mars 28, 2024

Delilah Dirk et le Lieutenant Turc

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Auteur : Tony Cliff

Editeur : Akiléos

Genre : Aventure

Résumé :

Lieutenant dans l’armée des Janissaires, Selim était un homme posé et aux intentions modestes, qui n’aspirait qu’à faire son temps dans l’armée pour ensuite se consacrer à ses mélanges de thés. Mais tous ses plans tombent à l’eau le jour où la garde du palais acquiert un prisonnier inhabituel. Son nom est Delilah Dirk et elle n’est pas du genre à se laisser enfermée. Or, quand elle parvient à s’évader, quelqu’un doit en supporter la responsabilité et Selim est justement à portée de main. Il est alors condamné à mort. Et quand Delilah le sauve de son exécution, son sens de l’honneur le met dans l’obligation de rembourser la dette qu’il doit à cette jeune femme impertinente et énergique. Tout ce qu’il aura à faire, c’est de piller le trésor d’un Roi des Pirates, échapper à la vindicte populaire et survivre à un tir nourrit de canons, alors qu’il escalade un aqueduc. Quoi de plus simple ?

Avis :

La BD est souvent issue de deux pays, la France et la Belgique. Ce n’est pas pour rien que l’on sépare le comics américain, le manga japonais ou la BD Franco-Belge, non seulement parce qu’au niveau éditorial, ce n’est pas la même chose, et que bien souvent, le contenu est très différent. Mais depuis quelques temps, on ressent un certain mélange des genres, puisque des auteurs français se lancent dans le comics ou dans le manga et certains comics américains collent à la nomenclature française pour les bandes dessinées. Mais là n’est pas tellement le sujet pour Delilah Dirk et le Lieutenant Turc car il provient d’un pays qui n’est pas habitué à livrer ce genre de récit, l’Angleterre. Est-ce que cela change quelque chose sur la qualité intrinsèque du médium ? Certainement pas, mais cette mini-série comprend quelques moments surprenants et un fond qui n’est pas souvent exploité dans la BD Franco-Belge.

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Selim est lieutenant des armées du janissaire en Turquie. Grand amateur et fabricant de thés, il aspire à une vie tranquille. Mais son chemin va croiser celui de Delilah Dirk, une jeune femme intrépide aux multiples talents qui a pour but de dérober des parchemins rares dans la bibliothèque du roi. Mis dans l’embarras par cette dernière, Selim devient son acolyte par défaut et il va suivre la jeune femme dans ses aventures. Et c’est entre un bateau volant et une armée de mercenaires que Selim va petit à petit prendre gout à l’aventure.

L’intrigue de cette série est assez surprenante et demande presque à être plus développée. Il faut dire que sur deux tomes, il est compliqué pour l’auteur de vraiment livrer l’étendue de son univers. Néanmoins, dans un certain sens, on ressent bien le potentiel de cette série, qui aurait pu se développer davantage avec des aventures partout dans le monde. Est-ce un manque de ventes ? Ou une volonté de l’auteur pour laisser le champ libre à d’autres dessinateurs ? La question reste entière mais il est dommage qu’au final Delilah Dirk et le Lieutenant Turc résonne comme une tranche de vie, comme une amitié naissante, plutôt que comme une série d’aventures rocambolesques sous forme de buddy movie.

Parce que les deux tomes laissent sur notre faim, surtout le deuxième qui ne représente qu’une simple bataille autour d’un aqueduc et une fuite en avant. De ce fait, et même si les personnages demeurent attachants, il y a ce sentiment d’inachevé qui laisse un gout amer en bouche. On pourrait presque croire que la fin est bâclée, l’auteur arrivant au bout de sa présentation des personnages.

Mais le plus surprenant (et décevant) reste l’inégalité dans les dessins. Tous les plans larges sont splendides, lumineux, présentant des paysages merveilleux et invitant clairement au voyage. D’ailleurs, ces moments collent parfaitement à l’ambiance voulue par l’auteur. Malheureusement, certaines planches ne sont pas équivalentes, et on remarquera cela surtout sur les visages. A titre d’exemple, Delilah Dirk change constamment de forme de visage, ce qui reste assez gênant, voire rédhibitoire pour la lecture. Bizarrement, on a l’impression que plusieurs dessinateurs ont mis leur patte pour chacun des quatre chapitres, ce qui n’est pas le cas. Tony Cliff possède un joli coup de crayon et le dessin est très dynamique, mais on sent aussi une volonté de vite faire un visage plutôt que de s’appliquer et de mettre des émotions dessus.

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Au final, Delilah Dirk et le Lieutenant Turc est une mini-série qui n’est pas déplaisante mais qui semble inachevée. Se contentant de présenter deux personnages aux caractères forts sur deux tomes, Tony Cliff ne prend pas le temps de tisser une intrigue tendue et un voyage exotique. On restera sur notre faim, mais on ressentira l’ampleur de l’univers, qui mériterait vraiment un meilleur traitement, autant au niveau scénaristique que sur le dessin, qui est loin d‘être mauvais, mais qui reste trop inégal.

Note : 11/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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