avril 25, 2024

Une Ravissante Idiote

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De: Edouard Molinaro

Avec Brigitte Bardot, Anthony Perkins, André Luguet, Jacques Monod

Année: 1964

Pays: France, Italie

Genre: Comédie

Résumé:

Désireux de se venger, Harry Campton, un employé de banque d’origine russe qui vient de se faire licencier, décide de devenir un espion au service des Soviétiques. Il a alors pour mission de récupérer un important dossier aux mains d’un membre de l’amirauté, Sir Reginald Dumfrey. Le timide et maladroit Harry découvre bientôt que Penelope, la jolie blonde pour laquelle il est depuis longtemps transie d’amour, travaille comme couturière chez la femme de Dumfrey…

Avis:

Edouard Molinaro est l’un de nos trésors du cinéma. Très connu pour ses comédies, le réalisateur commence en 1957 avec des polars et des films policiers avant de se laisser entraîner dans la comédie avec les succès qu’on lui connaît. Bons nombres de ses adaptations de pièces de théâtre sont de très grands succès. On citera bien entendu « Oscar » avec Louis de Funès, ses « Cages aux folles » et les hurlements hilarants de Michel Serrault ou encore « Mon oncle Benjamin » où le réalisateur met en scène Jacques Brel.

Edouard Molinaro n’a vraiment pas chômé, puisqu’en plus de cinquante ans de carrière, le réalisateur a fait plus d’une quarantaine de films et dans toute cette masse, il y en a qui ont forcément été un peu oublié à travers les années. Moins de succès que d’autres, des films sympas, mais qui devant des mastodontes comme « Hibernatus » ou « L’emmerdeur« , sont passés quelque peu dans l’oubli.

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J’avais envie de voir un film avec Anthony Perkins et c’est comme ça qu’en fouillant un peu dans sa filmographie, je suis tombé sur cette « Ravissante idiote » où l’acteur américain donne la réplique à Brigitte Bardot, alors en plein BB mania. Une comédie d’espionnage totalement oubliée, et qui est pourtant plaisante et drôle. Puis Anthony Perkins qui joue dans un français parfait, c’est une très bonne surprise !

Harry Campton vient de se faire licencier encore une fois. Pour lui, c’est la goutte d’eau. D’origine russe, mais né en Angleterre, il décide de renseigner les Soviétiques et ainsi trahir la couronne d’Angleterre. Sa mission sera de récupérer un important dossier détenu dans le coffre de Sir Reginald Dumfrey. Sa première tentative a échoué et Harry se retrouve donc sans plan pour entrer dans la maison et accomplir sa mission. C’est par un heureux hasard qu’Harry va découvrir que la femme qu’il convoite, Penelope, une ravissante blonde quelque peu idiote, pour ne pas dire beaucoup, est la couturière personnelle de la femme de Dumfrey. Il va donc joindre l’utile à l’agréable et pour obtenir l’aide de sa belle Penelope va monter une histoire abracadabrantesque.

Le film d’espionnage est un genre qui a toujours à peu près fonctionné depuis que le cinéma existe. Un bon nombre de réalisateurs s’y sont testés et s’y testent encore. En 1964, au moment où Edouard Molinaro sort sa « ravissante Idiote« , le monde du cinéma découvre un personnage, un homme, une classe, une assurance qui entrera dans la légende et bouleversa plein de codes, James Bond. La production enchaîne même les films à grande vitesse, puisque les quatre premiers épisodes sortiront à un an d’intervalle. L’espionnage plaît et c’est dans ces conditions que le réalisateur de « Beaumarchais » décide de se lancer dans la comédie d’espionnage. Une comédie qui aurait presque des allures de parodie.

Emportée par un trio d’acteurs exquis, « Une ravissante idiote » a été pour moi une jolie surprise qui m’a beaucoup amusé. Le film a quelque peu vieilli, c’est vrai que parfois les rires de Bardot peuvent surprendre, mais en dehors de ça, c’est un film vraiment plaisant devant lequel je me suis retrouvé.

Le scénario est chouette, même s’il a vieilli lui aussi et que pour vraiment l’appréciér, il faut prendre en considération l’époque à laquelle le film a été fait. Ce qui est drôle, c’est que l’histoire que nous raconte Edouard Molinaro est assez peu crédible, mais pourtant, elle fonctionne bien bizarrement. On se laisse prendre au jeu. Peut-être, est-ce le ton naïf de l’intrigue, le côté sans prétention, juste pour amuser, ou l’humour bien dosé, pour certains dialogues, j’ai même envie de vous parler de petites perles (Le contrôle de police est franchement hilarant). Ou encore les comédiens qui nous donnent envie de croire que cet espion en herbe peut y arriver grâce à l’aide de cette idiote. Ou encore peut-être est-ce le mélange de tous ces éléments. Quoi qu’il en soit, alors que l’histoire ne devrait pas tenir la route, le film fonctionne plutôt bien et j’ai bien rigolé devant et finalement, je me suis même laissé surprendre dans l’intrigue avec des événements et des rebondissements que je n’ai vraiment pas vu venir.

« Une ravissante idiote » est aussi très plaisant à regarder pour son côté pop anglais. Molinaro s’offre une jolie ambiance qui mélange bien le style British très propre et cette révolution vestimentaire qui arrive. Il y a un côté très plaisant dans ce choc des générations et des classes. Pour accentuer le côté drôle de son film, le réalisateur a choisi dans sa mise en scène un côté assez burlesque, faisant des arrêts sur les différents gags, ou encore accentuant son angle de caméra sur un personnage après une réplique drôle, histoire de bien marquer la réaction des différents protagonistes, bien souvent face à la bêtise de BB. Certains pourront trouver ça lourd, personnellement, j’ai trouvé ça facile, mais très efficace et je me suis bien poilé devant le film.

« Une ravissante idiote« , c’est aussi un casting très sympa et qui joue presque à la perfection la bêtise. Comme je le disais, les rires de Brigitte Bardot peuvent étonner, voire même agacer parfois, mais hormis ça, pour le reste, l’actrice nous offre un sacré bon show comique. Entre répliques bien placées et ses airs de ne pas y toucher, je suis ravi d’avoir découvert Brigitte Bardot. Oui, pour l’instant, je ne l’avais vue que dans « Le mépris« . Autre très belle surprise, c’est Anthony Perkins qui en plus de jouer très bien les espions en herbe qui manquent de chance, joue dans un français parfaitement étonnant. Je ne savais pas du tout que l’acteur parlait français, et après « Psychose » et « Le procès« , c’est un acteur que je prends de plus en plus plaisir à découvrir.

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Je suis donc ravi de m’être laissé tenter par cette petite comédie. Ce n’est pas un immense film et on peut comprendre aussi qu’il ait fini par être méconnu et c’est bien dommage, car il est amusant, divertissant et on passe un petit mais bon moment devant.

Note: 14,5/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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