avril 19, 2024

Les Minions – Un Film qui Donne la Banana!

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Titre Original : The Minions

De : Pierre Coffin et Kyle Balda

Avec les Voix de Sandra Bullock, Jon Hamm, Pierre Coffin, Michael Keaton

Année : 2015

Pays : Etats-Unis

Genre : Animation

Résumé :

A l’origine de simples organismes monocellulaires de couleur jaune, les Minions ont évolué au cours des âges au service de maîtres plus abjectes les unes que les autres. Les disparitions répétitives de ceux-ci, des tyrannosaures à Napoléon, ont plongé les Minions dans une profonde dépression. Mais l’un d’eux, prénommé Kevin, a une idée. Flanqué de Stuart, l’adolescent rebelle et de l’adorable petit Bob, Kevin part à la recherche d’un nouveau patron malfaisant pour guider les siens.
Nos trois Minions se lancent dans un palpitant voyage qui va les conduire à leur nouveau maître : Scarlet Overkill, la première superméchante de l’histoire. De l’Antarctique au New York des années 60, nos trois compères arrivent finalement à Londres, où ils vont devoir faire face à la plus terrible menace de leur existence : l’annihilation de leur espèce.

Avis :

Dans la grande famille des films d’animation, en dehors de Disney Pixar, il existe quelques rebelles qui sévissent et qui arrivent à détrôner la souris aux grandes oreilles ou la lampe de chevet sautillante. En seulement deux films, Pierre Coffin, français de souche bossant aux States, a su donner vie à des personnages très attachants alors même que ce sont des méchants. Les deux premiers volets de Moi, Moche et Méchant furent un succès fulgurant et il faut dire que cela était amplement mérité tant les films sont de qualité. Jouant sur la fibre sensible des méchants, montrant des gens ayant finalement des sentiments comme tout le monde, le réalisateur mettait aussi en avant un petit monstre jaune qui fit autant sensation que le film en lui-même, le minion.

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Présent sous la forme d’une tribu au langage mélangeant français, anglais, espagnol et italien, les minions sont devenus instantanément cultes grâce à leur coté enfantin, leurs gaffes mais aussi et surtout leur bonté. Si certains pourraient les comparer aux Lapins Crétins à cause de la langue, ils sont bien plus intelligents que ça et les arrivées comiques sont bien plus travaillées et moins débiles. Que ce soit leurs rondeurs, leurs regards ou encore leurs réactions entre eux, les minions ont conquis un public autant jeune que plus âgé et il était presque logique qu’ils possèdent leur propre film. Et c’est encore une fois une belle réussite.

Ils existent depuis la nuit des temps. D’abord organisme unicellulaire jaune, les minions se sont développés au fil du temps pour servir l’être le plus méchant qu’ils connaissent. Après le T-rex, l’homme de Cro-Magnon ou encore les pharaons égyptiens, les minions se sont tournés vers Dracula ou encore Napoléon. Malheureusement, à force de bourdes, tous leurs maîtres finissent par mourir. Chassés, ils établissent leur camp dans une grotte glacée. Au bout d’un certain temps, l’ennui guette les minions, pourtant si enjoués. Pas de doute, ils ont besoin d’un maître. Kevin, aidé de Stuart et Bob, part alors à l’extérieur pour trouver le maître le plus méchant. L’histoire se passe en 42 avant Gru et les trois héros se retrouvent à Orlando, à la foire aux vilains, où ils vont tomber sous le charme de Scarlet Overkill, qui convoite la couronne de la reine d’Angleterre.

Bien souvent, les spin-off ou préquelles sont de mauvaise qualité car elles n’ont pour fonction que d’engendrer du pognon. Sauf qu’ici, le choix ne se porte pas spécialement sur la jeunesse d’un héros, mais sur son side-kick, des personnages attachants, assurant un succès fulgurant, mais aussi et surtout révélant les origines des minions. Alors pourquoi ce film marche si bien ? Tout simplement parce qu’il raconte quelque chose de manière drôle, mais aussi futée, mettant plusieurs niveaux de lecture dans les gags et l’environnement.

Pour les enfants, Les Minions est le film spectacle par excellence. Au niveau de l’action, le film n’arrête pas et on aura droit à des péripéties du début à la fin dans un rythme effréné. Ces scènes d’action sont parfaitement lisibles et profitent de gags à la seconde. C’est bien simple, les deux réalisateurs se sont lâchés, faisant des références à tous les niveaux et profitant de cela pour mettre en avant des scènes dantesques et hilarantes, à l’image de la course de calèche dans les rues de Londres.

Pour les parents, l’intelligence d’écriture mettra en avant des éléments de décors et quelques menus références à des choses que les enfants ne pourront comprendre. A titre d’exemple, l’affiche dans New-York pour Nixon qui annonce, un président qui ne ment pas est formidable mais échappera à toutes les têtes blondes. En dehors de ça, certaines séquences humoristiques seront clairement à destination des grands et c’est pour cela que certains gags fonctionnent et d’autres moins auprès des gosses. Mais ce n’est pas si grave puisque le film arrive à avoir un parfait équilibre entre une action débridée et loufoque et des moments plus intellectuels à l’intention des parents.

Mais finalement, ce qui marche le plus dans ce film, ce sont les trois héros. Très attachants, ils représentent la famille mais aussi la tribu. Kevin est le grand frère, celui qui prend les décisions et qui dirige un peu la baraque. Stuart est l’ado rêveur et charmeur qui ne veut que jouer de la guitare (ou du ukulélé comme ils disent). Bob est le petit frère, le plus insouciant, le plus gaffeur, mais aussi le plus touchant et attachant. Cette trinité est l’image même que l’on se fait de la famille et on se sent réellement touché par ces trois petits bonhommes jaunes. Mais le plus important, c’est que les deux réalisateurs n’oublient pas que ces trois héros ne sont qu’une infime partie d’une grande famille très liée qui se retrouvera et sera très évocatrice quant à la réussite de la mission, l’union fait la force. Et ce message, même s’il reste candide, n’est pas appuyé, il est suggéré au travers des différentes péripéties et en ce sens, le film est d’une redoutable intelligence. Et puis un peu d’entraide dans ce monde malgré nos différences, ça fait du bien.

Enfin, le film est ultra référentiel, mais comme dans Kingsman, il se sert de ces références pour fournir autre chose. Ainsi, on aura la sensation de voir par moments Chapeau Melon et Bottes de Cuir version maléfique, les films d’espionnage ne sont pas oubliés et on aura parfois des références à de vieux dessins animés (comment ne pas voir l’Inspecteur Gadget dans certains passages) ou à de vieux jeux télévisés comme Tournez Manège. Et cerise sur le gâteau, le film bénéficie d’une BO éblouissante, typique des années 60/70 avec The Who, The Doors, The Beatles ou encore The Box Tops avec The Letter et Jimi Hendrix avec sa guitare légendaire. Bref, un bonheur pour les oreilles.

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Au final, Les Minions est une vraie réussite tant sur le plan technique que sur le plan intellectuel. Entre un humour ravageur et de l’action savamment dosé, le film se veut divertissant tout en ayant un joli message de fond et plusieurs degrés de lecture afin de contenter enfants comme parents. Un film qui donne la banane et qui maintient la mythologie mise en place de Pierre Coffin dans quelque chose de crédible et de terriblement référentiel.

Note : 18/20

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Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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