avril 19, 2024

Un Singe en Hiver

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De : Henri Verneuil

Avec Jean Gabin, Jean-Paul Belmondo, Noël Roquevert, Suzanne Flon

Année : 1962

Pays : France

Genre : Comédie Dramatique

Résumé :

L’hôtelier d’une petite station balnéaire de Normandie a juré à sa femme de ne plus toucher à un verre d’alcool. C’était sans compter avec l’arrivée de Fouquet qui surgit avec la tentation…

Avis :

« La Vache et le prisonnier« , « Le président« , « Mélodie en sous-sol« , « Cent mille dollars au soleil« , « Le Clan des Siciliens« , « Le casse« , « Peur sur la ville » et tellement d’autres films encore… Avec une filmographie pareille, on peut dire qu’Henri Verneuil est l’un des fleurons de notre flotte du cinéma. En plus de quarante ans de carrière, le réalisateur nous a fourni une œuvre importante et fait tourner les plus grands.

Comme ça faisait un moment que ça me travaillait et que le duo Gabin/Belmondo me donnait très envie, je me suis enfin lancé dans l’œuvre de Verneuil, et cette fois-ci, je me suis lancé avec mon bagage cinéphilique derrière moi et je dois dire que je n’ai pas du tout été déçu, car ce film m’a totalement scotché, passionné et émerveillé. « Un singe en hiver » est un film qui allie liberté, comédie et poésie pour dresser le portrait de deux hommes amochés par la vie et l’alcool. Du très très grand cinéma !

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Alors qu’ils se font bombarder par les Allemands, Albert Quentin, un hôtelier un peu trop joyeux, fait la promesse à sa femme Suzanne que si jamais ils s’en sortent, il ne touchera plus jamais à un verre d’alcool. Quelques années plus tard, Albert a tenu sa promesse et l’alcool fait désormais partie de son passé. Un soir de pluie, un jeune homme, Gabriel Fouquet, arrive dans leur hôtel. L’homme est seul et en proie à ses démons. Et quand Albert le regarde, il se revoit en lui et tout en essayant de l’aider, Albert pourrait peut-être se laisser tenter par un dernier « voyage ».

Que dire de ce film tant il m’a chamboulé et passionné en même temps. Je m’attendais à un grand film, sa réputation le précède, mais j’étais très loin de me douter de la surprise qu’il m’attendait. « Un singe en hiver » est un film parfait en tout point.

L’histoire que nous raconte Henri Verneuil est sublime. Adaptée d’un roman d’Antoine Blondin, le réalisateur nous bouleverse avec cette courte et intense histoire d’amitié. Le scénario m’a totalement transporté. Des bombardements impressionnants en début de film, à ce petit hôtel, où Jean Gabin et Suzanne Flon vivent paisiblement. Des rues désertes, les soirs d’hiver à cette dernière soirée de beuverie parfaitement hilarante. Je n’ai pas vu le film passer. « Un singe en hiver » est un film qui respire la nostalgie de ses personnages et on ne peut qu’être touché par eux. Entre un Jean-Paul Belmondo peu sûr de lui, qui trouve un refuge dans l’alcool et un Jean Gabin austère, partagé entre une promesse faite il y a quinze années de cela et l’envie de repartir une dernière fois dans la folie de l’ivresse, on ne choisira pas et on va les aimer tous les deux.

Henri Verneuil décrit parfaitement la nature humaine dans ce film. D’ailleurs, le film pourrait en être une définition, tant les tiraillements intérieurs des personnages sont précis, tant les remises en question, les envies et nos propres interdits sont incroyablement mis en scène et tant le film respire la vie. « Un singe en hiver » est l’un des plus beaux films que j’ai pu voir sur l’alcoolisme, mais aussi sur l’amour. La relation entre Jean Gabin et sa femme est magnifique, très tendre, et en même temps très dure, faite de compromis, de soucis et de regards prévenant. Comme je le disais, Henri Verneuil a parfaitement su décrire chacun des thèmes qu’il aborde.

Le film est accompagné par des dialogues signés Michel Audiard et ils sont géniaux comme toujours, tour à tour drôles, dans les coups de gueule de Gabin, et vraiment émouvants, dans les inquiétudes de Suzanne Flon. Et puis quand ces derniers sont prononcés par de tels monstres de notre cinéma, on ne peut que prendre un plaisir infini devant ce film.

Ce film, c’est aussi la seule et unique fois que Jean Gabin et Jean-Paul Belmondo se sont donnés la réplique et ces deux icônes qui partagent la même pellicule est un argument à lui seul pour se laisser tenter par ce dernier. Les deux acteurs y sont formidables. Impressionnants de présence, de coup de gueule pour l’un et de charme pour l’autre, ce film fait se rencontrer et s’amuser un monstre face à la nouvelle vague et on pourrait les regarder toute la journée, tant ils s’accordent, tant ils nous amusent et nous touchent. Et pour les accompagner et les soutenir, on pourra compter sur la présence de Paul Frankeur qui m’a beaucoup fait rire, et Suzanne Flon qui m’a vraiment touché.

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Filmé par Verneuil, écrit par Audiard, joué par Gabin et Belmondo, évidemment que ce film ne pouvait être qu’un chef d’œuvre. Un chef d’œuvre que j’ai dégusté sans aucune limite, qui m’a emporté sur les rives du Yangzi Jiang aux corridas chaudes de l’Espagne avec poésie, sensation et chamboulement. « Un singe en hiver » est un film que tout le monde devrait avoir vu et que chaque cinéphile se doit d’avoir dans sa collection.

Note : 20/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=xzYmlqw2gsc[/youtube]

Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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