mars 29, 2024

Merci Pour le Chocolat

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De : Claude Chabrol

Avec Isabelle Huppert, Jacques Dutronc, Anna Mouglalis, Brigitte Catillon

Année : 2000

Pays : France, Suisse

Genre : Drame

Résumé :

André Polonski, pianiste virtuose, et Mika Muller, PDG des chocolats Muller, se sont mariés à Lausanne. Auparavant, André a épousé Lisbeth dont il a eu un fils, Guillaume. Le jour de ses six ans, alors qu’ils étaient de passage en Suisse chez Mika, Lisbeth s’est tuée dans un accident de voiture.
La jeune Jeanne Pollet, qui prépare le concours de piano de Budapest, apprend qu’elle aurait été échangée le jour de sa naissance avec Guillaume. L’infirmière aurait interverti les bracelets des deux bébés.
A la recherche de ses origines et d’un mentor, l’ambitieuse débutante tente de s’approcher du maître. Cette intrusion va ébranler l’édifice familial.

Avis :

Claude Chabrol traverse les décennies avec beaucoup d’habileté. Avec plus ou moins de succès, le réalisateur est un roc que rien n’a fracassé. Très régulier, le réalisateur n’a cessé d’enrichir son œuvre jusqu’à l’année de sa mort en 2010. Il aura donc réalisé par moins de cinquante-cinq films, plus des épisodes de série par-ci par-là depuis les années 50. Une filmographie qui fait office aujourd’hui de l’un des plus beaux héritages de notre cinéma.

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Jeanne Pollet est une jeune femme qui aspire à devenir pianiste. Un après-midi, elle fait une découverte étrange que sa mère lui avait cachée. Elle est née le même jour que le fils d’André Polonski, un pianiste qu’elle aime, qui pourrait être son mentor. Jusque-là rien d’anormal, mais l’histoire va plus loin et elle apprend qu’elle fut alors présentée à Polonski comme son bébé. Une infirmière ayant confondu les enfants, elle aurait pu être la fille de Polonski. Pour sa mère, il ne fait aucun doute que Jeanne est bien sa fille. Mais pour la jeune femme qui aspire à devenir pianiste, elle trouve la coïncidence assez troublante. Elle décide alors de rencontrer le pianiste. Non pas pour semer le trouble dans sa famille, mais simplement le rencontrer.

Je ressors quelque peu partagé de ce « Merci pour le chocolat« . Là où je m’attendais à voir un film onctueux, j’en suis ressorti avec quelques questions en suspens et une légère frustration quant à la fin. C’est donc un film qui se regarde, sans longueur, mais je ne peux pas dire qu’il m’a conquis pour autant.

Pourtant, ce petit cru 2000 a de belles bases, et aurait pu être un film excellent à défaut de n’être que sympa. L’idée, tirée d’un roman de Charlotte Armstrong, est étrange comme on l’aime, donnant à l’histoire une petite tension et un mystère qui fait tenir jusqu’à la fin. Mais c’est aussi ce qui m’a embêté avec ce film, car j’avais parfois du mal à voir où le réalisateur voulait en venir. L’histoire m’est apparue confuse à plusieurs moments. Et j’ai eu l’impression que le réalisateur n’a fait que mettre en place son film. Et au moment où enfin l’intrigue arrivait à germer et être prenante, ce moment où l’on aurait pu avoir des réponses, où le film devenait plus piquant, que les personnages se dévoilent, c’est à ce moment-là que Chabrol met un point final à son film, d’où le sentiment de frustration quand on regarde le générique. C’est vrai que dans un sens, cette frustration prouve que c’est bien fait et que malgré ce que j’en dis, je suis rentré dedans, puisque j’en voulais plus, mais il n’en empêche que le film se termine ainsi et que sur le tout, c’est frustrant, désagréable et j’en ressors avec quelques regrets et c’est dommage.

Après, comme je le précisais plus haut, je n’ai pas passé un mauvais moment. Même si l’intrigue met trop de temps à se mettre en place et qu’elle garde un certain mystère, l’ambiance feutrée et le portrait de cette bourgeoisie fausse, manipulatrice et ambiguë qu’en fait le réalisateur est bon et nous fait passer tout le film sans longueur.

Peut-être est-ce le fait que je ne suis qu’à moitié conquis par l’intrigue, mais j’ai aussi trouvé que « Merci pour le chocolat« , même s’il est bien filmé, reste très ordinaire. Le film, que ce soit dans sa mise en scène comme son histoire, n’est pas marquant. Quelques petites incohérences par-ci par-là, rien de grave, sur le tout, le film reste bien fait et pourtant, il ne marquera pas les esprits. Dommage.

C’est toujours un plaisir de retrouver Isabelle Huppert, qui tient là le rôle le plus intéressant de l’histoire. L’actrice encore une fois fait preuve d’un talent certain et arrive à rendre son personnage intriguant au point qu’on surveille le moindre de ses gestes pour voir si on ne peut pas la percer à jour. On est très étonné par Jacques Dutronc qui est très charismatique dans le rôle de ce pianiste. On prend plaisir à revoir la belle Anna Mouglalis ou Brigitte Catillon qui font très bien la paire entre mère et fille. Par contre, je mets un gros bémol pour Rodolphe Pauly, qui est d’une mollesse et d’un agacement incommensurable. L’acteur se contente de dire son texte sans conviction et c’est terriblement agaçant.

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Je ressors donc très mitigé, très partagé de ce « Merci pour le chocolat« . Claude Chabrol a réalisé un petit film anecdotique et pourtant sympa, alors même qu’il est frustrant et confus. C’est donc un film que j’ai beaucoup plus apprécié pour son ambiance, pour sa musique, pour ses acteurs et le portrait de cette bourgeoisie, que pour son histoire en elle-même. « Merci pour le chocolat » vaut le coup d’œil, mais en même temps, il n’est pas essentiel non plus.

Note : 12/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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