mars 19, 2024

Doom 1 Dans les Macchabées Jusqu’au Cou – Dafyod Ab Hugh et Brad Linaweaver

fleuvenoir06112-1996

Résumé :

Le caporal Flint Taggart, des Marines, est le meilleur guerrier du XXIème siècle! Quand on doit sauver la terre d’une menace venue du fin fond de l’espace, ça n’est pas du luxe.
Car sur Mars, de drôles de choses se sont réveillées dans une étrange construction abandonnée par des extraterrestres, sûrement disparus depuis des lustres. Des choses gluantes, grouillantes, et pas sympathiques pour un sou. Des choses qui voudraient bien bouffer de l’homme à tous les repas.
Taggart relève le défi. Dans le labyrinthe où il est contraint de combattre, le sang – rarement rouge – coule plus souvent que les larmes.

Avis :

Doom. L’évocation de ce nom est avant tout l’occasion de se replonger dans des dizaines d’heures de plaisir et de frissons à sonder les coins et les recoins d’une station martienne en quête de chair à canon avariée. Un dédale de couloirs froid et austère où les créatures démoniaques d’une dimension parallèle veulent anéantir l’humanité. Le précurseur de tout un genre vidéoludique a connu maintes déclinaisons à travers les jeux vidéo bien entendu, mais également une adaptation cinématographique assez distrayante. Toutefois, la franchise s’étend aussi à un jeu de société inédit en France (Doom – The board game) reprenant l’univers du troisième opus et à une novellisation composée de deux tomes (un peu plus ancienne puisqu’elle date de 1995).

« Dans les macchabées jusqu’au cou » nous narre le calvaire spatial de Flint Taggart (Fly pour les intimes) aux prises avec les forces démoniaques qui veulent dominer le monde. Sa mission : empêcher ces hooligans intergalactiques de mettre un pied sur terre. Doom n’a jamais été réputé pour son scénario (quasiment absent). Il ne faut donc pas espérer de cette nouvelle une histoire fouillée et immersive. On se contente d’accompagner Flint à travers les couloirs de la station. La trame se décline de la manière suivante : on tire, on avance, on ouvre des portes avec des clefs multicolores et… ainsi de suite jusqu’au dénouement. Très basique, mais également très fidèle au jeu.

D’ailleurs, la conformité du livre est un peu trop évidente. Certaines séquences du jeu vidéo sont retranscrites dans ledit ouvrage et sonnent faux. En tête de liste, les armes que l’on trouve disséminées çà et là sont une manne providentielle pour notre bon vieux marine. Il se sert, tire à tout va sans se soucier d’être à court de munitions. Pas très crédible. Mention spéciale au lance-roquette qui semble inépuisable. Certes, il ne s’agit pas d’un survival horror, mais cela aurait permis d’augmenter la tension. On a l’impression que rien ne peut atteindre notre ami Flint.

Celui-ci, pur produit américain dopé à la testostérone, dispose d’un panel d’émotions et de motivations très basiques. Botter les fesses aux démons, sauver la Terre et sa meilleure amie des griffes de l’enfer. Et ce ne sont pas ces états d’âme à trois francs six sous entre deux rafales de tirs qui changeront la donne. Les trois protagonistes (à vrai dire les seuls) sont brièvement esquissés. L’auteur leur confère des traits caricaturaux en dépit d’une véritable personnalité. Là encore, simple et sommaire au possible. Quant au bestiaire, on retrouve les soldats zombifiés, les diablotins (ou imps), les spectres, les cacodémons (rebaptisés Potirons !!!), les barons de l’enfer… Les monstres se suivent et ne se ressemblent pas contrairement à la succession de pièces froides et sans vie qui sera l’unique cadre du récit.

D’ailleurs, l’environnement est dépeint assez grossièrement par l’auteur. Deux ou trois lignes en guise de paragraphes donnent une vague idée où l’on se trouve, mais sans parvenir à instaurer une ambiance oppressante, à tout le moins immersive. L’action étant prépondérante, difficile de se poser pour avoir un aperçu de l’enfer. À ce titre, le style d’écriture est à l’image du reste : simple et sans originalité. On se contente du minimum et l’on avance cahin-caha dans la débâcle en espérant que le lecteur n’y verra que du feu. Toutefois, la décomposition en chapitres courts (32 pour 216 pages) permet de parcourir le livre d’une traite sans temps mort.

Au final, ce tome 1 se révèle un produit marketing peu scrupuleux. Bien que très fidèle au jeu vidéo (un peu trop), « Dans les macchabées jusqu’au cou » pâtit d’une histoire aussi bête que ses zombies, de personnages vaguement esquissés et d’une écriture sans panache. Il reste quelques passages tendus plaisants, mais c’est trop insuffisant pour rattraper la médiocrité générale.

Note : 08/20

Par Dante

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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