par 
Avis :
Parmi les groupes de rock des années 70, U2 fait un peu figure de groupes tardifs. Alors que la reconnaissance va aux groupes formés dix ans plus tôt, c’est dans les années 80 que le groupe irlandais va exploser et aligner les titres universels comme Sunday Bloody Sunday ou encore Where the Streets Have No Name. Toujours est-il que maintenant U2 est l’une des figures les plus emblématiques du rock et qu’ils n’ont plus rien à prouver à personne. Seulement, cela faisait un petit moment que le groupe n’avait pas sorti un album digne de ce nom, faisant presque office de vieux papys qui n’arrivent plus à trouver l’inspiration. Sorti en septembre 2014, Songs of Innocence marquait un tournant de la part du groupe, non seulement sur le moyen de distribution, puisque le skeud est sort entièrement gratuit sur les plateformes de téléchargements légales, et qu’en plus de cela, le groupe à décider de renouer avec ses racines pour fournir quelque chose de plus punk, de plus rock et de plus énergique que d’habitude. Accueilli assez frileusement de la part de la presse spécialisée, il fallait qu’on aille jeter un coup d’oreille à ce nouvel effort. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que U2 n’a pas été aussi bon depuis un bon moment.
Le skeud démarre avec le titre The Miracle (of Joey Ramone) et c’est un morceau plutôt accueillant. Sans pour autant être mirobolant, il reste dynamique et propose des riffs relativement énervés, alors que d’habitude U2 préfère les petits aigus. On peut donc dire que le début est plutôt pas mal, surtout venant de la part d’un groupe dont on n’attendait plus grand-chose. Malheureusement, cela va se gâter par la suite avec Every Breaking Wave, une ballade assez chiante malgré une jolie gratte. Il faut dire que le titre est assez redondant et qu’il ne possède pas vraiment d’atouts pour rentrer en tête et devenir un impondérable de l’album. C’est sympathique, mais cela ne va pisser bien loin. On retrouvera ces scories disséminées dans l’album, à l’image de Song for Someone, qui se veut un peu plus rapide et lorgnant vers les origines du groupe avec des relents irlandais. Le problème c’est que la sauce ne prend jamais vraiment et que l’on s’ennuie ferme durant le morceau. On peut aussi évoquer Iris (Hold me Close), qui ne reste pas en tête et qui s’avère trop transparente pour marquer l’auditeur. Alors cela est loin d’être mauvais, surtout que les mélodies sont plutôt agréables, mais il manque quelque chose pour que cela prenne vraiment. On sent comme un frein dans ces morceaux, comme s’il ne fallait pas partir dans quelque chose de plus virevoltant et nerveux.
Fort heureusement pour nous, le groupe arrive à rebondir sur certains titres, livrant des morceaux lus punk ou tout du moins plus rock. A titre d’exemple Raised by Wolves est une excellente surprise même si elle s’éloigne grandement de l’univers de U2. Allant chercher du côté du rock avec des riffs plus puissants et une structure plus simpliste, le morceau s’avère surprenant et marque bien plus les esprits car il est plus incisif. D’autant plus que par sa structure, il rentre bien en tête et on aura tôt fait de chanter les paroles du refrain. On pourra aussi entendre que Bono a toujours une sublime voix qu’il maîtrise à la perfection. Dans le même genre, on peut aussi parler de Volcano, plus commercial mais avec une ligne de basse parfaite et une énergie à revendre. Cela fait d’ailleurs plaisir de voir le groupe essayer autre chose et proposer des titres plus rock que d’habitude. Autre surprise, et de taille, le groupe renoue aussi avec le blues comme on peut l’entendre avec Cedarwood Road, dont les riffs nerveux font de suite référence au Chicago Blues, offrant ainsi l’un des meilleurs titres de l’album. Enfin, on peut voir le côté punk du groupe avec This is Where you can Reach me Now, un titre agréable avec une guitare particulière mais bien maîtrisée.
Au final, Songs of innocence, le dernier effort de U2 est plutôt plaisant et sort des sentiers battus que le groupe sillonne depuis un bon bout de temps. Sans être pharaonique, cet album demeure agréable à l’écoute et montre que le groupe irlandais est toujours présent et peut surprendre en proposant quelque chose de plus énergique et plus rock. Moins commercial et plus technique, le bashing autour de cet album est injuste, car il demeure franchement intéressant.
- The Miracle (of Joey Ramone)
- Every Breaking Wave
- California (There is no End to love)
- Song for Someone
- Iris (Hold me Close)
- Volcano
- Raised by Wolves
- Cedarwood Road
- Sleep Like a Baby Tonight
- This is Where you Can Reach me Now
- The Troubles
Note: 14/20
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=cuqZPx0H7a0[/youtube]
Par AqME
