avril 19, 2024

Le Spectre de Frankenstein – Brain Change

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Titre Original : The Ghost of Frankenstein

De: Erle C. Kenton

Avec Lon Chaney, Bela Lugosi, Cedric Hardwicke, Ralph Bellamy

Année : 1942

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur

Résumé :

Ygor, prêt à ressusciter le monstre, demande au fils du Dr Frankenstein de l’aider dans son œuvre…

Avis :

Après avoir terrorisé son village et son créateur, après avoir essayé d’avoir une fiancée, puis après avoir embêté le fils du docteur Frankenstein, ainsi que son petit-fils, Frankenstein revient de plus belle dans une quatrième aventure, bien plus courte que les autres, certainement moins inspirée. Il faut dire qu’il devient difficile de trouver des scénarios qui tiennent la route après avoir dézingué une paire de fois le plus célèbre monstre construit par l’homme. Cependant, si le troisième opus pouvait trouver une légitimité, il est plus complexe d’établir ce constat avec ce quatrième film qui lorgne plus vers la note d’intention que vers le vrai essai filmique apportant quelque chose de plus dans l’univers du monstre au boulon dans le cou. Mais remettre au gout du jour ces films d’horreur de l’âge d’or d’Universal est plutôt une bonne chose car non seulement cela montre l’évolution dans la mythologie d’un monstre, mais aussi sa déchéance, le menant vers des films qui accumuleront au fur et à mesure des situations de plus en plus loufoques et grotesques. Le Spectre de Frankenstein n’échappe pas à la règle de la suite de trop, tout en gardant un côté vintage super agréable.

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Après être tombé dans une cuve de soufre et Ygor abattu par le fils du docteur Frankenstein, les villageois restent hantés par le château et son ombre. Mais alors que tout le village se rend au château pour le détruire, ils se rendent compte qu’Ygor est toujours en vie. Chassé, il retrouve la créature vivante mais affaiblie dans une croute de soufre. Ygor décide alors de se rendre à l’hôpital du deuxième fils du docteur Frankenstein pour qu’il puisse rendre la fougue d’antan à la créature. Sur place Ygor va comprendre que le docteur fait des études sur le cerveau et qu’il peut transférer un cerveau tout neuf dans la tête de Frankenstein.

Le problème avec ce film, c’est qu’il accumule les grossièretés au niveau du scénario. Faire renaître la créature tient déjà du miracle, mais en plus la faire escorter par Ygor sans se faire repérer dans un autre bled, cela relève de l’exploit. La réalisation, quant à elle, reste assez basique et beaucoup moins intéressante que pour les autres opus. Le gothique n’est plus, mais le travail sur les ombres et la démesure de certains éléments du décor ont disparu. Le film reste très basique sur son fond, comme sur sa forme, et c’est bien dommage, parce que certaines idées étaient plutôt bonnes. Certes, on n’évoquera pas l’improbabilité du changement de cerveau, qui prête plutôt à sourire aujourd’hui, mais d’autres moments se révèlent plaisants.

Tout d’abord, le rythme du film est plus relevé que dans les autres opus. Il faut dire qu’il est très court, à peine un poil plus d’une heure, mais cela suffit, surtout pour remettre des personnages que l’on connait déjà. Le moment le plus intéressant est sûrement lorsque Frankenstein décide d’aider une jeune fille à récupérer son ballon sur un toit. Erle C. Kenton arrive à donner de l’émotion à ce monstre et propose une vision intéressante de la monstruosité qui est finalement celle de l’homme face à la différence. On est proche du récit de base du zombie, mais remis dans un contexte différent, aussi bien d’époque que de style. Cet axe est aussi très travaillé avec Ygor, être humain difforme qui fait faire des saloperies à la créature et qui une fois de plus se retrouve être le vrai méchant de l’histoire. Si on tourne un peu en rond dans ce domaine, cela reste bien fait et plutôt bien vu. Enfin, dernier axe, la cupidité qui se rapporte ici à l’assistant du docteur. En effet, il est prêt à remplacer le cerveau de Frankenstein (qui, rappelons-le a le cerveau d’un tueur) par celui d’Ygor pour que celui-ci devienne le maître du monde et lui en donne une part. Même si cela est grossier, il est assez intéressant de voir, à cette époque, ce thème abordé.

Seulement, le film se fourvoie dans son dernier axe. Alors que le film s’est donné beaucoup de mal à montrer une créature touchante et innocente, ne se rendant pas compte du mal qu’elle fait, la fin reste peu cohérente, puisque la créature veut le cerveau d’une petite fille qu’elle prend en otage. Certes, on peut comprendre sa recherche de l’innocence, et quoi de mieux qu’un enfant pour symboliser cela, mais la créature comprend que cela implique de la tuer et elle n’en a que faire. Le scénario se tire une balle dans le pied, montrant finalement que le monstre est vraiment un monstre, ce qui est dommage.

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Au final, Le Spectre de Frankenstein ne dépasse pas vraiment son statut de note d’intention pour remettre devant une caméra la créature de Frankenstein. Très court, très souvent loufoque et avec une fin qui se rate complètement, le film ne restera pas dans les annale du cinéma représentant la créature. Néanmoins, on peut y voir une certaine allégorie sur la nature humaine, qui est finalement plus monstrueuse que le monstre.

Note : 12/20

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Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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