avril 25, 2024

Warrior – Combat Fratricide

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De : Gavin O’Connor

Avec Tom Hardy, Joel Edgerton, Nick Nolte, Franck Grillo

Année : 2011

Pays : Etats-Unis

Genre : Drame, Action

Résumé :

Ancien Marine brisé, Tommy Conlon rentre au pays et demande à son père de le préparer pour un tournoi d’arts martiaux mixtes qui lui permettrait de gagner une fortune. Personne ne sait ce qu’il espère faire de cet argent. Le propre frère de Tommy, Brendan, décide lui aussi de s’engager dans la compétition pour essayer de sauver sa famille. Entre les deux frères, les années n’ont pas adouci les rancœurs.
Immanquablement, les routes de Tommy et de Brendan vont bientôt se croiser. Au-delà de l’affrontement qui s’annonce, pour chacun, quelle que soit la cause qu’ils défendent, il n’est pas seulement question de remporter un prix, mais de mener le combat d’une vie…

Avis :

Dans la grande dramaturgie du cinéma, le sport prend une place importante. Que ce soit dans les remises en questions de joueurs blessés ou en proie au doute, ou dans les histoires tragiques où s’entremêlent vie familiale et destin morose, le sport est un formidable vecteur d’histoires touchantes ou dramatiques. Et sans grande surprise, ce sont les Etats-Unis qui s’en sortent le mieux avec des histoires prenant place dans le domaine du base-ball, du basket, du football américain ou encore de la boxe. La saga Rocky est l’exemple le plus flagrant de cette puissance évocatrice, mais il en existe bien d’autres comme L’Enfer du Dimanche ou encore The Blind Side. Aujourd’hui encore, les films se déroulant dans le milieu du sport ont un succès certain avec notamment cette année La Rage au Ventre d’Antoine Fuqua. Mais c’est en 2011 que le genre retrouvera un renouveau avec deux films qui ont marqué l’année, Fighter et Warrior.

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Tommy est un jeune homme marqué par la guerre. Un soir, il décide de retourner chez son père, un ancien entraineur de boxe qui battait sa femme et que Tommy a fui avec sa mère pour ne plus vivre l’enfer. Tommy est un combattant hors pair et il a besoin d’argent. Il s’engage alors au tournoi MMA Sparta, où le vainqueur remporte la bagatelle de cinq millions de dollars. Il demande alors à son père de l’entrainer. Brendan est le frère de Tommy, mais celui-ci a préféré partir avec sa copine à l’époque pour fuir son père et ne pas accompagner son frère et sa mère. Professeur de physique, il se retrouve sans le sou depuis l’opération du cœur de sa fille. Ancien boxeur, il décide alors de s’engager dans le Sparta pour sauver sa maison et sa famille. Il rejoint son ancien entraineur pour devenir plus fort. Et les deux frères ne vont pas tarder à se rencontrer.

Compliqué de rivaliser avec Rocky et ses confrères pour marquer les esprits. Mais bizarrement, ce n’est pas dans son sport que Warrior marque le pas, mais plutôt dans sa fresque familiale et dans sa dualité fraternelle. Bien entendu, le sport est évoqué et montre qu’il est un évènement majeur de la scène sportive américaine (faut-il rappeler que le MMA (Mixed Martial Arts) est toujours interdit en France ?), mais il n’est que la coquille qui renferme une histoire très touchante et relativement poignante. Sur la forme, le film reste assez intéressant puisqu’il arrive à jongler entre le dynamisme des scènes de combat et les moments plus intimistes laissant une place très importante aux personnages. On regrettera simplement une trame très simple, cousue de fil blanc et dont on devine la fin assez rapidement.

Seulement, réduire Warrior à un simple film de combat sur fond de conflit familial serait réducteur. Le film est l’opposition de deux frères qui n’ont pas les mêmes visions, qui se battent pour deux raisons différentes, mais dont chacun est prêt à y laisser la vie pour réussir. De ce duel fratricide renaitra une relation saine et la possibilité de chasser des démons tenaces. D’un côté, Tommy (incroyable Tom Hardy complètement habité par son rôle) cherche à se racheter une conscience et constitue l’électron libre du film, pouvant exploser à tout moment. Le personnage est torturé, intense et représente le héros national déchu qui cache un lourd secret. A son opposé, Brendan se bat pour sa famille, pour sa vie en quelque sorte, ce qui devient un moteur évident de sa combativité. On remarquera alors deux raisons de combattre totalement différentes avec d’un côté un homme se battant pour lui-même et sa conscience et un autre se battant pour les autres et surtout celles qu’il aime. De cette dichotomie naitra un statut familial imbuvable mais terriblement touchant, devant un père souhaitant une rédemption impossible. L’ensemble en devient touchant, fort, puisque l’ensemble demeure plausible et les prestations des acteurs sont tout simplement incroyables.

Du coup, Warrior n’est pas simplement un film de combat, il est surtout un film humain, et c’est ce que beaucoup de films sportifs oublient en ce moment, mettre en avant l’humain mais dans un contexte viable. Certes, tout est balisé et le spectateur ne sera pas pris au dépourvu, mais il sera surtout pris à la gorge devant cette famille éclatée et cette obsession de deux frères si différents, mais s’aimant de tout leur cœur. C’est d’ailleurs le principal message du film, dont la dernière phrase vaut tous les discours : je t’aime mon frère.

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Au final, Warrior est un excellent film, non pas de sport, mais dramatique et humain. Il rentre donc parfaitement dans ces films prenant place au sein d’un sport, mais s’attardant plus sur le relationnel que sur le sport en lui-même. Alternant judicieusement les phases de combat avec les moments plus intimistes et poignants, Gavin O’Connor livre un film quasi-parfait, dont le seul regret sera cette confrontation inévitable et si prévisible. Mais ne faisons pas la fine bouche, des films comme ça avec un tel sujet se font rares et celui-ci est sacrément efficace.

Note : 18/20

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Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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