avril 20, 2024

Les Contes d’Amy – Frédéric Livyns

couverture-32688-livyns-frederic-les-contes-d-amy

Auteur : Frédéric Livyns

Editeur : Lokomodo

Genre : Horreur

Résumé :

Quels secrets se cachent derrière les murs de ce vieil asile abandonné ? Pourquoi ne trouve-t-il pas d’acquéreur après tant d’années ? Quelles horreurs renferment les cellules désertées ? Ce recueil contient douze contes terrifiants magnifiquement illustrés par Kévin Biseau dans lesquels spectres et démons se livrent à une macabre sarabande. Ne soyez pas timide et entrez dans la danse ! Laissez Amy vous conter une petite histoire…

Avis :

Le domaine du fantastique est l’apanage d’une poignée d’écrivains incontournables : Graham Masterton, Stephen King, Clive Barker… Avec des récits glaçants, singuliers et inquiétants, ils n’ont pas leur pareil pour décrire l’horreur qui s’invite dans le quotidien de tout un chacun. Pour un auteur confirmé ou débutant, entamer une intrigue sur un tel terrain n’est pas aisé ; avec le risque de subir des comparaisons parfois malvenues. Si la nouveauté manque clairement dans le paysage littéraire francophone, les recueils de nouvelles dans ce style sont encore plus rares, car disposant d’un faible potentiel commercial.

Lauréat du prix Masterton 2012, Les contes d’Amy est le genre de pépites qu’on aimerait lire plus souvent. Frédéric Livyns soigne ses histoires en leur offrant un fil rouge. Il en résulte une réelle cohérence pour la suite des réjouissances. Cela peut paraître anodin, mais ce choix fait gagner en immersion dès les premières pages, puisqu’on a l’impression de parcourir le même manuscrit que la protagoniste. Étant donné le format, on rentre rapidement dans le sujet sans tergiverser. La nouvelle exige une certaine régularité, ainsi que des récits dynamiques. Or, l’auteur ne s’encombre pas d’effets stylistiques. Sa plume est incisive, percutante, dans ses descriptions et dans la progression générale.

L’attention du lecteur est maintenue au plus haut niveau tout en dépeignant des souvenirs, des personnalités ou des environnements, en l’espace de quelques lignes. Mais l’intérêt principal des Contes d’Amy est de voir se succéder des histoires tantôt horrifiques, tantôt fantastiques (parfois les deux), dans le plus grand respect des classiques du genre. Non pas que l’ensemble des récits se montre d’une originalité transcendante, les thématiques abordées s’axent principalement sur les fantômes, la vie après la mort, mais elles s’avèrent suffisamment singulières et bien écrites pour nous emporter dans des recoins lugubres.

Certaines sont plus longues que d’autres, comme Le village maudit qui évoque l’œuvre de John Wyndham (Le village des damnés) avec un soupçon du métrage de Shyamalan : Le village. Toutes ou presque révèlent un intérêt et une qualité narrative constante. Sur les 11 nouvelles, seules deux sont anecdotiques, voire un tantinet décevantes : La véritable nature de l’homme et Cimetière. La première est une parodie grotesque de sexe semblable à Sex addict (Frank Henenlotter). La seconde reprend le mythe des vampires et goules avec des clichés de circonstances : cimetière, profanateurs de tombes et consorts.

Pour autant, ces deux exemples ne sont absolument pas représentatifs de la valeur du recueil. Les histoires jouent tour à tour la carte de l’émotion, de l’ambiguïté, de l’angoisse ou de l’effroi pour ne citer que les principaux ressentis. Un mélange homogène, voire complémentaire à certains égards, qui permet à chacune de trouver sa propre identité ; le tout, en revisitant avec savoir-faire les mythes évoqués. Fantômes (Fin de la route, Amour éternel…), terreurs nocturnes (La nuit vient), secte sacrificielle (La forêt)… C’est à un véritable petit tour d’horizon horrifique que nous convie l’auteur au fil des pages.

Au final, Les contes d’Amy est une excellente découverte pour les férus d’histoires surnaturelles. Derrière des légendes et sujets maintes fois ressassées, Frédéric Livyns parvient à se les approprier de fort belle manière. Sa touche personnelle (style d’écriture efficace et immersif) se conjugue à merveille avec une passion démesurée pour le genre dans lequel il s’épanouit. Hormis deux petites sorties de route, l’atmosphère qui s’en dégage en est presque palpable. Car oui, certains poncifs émaillent les histoires, mais ils trouvent leur place et s’incorporent parfaitement dans chacun des récits. Un recueil de nouvelles un peu trop furtif (à peine 200 pages) étant donné le plaisir qu’on a à le parcourir.

Note : 16/20

Par Dante

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

Voir tous les articles de AqME →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.