mars 28, 2024

Destination Planète Hydra – SF Vintage

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De : Pietro Francisci

Avec Leonora Ruffo, Kirk Morris, Roland Lesaffre, Leontine May

Année : 1966

Pays : Italie

Genre : Science-Fiction

Résumé :

Un OVNI a été observé à Molino. Le professeur Solmi, avec l’aide de sa fille et de son assistant, va découvrir un vaisseau spatial au fond d’un gouffre. Suite à une mauvaise manœuvre, des extra-terrestres ont, en effet, dû se poser sur la Terre. Ceux-ci enlèvent le groupe d’humains pour les emmener sur leur planète. Mais le voyage intergalactique va prendre une tournure improbable.

Avis :

Parmi tous les genres qui ont connu un âge d’or en Italie (Péplum, horreur, espionnage), seule la science-fiction fait office d’exception. En effet, si de nombreux films de ce genre sont sortis, il n’y a pas eu un engouement phénoménal pour ce style et c’est suite à des succès américains que quelques films ont vu le jour. Malheureusement, aucun n’a eu de succès commercial. Destination Planète Hydra fait partie de ces films de SF qui n’ont pas reçu un bon accueil et qui sont tombés dans l’oubli malgré un réalisateur talentueux. Revenu d’entre les morts grâce à Artus, l’occasion était trop belle pour ne pas louper ce film vintage, qui se révèle parfois mauvais, mais qui contient quelques moments fort agréables pour un divertissement assumé.

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Alors qu’un paysan découvre un ovni, un professeur est dépêché sur place pour étudier une anormalité dans le sol. Avec sa fille actrice et trois employés, le professeur Solmi va découvrir un astronef prisonnier sous la terre. Mais ils sont pris en otage par des chinois puis par les habitants de la planète Hydra, piégés dans la navette. Ils veulent alors que le professeur les aide à redémarrer la navette. Mais ce que le groupe d’humains ignore, c’est que les extraterrestres ont prévu de les kidnapper pour les étudier sur leur planète. Mais le voyage ne va pas se passer comme prévu.

On a tous en tête une bibliothèque mentale, des références qui ressurgissent quand on se met à écrire ou à avoir des idées. Le seul problème, c’est qu’il faut savoir les trier, les ordonner et surtout ne pas les mélanger dans un fourre-tout bordélique. Malheureusement, c’est exactement ce qu’il va se passer avec Destination Planète Hydra. L’arrivée des extraterrestres est relativement clichée et mal foutue. Il faut dire que les effets spéciaux commencent à prendre un coup de vieux et que l’entrée en matière fait un peu maladroite.

Néanmoins, la suite est beaucoup plus intéressante. Le réalisateur glisse une petite critique du milieu de la pub, qui laisse miroiter à une jeune actrice un succès fulgurant pour arriver à une phase de recherche qui n’est pas si désagréable. On retiendra des références à d’autres films de science-fiction, mais cela n’est pas tellement gênant, car cette phase de découverte se révèle plaisante et fourmille de bonnes idées, comme les pannes des objets électroniques. Bien entendu, le film a pris un petit coup de vieux, mais le jeu des acteurs et surtout celui du professeur Solmi est relativement convaincant.

Il est dommage que la suite des évènements prenne une tournure proche de la catastrophe. On tombe dans le cliché raciste avec les chinois mafieux puis les robots au service des extraterrestres sont pitoyables, que ce soit dans le jeu d’acteur ou dans le costume. Par la suite, on arrive à des références directes venant de films comme La Planète des Singes ou des films post-apocalyptiques italiens. Le problème, c’est que ces références ne sont pas digérées et sont mises bout à bout sans réel liant pour susciter un intérêt. D’autant plus que les costumes sont horribles, à l’image de ce singe qui se fait abattre et auquel on voit les chaussures du comédien par la suite.

Mais le plus gros défaut de ce film, c’est qu’il se veut sérieux, abordant des thèmes comme l’apocalypse à cause du nucléaire, l’amour et l’humanité ou encore la théorie d’Einstein sur la relativité, et que durant tout le film, le ton est léger et humoristique. Du coup, il y a un gros problème d’équilibre qui fait que l’on hésite à prendre cela à la rigolade ou alors au sérieux. Certaines séquences sont d’ailleurs borderline là-dessus, comme le coup de l’apesanteur avec la fille, rappelant bien évidemment Barbarella, mais avec un ton badin et qui n’apporte rien à l’intrigue. La fin du film rentre dans tous les clichés de films de genre, avec la découverte d‘un jardin d’Eden, espérant raconter aux spectateurs que les fondamentaux sont l’essence même de la vie.

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Au final, Destination Planète Hydra pourrait passer pour un mauvais film de science-fiction et il n’est pas loin de ce constat. Néanmoins, à ce jour, difficile de ne pas y voir une volonté de faire un film relativement honnête bien loin de toutes velléités commerciales. Il en résulte un film bancal, parfois plaisant, souvent drôle malgré lui, mais devant lequel on ne passe pas forcément un mauvais moment.

Note : 10/20

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Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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