avril 25, 2024

Mystic River – Eastwood est Grand

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De : Clint Eastwood

Avec Sean Penn, Tim Robbins, Kevin Bacon, Laurence Fishburne

Année : 2003

Pays : Etats-Unis

Genre : Thriller

Résumé :

Jimmy Markum, Dave Boyle et Sean Devine ont grandi ensemble dans les rues de Boston. Rien ne semblait devoir altérer le cours de leur amitié jusqu’au jour où Dave se fit enlever par un inconnu sous les yeux de ses amis. Leur complicité juvénile ne résista pas à un tel événement et leurs chemins se séparèrent inéluctablement.
Jimmy sombra pendant quelque temps dans la délinquance, Sean s’engagea dans la police, Dave se replia sur lui-même, se contenta de petits boulots et vécut durant plusieurs années avec sa mère avant d’épouser Celeste.
Une nouvelle tragédie rapproche soudain les trois hommes : Katie, la fille de Jimmy, est retrouvée morte au fond d’un fossé. Le père endeuillé ne rêve plus que d’une chose : se venger. Et Sean, affecté à l’enquête, croit connaître le coupable : Dave Boyle…

Avis :

Dennis Lehane fait partie de ces auteurs à succès dont chaque œuvre fait quasiment l’objet d’une adaptation cinématographique. On peut citer Gone Baby Gone ou Shutter Island, mais aussi ce Mystic River de Clint Eastwood. Et bizarrement, contrairement aux œuvres de Stephen King dont seul Frank Darabont semble avoir compris la quintessence, chaque réalisateur s’étant mis sur un livre de Lehane a livré un bon film, si ce n’est un excellent film. Pas besoin de citer d’autres films que les trois précédents pour montrer qu’en règle générale, ces films sont des bombes. Mais si l’on doit n’en retenir qu’un seul, ce serait vraiment le film de Clint Eastwood, tant il brille par sa narration, par sa richesse, par sa mise en scène et par son interprétation.

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Jimmy, Sean et Dave ont grandi ensemble dans le même quartier. Mais un jour deux hommes se faisant passer pour des policiers kidnappent Dave. Ils le séquestrent et le violent durant quatre jours, avant qu’il arrive à prendre la fuite. Devenus grands, Jimmy, après être passé par la prison, gère une petite épicerie avec sa fille aînée, Dave essaye de recoller les morceaux d’une enfance brisée avec sa femme et son fils et Sean est devenu un inspecteur de police. Lorsque la fille de Jimmy est retrouvée assassinée, ce dernier réclame une justice. Mais le même soir, Dave rentre blessé et tout l’accuse du meurtre de la jeune fille.

Clint Eastwood a toujours le nez pour trouver des histoires humanistes qui touchent un très grand nombre de personnes. Etant aussi l’aise dans le western que dans le thriller, il livre ici l’un de ses meilleurs films, sombre, glaçant et pourtant terriblement humain. La force du film réside tout d’abord dans son histoire. Très riche, elle débute simplement avec une amitié dès l’enfance. Sans en faire des caisses, le réalisateur nous montre le tournant d’une vie d’un jeune homme accroché à un siège arrière. Après cela, on va avoir droit à la reconstruction de cette amitié, qui s’est terminée de manière tendue. Sauf qu’il faudra un drame pour que cette amitié refasse surface. Et ce drame est juste magnifiquement orchestré.

En fait, l’autre force de ce film, c’est la simplicité des choses. Aujourd’hui, on a souvent soit des films bavards et presque trop riches en backgrounds, soit des films qui enfilent les personnages comme des perles sur un collier sans distinction. Or, avec deux scènes, trois mots, Eastwood arrive à présenter un personnage et à créer de l’empathie pour lui. La victime est une jeune fille aimante, joyeuse, simple mais naturelle et terriblement vraisemblable. De ce fait, le meurtre est un bouleversement autant pour son père que pour nous. Et Eastwood fait exactement la même chose avec son petit copain et tous les personnages secondaires, leurs donnant une substance, une entité physique importante et crédible. Et bien évidemment, tout cela joue sur la résolution de l’énigme, à savoir qui est le tueur. Avec autant de personnages vivants, difficile de prendre les devants et de deviner qui est l’assassin.

Et il y a aussi les trois personnages principaux. Un casting virevoltant pour des prestations époustouflantes. C’est bien simple, les trois acteurs sont sur un pied d’égalité et ils sont totalement investis dans leurs personnages. Sean Penn est bouleversant en père de famille en deuil. Il est tellement expressif, tellement touchant qu’il véhicule une émotion formidable. Tim Robbins est lui aussi incroyable dans la peau de cet adulte qui a eu la jeunesse brisée, qui perd parfois les pédales, mais qui essaye de bien faire pour son fils et sa femme. Il dégage une certaine tristesse, une grande naïveté et il est vraiment bluffant. Enfin, Kevin Bacon pourrait être la poutre de soutien de ce trio, celui qui n’a pas de squelettes dans le placard et pourtant, il a aussi des soucis familiaux. Il est peut-être le personnage le moins torturé, mais il est aussi la pierre angulaire qui fait avancer l’histoire et il le fait magnifiquement bien.

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Au final, Mystic River est réellement un chef d’œuvre du cinéma. Il fait partie de ces thrillers que l’on pourrait regarder de nombreuses fois non pas pour son meurtre et son énigme, mais pour ses personnages et son ambiance si particulière. Un grand film qui montre qu’un grain de sable dans le destin peut tout changer et comme le dit si bien le personnage de Jimmy, la mère d’Hitler a voulu avorter et elle a changé d’avis au dernier moment, écho d’une jeunesse perdue qui changea non pas le destin du monde dans ce film, mais un avenir pour un gosse. Puissant.

Note : 20/20

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Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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