mars 19, 2024

Le Transporteur II – Roue Libre

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Titre Original : The Transporter II

De : Louis Leterrier

Avec Jason Statham, Alessandro Gassan, Amber Valletta, Kate Nauta

Année : 2005

Pays : France

Genre : Action

Résumé :

A Miami pour dépanner un ami en vacances, Frank Martin doit conduire un enfant à l’école pendant quelques jours. Mais parce que le père du petit est désormais responsable de la lutte antidrogue, il va se retrouver malgré lui impliqué dans un incroyable complot…

Avis :

Le monde du cinéma est ainsi : si un film fait un succès, il faut lui donner une suite ou une préquelle afin d’engendrer un maximum d’argent sur une nouvelle licence qui attire des fans. On a vu cela avec The Conjuring, les Fast & Furious, Saw et bien d’autres tant la liste est interminable. Parmi ce listing de films, on retrouve Le Transporteur. Film français produit par Europacorp, on suivait les aventures de Franck, un transporteur de colis important qui échappe à la mort à cause d’une affaire de trafic humain dans le sud de la France. Les spectateurs ont vite réagi au personnage du transporteur et à juste titre car le premier film était sympathique. Mais la loi de Besson est devenue celle du marché et quand ça marche, il faut toujours en faire plus pour gagner de la thune. Expatrié aux States, le deuxième film coute plus cher, s’américanise mais devient aussi plus débile.

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Franck est parti vivre aux Etats-Unis. Il fait toujours le transporteur mais pour des courses plus calmes. Il travaille pour une riche famille où il doit amener à bon port un petit enfant. Mais alors qu’il amène l’enfant à une visite médicale, une bande de terroriste kidnappe le petit et fait chanter le père pour avoir une rançon. Franck, qui s’est attaché à l’enfant, en fait une affaire personnelle et il va essayer de comprendre le but des terroristes. Et ce qu’il va trouver sera bien plus dangereux qu’un simple rapt.

Très souvent, les suites se veulent plus grosses et plus impressionnantes que leurs ainés. Le Transporteur II n’échappe pas à la règle du « bigger and louder » mais malheureusement pas au profit d’un quelconque réalisme. En effet, cette fois-ci le personnage central sera confronté à des terroristes très méchants, qui comptent bien faire sauter la baraque. Pour ce faire, on aura droit à tous les clichés du film d’action avec un manichéisme suintant par tous les pores. Les méchants sont très méchants, voire ridicule dans leurs phrases, et le pauvre Franck sera le seul personnage attachant et gentil de l’histoire. Si les producteurs ont bien compris que le pilier de la série était le transporteur, ils n’ont pas pris le soin de peaufiner les bad guys qui sont plus ridicules les uns que les autres. Entre le type qui se compare à Satan et la nana à moitié à poil qui tire à grands coups d’uzis, on est dans une surenchère dont le film n’avait pas forcément besoin.

Le film se veut aussi plus costaud dans les scènes d’action et de poursuite. Si certaines bastons sont plutôt bien shootées, elles manquent cruellement d’idées. Il y a quelques références au premier film, une baston dans un bateau, mais il n’y a pas les moments novateurs que l’on retrouve dans le premier métrage. On peut tout de même compter sur un tuyau contre les incendies, relevant une baston qui devenait morne mais on gardera en tête la courte bagarre contre la nana en sous-vêtements qui s’amuse à jouer les trapézistes sur des rideaux. Le film en devient ridicule par moments et c’est bien dommage, car il y avait vraiment des idées dans le premier film. Tout comme les courses de voitures qui sont plus spectaculaires, mais aussi plus bordéliques et improbables. Il suffit de voir lorsque Statham enlève une bombe de sous sa voiture en faisant une cascade.

Enfin, le film ne peut s’empêcher d’avoir des scènes nécessitant des effets spéciaux désuets. On voit que Louis Leterrier essaye de les effacer au maximum, mais rien ne marche vraiment, surtout lors du crash aérien final, qui comporte de jolies fausses notes. On verra aussi que le film comporte pas mal de moments ambigus et que le montage fait que ces problèmes sont vite éludés. Par exemple, lorsque la voiture passe d’un immeuble à un autre, comment le héros peut-il faire descendre la voiture par la suite ? Par les escaliers ? Ce n’est certes par très important aux yeux du scénario, mais cela laisse un sentiment de je m’en foutisme dans le script tant que le spectacle est là. Et c’est ce qui va causer la perte de Luc Besson dans le cinéma, offrant au public un spectacle vrombissant sans jamais voir plus loin que le bout de son nez, tant que le pognon y est secoué. On se retrouve donc avec des coupures pour régler les problèmes, pensant que le spectateur n’est qu’un crétin crédule.

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Au final, Le Transporteur II est bien inférieur à son aîné à cause d’une volonté de faire plus fort et plus gros. Si le budget est plus conséquent et que certaines scènes d’action semblent plus nerveuses, le film n’arrive jamais à retrouver les idées innovantes du premier pour proposer un spectacle honnête et bien foutu. Ici, tout est fait pour rendre crétin, tout est improbable et si l’ensemble est décomplexé, on prend difficilement du plaisir face à ce nivellement par le bas au profit d’une action toujours plus idiote. Fort heureusement, Leterrier propose quelques plans intéressants et Jason Statham reste charismatique. Pour le reste, on prendra plutôt un taxi, mais pas celui de Besson !

Note : 08/20

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Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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