mars 28, 2024

Ugly Kid Joe – Uglier Than They Used Ta Be – Joli Retour

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Avis :

La parodie est un style très difficile à manier, car il doit se moquer tout en montrant les déficits d’un thème ben précis, critiquant ainsi les dérives de la société, de la consommation ou encore les attitudes stupides de certaines personnes. Ugly Kid Joe se forme autour du chanteur Whitfield Crane au tout début des années 90. Et dès le départ, avec le choix du nom, le groupe se montre comme un gros doigt d’honneur à la tendance actuel. Parodiant volontairement le groupe de glam rock Pretty Boy Floyd, le pastiche sera le thème principal d’Ugly Kid Joe. Mais le groupe ne sera pas qu’une blague potache et il utilisera ce style pour exprimer des sentiments diverses envers la société. De ce fait, le groupe connait un succès fulgurant dès le premier album America’s Least Wanted. Grâce à l’argent gagné, le groupe fonde ainsi son propre label, Evilution Records, et va, entre autre, sortir deux autres albums. Mais cinq ans après le premier skeud, le groupe se sépare pour diverses raisons. Et il faudra attendre 2010 pour que le groupe annonce sa reformation et sorte un EP dans la foulée. Près de cinq ans plus tard sort le quatrième album du groupe, Uglier Than They Used Ta Be et c’est plutôt pas mal.

On aurait pu avoir peur dès le départ avec Hell Ain’t Hard to Find, car il sonne comme un plagiat pur et simple de Learn to Fly des Foo Fighters. Il faut dire que le refrain démarre comme cette dernière et que la rythmique est étrangement similaire. Fort heureusement, le groupe arrive un petit peu à se détacher de la mythique chanson du groupe de Dave Grohl en abordant des riffs plus gras et plus lourds. Sans pour autant tomber dans le métal, Ugly Kid Joe livre un album assez lourd dans ses morceaux non acoustiques. Un peu à la manière d’un Alice in Chains, on sent que la groupe a pris de la maturité et propose quelque chose d’assez dépressif. Let the Record Play ou encore Bad Seed en sont des exemples flagrants, livrant quelque chose de dense et de presque étouffant. Les solos restent de très bon acabit et cela prouvera, si besoin l’en est, que le groupe est toujours au top de sa forme, malgré les années d’inactivité. Dans le même genre, She’s Already Gone est poil plus léger, tout comme My Old Man, mais dans sa globalité, on reste tout de même sur quelque chose de pesant et qui ne prête pas à sourire, ce qui pourrait pourtant être la marque de fabrique. Le summum de cette lourdeur est représenté par l’excellent titre Under the Bottom, qui dépasse allègrement les cinq minutes, pour proposer un titre ultra structuré avec une rupture d’une grosse densité, rejoignant un aspect métal insoupçonné dans la formation.

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Mais dans toute cette lourdeur, on trouvera tout de même des moments de respiration qui permettront de s’aérer un petit peu le cerveau. En effet, le groupe propose plusieurs titres en acoustique, plus léger, malgré une ambiance toujours morose. Mirror of the Man en est un exemple parmi tant d’autres, mais c’est surtout Nothing Ever Changes qui sera l’exemple le plus pertinent. D’une grande beauté, le groupe montre qu’il peut aussi faire dans l’émotionnel et qu’il peut toucher l’auditeur avec un titre simple et beau. Dans un autre genre, on trouvera l’entêtant The Enemy. Certainement le meilleur titre du skeud, ce morceau possède un refrain qui rentre immédiatement en tête mais qui montre toute la palette artistique d’Ugly Kid Joe, puisque le titre alterne phase acoustique et phase non acoustique pour un résultat à la fois beau et dynamique. Enfin, il est difficile de passer à côté des deux reprises que le groupe offre avec Ace of Spades de Motörhead, qui est un copier/coller du morceau d’origine ou encore Papa Was a Rolling Stone, qui est une relecture du morceau des Temptations.

Au final, Uglier Than They Used Ta Be, le dernier album des Ugly Kid Joe, est plutôt une bonne surprise pour un album de retour sur le devant de la scène. Il faut dire qu’en seulement trois albums, le groupe a connu un succès immense et qu’il n’était pas évident pour eux de revenir après tant d’années d’absence. Le groupe rassure sur sa forme, sur ses intentions et livre un quatrième album puissant, assez lourd, mais avec des titres qui font mouche à tous les coups.

  1. Hell Ain’t Hard to Find
  2. Let the Record Play
  3. Bad Seed
  4. Mirror of the Man
  5. She’s Already Gone
  6. Nothing Ever Changes
  7. My Old Man
  8. Under the Bottom
  9. Ace of Spades
  10. The Enemy
  11. Papa Was a Rolling Stone

Note : 15/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=se3zzQvct7w[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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