mars 19, 2024

Terminator Genisys – Chien d’Infidèle

495349.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx

De : Alan Taylor

Avec Arnold Schwarzenegger, Jason Clarke, Emilia Clarke, Jai Courtney

Année: 2015

Pays: Etats-Unis

Genre: Science-Fiction

Résumé:

Le leader de la résistance John Connor envoie le sergent Kyle Reese dans le passé pour protéger sa mère, Sarah Connor et préserver l’avenir de l’humanité. Des événements inattendus provoquent une fracture temporelle et Sarah et Kyle se retrouvent dans une nouvelle version du passé. Ils y découvrent un allié inattendu : le Guardian. Ensemble, ils doivent faire face à un nouvel ennemi. La menace a changé de visage.

Avis:

Il y a un peu plus de trente ans de ça, James Cameron lancé un pavé dans la mare avec son Terminator. En effet, il prouve à tout le monde qu’avec un petit budget, on peut faire des effets spéciaux de dingue et qu’avec une narration intelligente, il était possible de tenir un propos intéressant. Après une suite bigger and louder, James Cameron lâche les rênes de son bébé pour le refiler à qui le veut. Jonathan Mostow s’attèle au troisième opus et c’est le bourrin McG qui se charge du quatrième. Conspués par les fans, ces deux derniers films furent jugé coupables de l’enterrement de la licence. Jusqu’en 2015 où un cinquième opus voit le jour sous le nom de Genisys. A grands renforts de spots publicitaires ridicules, allant même jusqu’à faire une campagne pour la sécurité routière, ce Terminator de Alan Taylor n’a pas emballé les foules à son annonce. C’est alors que les premières critiques sont apparues avant même la sortie du film: Si même les publicitaires n’arrivent pas à vendre le film correctement, quid de sa véritable qualité?

145982.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx

Alors que le Jugement Dernier s’est battu sur Terre par Skynet, John Connor et Kyle Reese mène une lutte acharnée pour retrouver la liberté. C’est alors qu’une machine à remonter le temps est découverte et Kyle va tenter de sauver Sarah Connor, la mère de John. Sur place, il trouve plusieurs Terminator qui en veulent à sa peau et c’est Sarah qui le sauve, en présence d’un Terminator. Ensembles, ils vont essayer de repartir dans le futur afin d’éviter que Skynet ne lance Genisys et une pluie de missiles.

Le premier constat que l’on peut faire sur ce film, c’est qu’il est symptomatique des blockbusters actuels. En ce sens, il faut comprendre que les personnages seront très lisses, très prudes, que l’histoire se veut complexe mais assez linéaire et que le film tente de faire la part belle à une action explosive et impressionnante. Rien ne démarque Terminator Genisys des autres blockbusters estivaux qui ne sont souvent bien là que pour présenter un spectacle écervelé à une destination des jeunes cinéphiles. Mais le pire dans tout cela, c’est que Terminator Genisys fait partie d’une saga et qu’il doit donc respecter certains codes, certaines bases et hormis quelques menues références, le film ignore complètement certains évènements, se permettant donc des libertés incroyables.

Le principal problème réside certainement dans les personnages et leur vide intersidéral. Il faut dire que tous les personnages subissent le syndrome de l’absence de puberté, adoptant un style faussement cool et n’essayant même plus d’envoyer du lourd. Même si c’est difficile de passer à côté de Mad Max Fury Road en termes d’attitude badass, Terminator Genisys est d’un ridicule hors du commun. Emilia Clarke est très belle mais elle n’arrive pas à la cheville de Linda Hamilton dans le rôle de Sarah Connor. C’est encore pire pour Jai Courtney qui incarne un Kyle Reese ridicule et aux émotions transparentes. Il faut voir le grand moment quand il découvre ses vrais parents, tant la scène est expédiée à la va-vite. Même Schwarzy galère pour retrouver le charisme d’antan, essayant vainement de faire quelques tours de passe-passe durant les combats et adoptant un humour vaseux pour paraître cool auprès des jeunes.

D’ailleurs, l’autre gros point noir du film, c’est l’humour. Si dans Terminator 2: Le Jugement Dernier, il était présent pour consolider les liens entre le jeune John Connor et le robot, ajoutant donc du liant dans une relation forte, il est ici pour tenter de faire rire avec des blagues affligeantes aux plus mauvais moments. Bien souvent, on retrouve cet humour entre deux scènes d’action, lorsque les héros discutent pour relancer la machine, ou alors dans des moments tendus et en ce sens, cela ne peut pas marcher puisque ça dédramatise un instant important. D’ailleurs, le ton global du film est plutôt sombre et nihiliste et là, on est sur un humour ponctuel qui ne tient pas la route et fait sortir le spectateur du film.

Le rythme semble être aussi un autre problème du film. Terminator Genisys est une ligne droite ponctuée. C’est-à-dire qu’il y a de l’action, une pause pour relancer les enjeux, puis de l’action et ainsi de suite. Si dans Mad Max Fury Road c’est la même chose, les enjeux sont bien plus importants et les personnages (ainsi que leurs relations) sont bien plus forts. Ici, on se fiche un peu de ce qu’il va arriver, la faute à des personnages presque détestables (putain, Jai Courtney est une catastrophe) mais aussi à des tenants et des aboutissants moins mis en valeur. Ainsi, le rythme est en dent de scie et par moments, le spectateur s’ennuie devant tant d’absurdité ou de vide. Et ce ne sont pas les quelques clins d’œil aux épisodes précédents qui vont changer la donne, essayant de faire du pied aux fans des deux premiers films qui se rendront bien compte de la vacuité du propos et de la complexité pour les nuls dans le scénario.

Alors le film a tout de même quelques petites choses pour lui. Et là, il n’est pas que question de la beauté d’Emilia Clarke. Au niveau de la réalisation, Alan Taylor sert quelque chose de simple, de sobre et de relativement efficace. Si on peut émettre quelques doutes sur la course-poursuite en hélicoptères, l’ensemble tient la route et est plutôt cohérent, hormis une 3D totalement inutile. Les effets spéciaux restent impressionnants même si on sent parfois le numérique à plein nez. Là où le film réussit son coup, c’est dans le message qu’il veut faire passer. Entre le futur n’est pas tracé, on peut y rajouter que le passé n’est pas une ligne droite aussi. Mais surtout, on sent une envie de montrer aux gens que leur addiction aux écrans et à la connexion peut être dangereuse. Le petit bémol, c’est que cela est à peine effleuré dans le film, ne voulant pas trop rester sur quelque chose d’intelligent.

357247.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx

Au final, Terminator Genisys ne détrônera pas les deux films du roi Cameron. Mais pire, il sera loin derrière le troisième et quatrième épisode, pourtant déjà pas terribles. La faute à un scénario complexe pour rien, des personnages lisses et pas attachants et surtout un gros fist fucking à la mythologie mise en place dans les deux premiers métrages. Bref, un film plus que dispensable qui entame mal cette tournée estivale. En même temps, donner un film d’une telle ampleur au gars qui a fait Thor: Le Monde des Ténèbres

Note: 06/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=TYytGTAjSlI[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

Voir tous les articles de AqME →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.