mars 19, 2024

Doom 2 L’Enfer sur Terre – Davyod Ab Hugh et Brad Linaweaver

fleuvenoir06113-1997

Résumé :

Alors que Fly avait vaincu les démons des planètes Phobos et Deimos, ces derniers ont tout de même réussi à envahir la Terre. Il va falloir retourner sur la planète bleue pour sauver l’humanité.

Avis :

Après un premier tome des plus médiocres, le duo Ab Hugh et Linaweaver récidivent en poursuivant l’« histoire » là où elle s’était arrêtée précédemment. Fly et sa copine ont botté les fesses aux aliens mal lunés de Phobos et Deimos. Pourtant, cela ne les a pas empêchés d’envahir la planète bleue et d’y asseoir leur suprématie. On dirait bien que Fly a de nouveau du pain sur la planche…

On l’avait déjà vu, le scénario de Doom se révélait un simple prétexte à la déferlante de violence et d’hémoglobine prompt à tacher les écrans et, en l’occurrence, le papier. Devant le succès de la franchise, les produits dérivés se sont multipliés pour le meilleur et surtout le pire. La novélisation du jeu vidéo étant partie intégrante de la seconde catégorie. Alors, L’enfer sur Terre est-il similaire à son prédécesseur ? Gomme-t-il les erreurs de son aîné pour ne laisser place qu’à une brutale et implacable vendetta contre les êtres venus d’outre-espace ?

Autant le dire d’emblée, laissez vos espérances au placard. Outre le fait de constater un style d’écriture qui n’a absolument pas évolué d’un iota, L’enfer sur Terre se targue d’un récit digne des plus grands nanars cinématographiques. On reprochait au premier tome d’être trop fidèle au jeu, ce qui entraînait des lignes narratives basiques et sans relief. Pour la suite, on se détache largement de l’univers original et l’histoire part carrément en roue libre. Des exemples ? Fly et Arlene sont coincés sur Deimos. Pour rejoindre notre planète, une solution : un vaisseau spatial. Seulement, il n’y en a aucun de potable alentour. Pas de problème pour notre vaillant marine et sa comparse, ils se mettent en tête d’en construire un avec de l’huile de coude et une bonne dose d’invraisemblances.

Absurde ? Attendez de connaître la suite ! Ils parviennent à leur fin et atterrissent sur Terre. Le hasard faisant bien les choses, ils se trouvent en territoire américain au cœur d’une communauté de… mormons persuadés de combattre les démons échappés de l’enfer ! Hallucinants d’idioties. On n’y croit pas une seule seconde et l’intrigue se coud de fil blanc du début à la fin. On nous impose des « retournements » de situation aussi alambiqués qu’improbables.

Là où l’on aurait pu espérer un rythme nerveux où les balles fusent et les aliens mordent la poussière, on doit patienter plus de 70 pages (soit presque la moitié du récit) pour entamer les hostilités et encore. Le soufflé retombe rapidement et le livre s’englue dans des échanges creux et inutiles. Bien entendu, le nombre de personnages est revu à la hausse. Ce n’est pas pour autant qu’il faille crier au génie. Les traits sont toujours aussi grossiers et les caractères, de vastes caricatures sans la moindre imagination.

Malheureusement, cet ensemble calamiteux nous fait presque oublier que nous sommes en pleine invasion aliens. En effet, lesdits monstres sont relégués au second plan et ne servent que de remplissage aux passages qui nécessitent de redynamiser le récit. Un subterfuge qui ne fonctionne absolument pas et finit de miner ce tome 2 dans les tréfonds de l’absurdité et de la médiocrité. Chose que les deux auteurs ne semblent pas avoir remarquée, car leur manière de mettre en avant cette « apocalypse » est aussi grotesque que pathétique (points de vue aléatoire et non justifié).

Au final, ce tome 2 porte bien son nom et se révèle son unique atout. Petit objet de collection surestimé sur le net (il se monnaye plus de 35 € en neuf), L’enfer sur Terre multiplie les inepties et les invraisemblances dans un récit peu engageant et dénué d’intérêt tant pour les fans du jeu que pour les inconditionnels de la science-fiction. Comme quoi, un pilier du jeu vidéo ne fait pas forcément de bons livres.

Note : 04/20

par Dante

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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