mars 19, 2024

Seul sur Mars – Andy Weir

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Auteur : Andy Weir

Editeur : Bragelonne/Milady

Genre : SF/Thriller

Résumé :

Mark Watney est l’un des premiers humains à poser le pied sur Mars. Il pourrait bien être le premier à y mourir.

Lorsqu’une tempête de sable mortelle force ses coéquipiers à évacuer la planète, Mark se retrouve seul et sans ressources, irrémédiablement coupé de toute communication avec la Terre.

Pourtant Mark n’est pas prêt à baisser les bras. Ingénieux, habile de ses mains et terriblement têtu, il affronte un par un des problèmes en apparence insurmontables. Isolé et aux abois, parviendra-t-il à défier le sort ? Le compte à rebours a déjà commencé…

Avis :

Il faut remonter au XIXe siècle pour que les premières œuvres de science-fiction sur Mars voient le jour. Depuis, la planète rouge n’a cessé d’inspirer des auteurs et d’alimenter la culture populaire par des classiques du genre tels que Chroniques martiennes (Ray Bradbury) ou Le cycle de Mars (Edgar Rice Burroughs) pour n’en citer que deux. Le cinéma n’est pas en reste non plus, mais les résultats sont plus mitigées, car la majorité des métrages privilégie le spectaculaire au détriment du réalisme. Malgré un développement plus que conséquent sur ce sujet, Andy Weir s’y plonge corps et âme pour son premier roman.

Le pitch de départ peut paraître assez convenu : Mark Watney, un astronaute de la NASA, se retrouve abandonné sur Mars après une violente tempête. Il doit survivre avec le peu de ressources à sa disposition en faisant preuve d’une capacité d’adaptation rare. Or, Seul sur Mars est tout sauf simple. Au fil de la progression, on suit une intrigue riche dont la construction entretient à merveille le suspense. Les premières pages laissent à penser que l’on découvre les dernières heures de son auteur. Un journal de bord qui fait office d’ultime témoignage pour le premier homme à mourir sur Mars. Enfin, presque…

Ce qui s’annonçait comme un récit empreint de solitude et d’isolement tourne rapidement à une formidable entreprise de sauvetage. Sans trop en dévoiler, la suite des événements amène d’autres intervenants qui transforment le roman et l’idée que l’on s’en faisait. Outre une dynamique ponctuée par des dialogues bienvenus (en sus des monologues intérieurs ou les constatations de Mark), il subsiste donc un espoir. Andy Weir va jouer sur ce point en soufflant le chaud et le froid. Des bouffées d’optimisme aux imprévus qui menacent l’habitat et la viabilité des vivres, on n’est pas seulement en présence d’un récit survivaliste sur une planète étrangère.

D’ailleurs, les incidents se suivent et ne se ressemblent pas. D’une incursion pour tenter de rallier une autre installation, la culture de pommes de terre sur le sol martien, la réparation des engins, l’extraction d’oxygène à partir de réservoirs d’hydrazine… Tous les aspects d’une mission spatiale sont présents et avancés de manière à former une histoire cohérente, mais surtout d’un réalisme inouï. Avec une multitude de détails techniques, de protocoles et des dernières innovations dans le domaine aérospatial, l’auteur connaît son sujet sur le bout des doigts. Il est vrai que son cursus et sa passion pour l’espace aident grandement.

De plus, les précisions fournies ne sont en rien lourdes ou redondantes. Parfaitement incorporés au sein de l’intrigue, ils justifient des choix quant à la résolution de problèmes ou l’orientation générale du livre. Difficile de trouver un contenu aussi exhaustif et prenant pour ancrer l’histoire sur des bases solides et ô combien périlleuses sans un minimum de maîtrise dans les spécialités scientifiques mentionnées ! Botanique, ingénierie, robotique, aérospatiale… On passe en revue tout ce qui peut concerner la colonisation d’une nouvelle planète sans sombrer dans la complaisance ou dans des termes abscons connus des seuls initiés.

Pour ne rien gâcher, les personnages se montrent des plus attachants. Bien sûr, Mark Watney occupe le devant de la scène. En marge de son intelligence et de son ingéniosité, il fait preuve d’humour malgré sa situation. Bien qu’ils arrivent tardivement, les intervenants secondaires sont, quant à eux, bien campés. Des caractères disparates et complémentaires en certaines circonstances qui évitent de lisser l’image héroïque et caricaturale de l’astronaute sans peur et sans reproche. Ici, l’esprit d’équipe et la mission prévalent sur les considérations personnelles et les rêves de gloire.

Au final, Seul sur Mars est l’un des récits les plus réalistes et immersifs sur Mars. L’histoire est entraînante et multiplie les péripéties pour mieux happer le lecteur dans la situation (presque) désespérée de Mark Watney. Une construction variée qui fait la part belle à une précision sans failles quand il s’agit d’expliquer de manière accessible les dernières techniques pour la conquête spatiale. Un roman très personnel lorsqu’on parcourt le journal de bord de Mark Watney sur fond de survivalisme extraterrestre. Il se révèle également universel afin de saisir les difficultés des voyages dans l’espace. Fort, prenant et incroyablement crédible.

Note : 17/20

Par Dante

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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