La Kermesse des Aigles

Titre Original: The Great Waldo Pepper

De: George Roy Hill

Avec Robert Redford, Bo Svenson, Susan Sarandon, Bo Brundin

Année: 1975

Pays: Etats-Unis

Genre: Drame, Aventure

Résumé :

Dans les années 20, le pilote Waldo Pepper se produit dans des cirques volants. Frustré de ne pas avoir volé avec la force aérienne américaine lors de la Première Guerre Mondiale, il s’invente un passé guerrier prestigieux. Son talent pour les acrobaties périlleuses et son ambition le mènent à Hollywood où il doit tourner un film sur cette guerre aérienne qu’il n’a pas faite. Il se retrouve alors confronté à Ernst Kessler, l’as allemand qu’il prétendait avoir combattu…

Avis :

« La kermesse des aigles » est la dernière collaboration entre George Roy Hill et Robert Redford, deux grands du cinéma. Ensemble, ils ont fait « Butch Cassidy et le Kid » et « L’Arnaque« , qui sont aujourd’hui considérés comme des classiques du cinéma américain.

Après avoir découvert l’excellentissime « L’arnaque » et le très musical « Millie« , voici que je me lance dans celui-ci, qui s’annonçait dans mon esprit déjà comme un chef d’œuvre ! Mais voilà, après deux très bons films, « La kermesse des aigles » va être ma première petite déception. Si la mise en scène est totalement spectaculaire et bien plus culottée que ce qui se fait aujourd’hui, j’avoue avoir été beaucoup moins séduit par une scène qui m’a beaucoup embêté, si bien qu’elle m’en a gâché quelque peu la saveur.

Dans les années 20, après la Première Guerre Mondiale, Waldo Pepper est un pilote qui se produit dans un cirque aérien. Avec un ami, il va monter un numéro dangereux pour le cirque, espérant ainsi entrer dans la légende et peut-être devenir riche. Mais le public demande toujours plus, et les numéros deviennent de plus en plus dangereux. Grâce à l’aide d’un ami d’enfance, Waldo espère faire une nouvelle figure redoutée par tous et jamais tentée, mais un incident va alors tout remettre en question.

Je reste quelque peu mitigé en ce qui concerne ce film. « La kermesse des aigles » est le genre de film que j’ai trouvé génial à plusieurs points de vue, mais qui a réussi en une seule scène à me gâcher mon plaisir et me laisser un gout amer.

George Roy Hill, dont le talent n’est absolument plus à prouver, s’est lancé ici dans son film le plus ambitieux techniquement parlant et le rendu est tout simplement spectaculaire. « La kermesse des aigles » comporte les scènes ariennes les plus démesurées qu’il m’ait été donné de voir jusqu’à maintenant. Incroyablement couillu, le film est un pur moment de cinéma de ce côté. On en prend plein les yeux et le spectacle est au rendez-vous. On aura donc droit à des ballets ariens sublimes, à des plans totalement improbables, à des cascades géniales et impressionnantes, une bataille dans les airs qui laisse rêveur et le tout fait par les comédiens eux-mêmes. Franchement de ce côté-là, le film est pile comme je le voulais, comme je l’imaginais, et même plus encore. George Roy Hill m’a tout simplement bluffé de bout en bout dans son film.

Le scénario est beau et oscille entre le rêve et la réalité. Il repousse les limites du spectacle. Jusqu’où peut-on aller ? J’ai beaucoup aimé la frustration du personnage qui n’a pas pu faire partie des combats de la première guerre et qui du coup s’invente un passé glorieux et rêve de ce moment où il deviendra enfin quelqu’un. Le personnage est beaucoup aidé par l’excellente composition de Robert Redford, qui m’a beaucoup touché dans son rôle. Le comédien dégage une belle présence et George Roy Hill sait comment le mettre en valeur. Dans son costume d’aviateur, il est vraiment très beau. Redford est soutenu par un tout aussi beau casting, où l’on retrouve des acteurs tels que Bo Svenson dans le rôle du pote fidèle, mais en même temps, il y a une petite rivalité. Les deux m’ont beaucoup amusé en début film. On retrouve aussi une étonnante Susan Sarandon ou encore Bo Brundin en pilote allemand chevronné. Le duo/duel qu’il fera avec Redford à la fin du film est fascinant. J’ai adoré la façon qu’a eue George Roy Hill de conclure son film d’ailleurs.

Mais voilà, comme je le disais plus haut, au milieu de ce spectacle génial, il y a une scène qui m’a beaucoup dérangé. Alors que tout est terrible, pendant l’un des spectacles que le cirque organise, il va y avoir un accident et toutes les réactions que les protagonistes, public ou amis vont avoir m’ont totalement exaspéré. Je n’ai pas compris les réactions, j’ai trouvé qu’elles ne fonctionnaient pas du tout. Même si on la prend avec un ton cynique, elle ne marche pas, elle n’est pas crédible une seconde et les événements qui s’enchaînent encore moins. En fait, je n’ai pas réussi à passer cette scène qui m’a finalement plus énervé et déçu qu’autre chose. Et je dois dire qu’après cette scène, j’ai vraiment eu beaucoup de mal à me remettre dans le film. À ce moment précis, le réalisateur m’a perdu et c’est dommage, parce que jusque-là, le film était parfait.

C’est dingue comment une scène peut ou non vous changer les visions qu’on peut avoir d’un film. Parce que mise à part ce moment auquel je n’ai pas réussi à croire, même avec la meilleure volonté du monde, j’étais prêt à crier au chef d’œuvre. « La kermesse des aigles » sera simplement un bon film, alors qu’il aurait pu être parfait. Reste alors un beau et bon film, qui visuellement parlant m’a laissé sur le cul face à son ambition et à la démesure de ces scènes en plein vol. A mille lieux des normes de sécurité d’aujourd’hui, si on devait refaire un film comme celui-là aujourd’hui, il sera beaucoup moins spectaculaire, car il baignerait dans le numérique et il aurait beaucoup moins de charme.

Note : 14/20

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Par Cinéted