avril 23, 2024

La Maison de Frankenstein – Défilé de Freaks

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Titre Original : The House of Frankenstein

De: Erle C. Kenton

Avec Boris Karloff, Lon Chaney Jr., John Carradine, Lionel Atwill

Année: 1943

Pays: Etats-Unis

Genre: Horreur

Résumé:

Un savant fou, le Dr Niemann, s’échappe de l’asile. Aidé de son assistant, il ressuscite le comte Dracula, le loup-garou et la créature de Frankenstein, afin qu’ils l’aident à se venger de ceux qui l’ont enfermé.

Avis:

Fort de son succès du premier crossover dans la maison Universal, Frankenstein revient pour une nouvelle aventure avec d’autres de ses comparses. Mais ce film signe aussi le retour de Erle C. Kenton derrière la caméra, ce qui n’est pa forcément une bonne nouvelle quand on sait qu’il est responsable du moins bon segment mettant en scène la créature en quête d’humanité et d’un nouveau cerveau. Néanmoins, ce film amorce aussi un certain changement, et cela depuis le volet précédent, Frankenstein Rencontre le Loup-Garou (qui aurait pu s’écrire dans l’autre sens). En effet, la créature du savant fou est reléguée au second plan, laissant plus de place aux autres créatures, dont la quête d’humanité est totalement différente. Et cette Maison de Frankenstein ne déroge pas à la règle, puisqu’elle va permettre, encore une fois, d’étudier les démons de ces freaks tout en laissant plus d’espace à d’autres monstres. Et de cette rencontre va naître un film hybride, ayant du bon, comme du moins bon.

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Si dans sa globalité le film arrive à renouveler son concept de la créature de Frankenstein, il faut dire que par moments, l’arrivée des monstres tient plus de la note d’intention pour faire plaisir aux fans que du vrai travail scénaristique. Dans ce film, on nous prêt la rencontre de Dracula, de la créature, du loup-garou, du bossu et du savant fou. Sauf que la partie consacrée à Dracula ne sera qu’un prélude au film, un court moment où le suceur de sang fait un gimmick puis s’en va. Néanmoins, cela n’a rien de gênant puisque cette partie se révèle plutôt bien fichue, affichant un John Carradine tout en gros yeux et quelques effets spéciaux plutôt amusants. On regretta simplement la disparition prématurée du vampire, suite à une course-poursuite bien ficelée et très dynamique.

Mais là où le film frappe fort, c’est dans son traitement de chaque psychose de monstre. On retrouvera bien évidemment le loup-garou et sa volonté de mourir, bien qu’il trouvera un peu de réconfort et d’amour dans ce film. Encore une fois, Lon Chaney Jr. est totalement investi dans son rôle. On trouvera aussi le bossu, qui sera le personnage le plus attachant e l’histoire. Cet homme difforme ne souhaite qu’une chose, changer son cerveau de corps pour devenir beau et plaire à sa gitane. On a beau être en 1943, le culte de l’apparence battait déjà son plein et on ressent un mal-être sincère et puissant de la part de cet homme torturé par son physique disgracieux. Seul la créature de Frankenstein ne sera que peu exploitée, puisqu’elle n’arrive que tardivement et qu’elle n’aura pas un grand rôle, hormis celui de tourmenter involontairement le bossu, puisque le savant fou axe ses priorités sur le monstre et non pas sur son fidèle assistant. On ressent une profonde injustice, ce qui fera que le personnage du bossu prendra une ampleur insoupçonnée et deviendra le personnage le plus intéressant du film. Le savant fou, incarné par l’inquiétant Boris Karloff, est aussi un personnage intéressant parce qu’il est vraiment malsain et sera le seul véritable méchant de l’histoire.

Enfin, la réalisation de ce film est très différente des autres films, car on sent un vrai sens du lyrisme. Le gothique est laissé de côté au profit de quelque chose de plus classieux dans le sens réaliste du terme. Si cela n’a plus rien à voir avec les premiers films de Universal, on sent une volonté d’aller de l’avant de rendre les monstres plus contemporains, ce qui en soit n’est pas un mal. Néanmoins, on perd en ambiance délétère pour lorgner vers quelque chose de plus romantique et d’un peu plus conventionnel, ce qui peut décevoir par moments.

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Au final, La Maison de Frankenstein est une bonne surprise en soi. Si dans la plupart des cas, les suites perdent en intensité et en intérêt, Universal a trouvé le bon crédo avec le crossover, permettant de voir plusieurs monstres en même temps et de comparer leurs sensibilités et leurs volontés. Il en résulte un film extrêmement sympathique, à la réalisation soignée et aux acteurs investis, qui peut se targuer d’être plus intelligent que la moyenne, notamment grâce à son traitement de la quête d’humanité et de normalité.

Note: 14/20

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Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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