Si les théories avancées demeurent convaincantes, on sera plus mitigé sur un traitement de fond qui s’attarde trop sur des points de détails en délaissant des pistes d’importance sur le côté. L’auteur y revient, mais préfère surtout se pencher sur des investigations parfois trop méticuleuses, au risque de perdre les curieux ou les nouveaux venus dans cet univers jonché d’énigmes antédiluviennes. Fidèle à ses précédents romans, David Gibbins s’adresse avant tout à un lectorat de passionnés d’archéologie, férus de faits et d’hypothèses historiques, mais dont la progression reste assez lente.

Note : 14/20

Par Dante

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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