mars 29, 2024

La Clef

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De: Guillaume Nicloux

Avec Guillaume Canet, Marie Gillain, Vanessa Paradis, Josiane Balasko

Année: 2007

Pays: France

Genre: Thriller

Résumé:

Depuis peu Eric Vincent, trentenaire sans histoire, a un fort sentiment de malaise. Est-ce la peur d’avoir un enfant ou celle de voir brutalement resurgir le fantôme d’un père qu’il n’a jamais connu ?
Un matin, un inconnu l’appelle pour lui proposer de récupérer les cendres de son père. D’abord réticent, il finit par accepter et se retrouve plongé au coeur d’une machination infernale.

Avis:

Dans la famille du cinéma français, aujourd’hui je tire la carte Guillaume Nicloux. J’adore le cinéma de ce mec, en particulier « Cette femme là« . Je trouve qu’il a un bon style à lui, et hormis Le Concile de pierre qui n’était pas terrible, le réalisateur a toujours su me captiver avec des polars bien sombres toujours agrémentés de bonnes enquêtes.

Le jour où j’ai découvert « La clef » en salle, j’avais le souvenir d’un très bon film. Le film de Guillaume Nicloux oscillait bien entre plusieurs enquêtes. Un petit puzzle qu’on devait remettre en place pour au final comprendre le tout. Cela faisait presque dix ans que je ne l’avais pas revu, et allez savoir pourquoi, j’ai eu envie de vérifier si mes souvenirs étaient bons. Mais je dois dire que je ressors moins enthousiaste que la première fois. Non pas que le film soin mauvais, il reste toujours très sympa par certains moments, mais je lui ai trouvé des erreurs et des défauts qui m’ont dérangés cette fois-ci et le film est redescendu d’un cran, passant de la case génial à celle de sympa.

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Eric Vincent est un homme sans histoire jusqu’au jour où le fantôme de son père qu’il n’a jamais connu resurgit sous les traits d’un vieil homme qui lui donne les cendres du défunt. Cet homme, c’est soi-disant le meilleur ami de son père. Si au début, Eric ne vaut pas le rencontrer, il finit par céder, pour découvrir au moins ses origines. Quand Eric repart de la maison de cet homme, il emporte avec lui l’urne contenant les cendres de son père. Il ne le sait pas mais cette urne est sur le point de changer sa vie.

Sombre, austère, glauque parfois, oppressant sont les mots que je choisirais le mieux pour qualifier « La clef« . Même si le film est loin d’être parfait, je trouve que Guillaume Nicloux a tout de même réussi son exercice. Le polar noir est un style que j’affectionne et s’il est bien fait, bien maîtrisé et au service d’une bonne histoire, ça peut donner des films passionnants. Le polar sombre, c’est un peu le « dada » de Guillaume Nicloux, le réalisateur n’en est pas à son coup d’essai, « Cette femme-là« , « Le poulpe » ou « Une Affaire privée« , c’était lui.

Je repartais donc déjà converti en me repassant ce film et j’en ressors quelque peu déçu. Le scénario est bien, enfin, le fil rouge du scénario est bien. Le film est bourré de mystère et j’aime ces deux mondes qui s’entrechoquent. Surtout qu’on reste du point de vue du personnage principal, un homme plutôt posé, tranquille, voire même coincé. Dans sa vie, il ne se passe jamais rien, c’est l’exemple parfait de monsieur tout le monde et ce qui va lui arriver, la merde ou le piège dans lequel il va tomber est excellent. Mais voilà, comme je le disais plus haut, le film a des faiblesses, et en parallèle de son histoire, le film explore aussi d’autres histoires. Toutes liées à la première, ce qui peut faire penser à un thriller choral. On suit alors avec attention une enquête menée par une Josiane Balasko au top du top (décidément Nicloux fait des merveilles avec elle). Enquêtrice, elle essaye d’élucider un crime des plus violents (une scène très courte, mais qui prend le spectateur aux tripes !), ainsi qu’un enlèvement des plus morbides. Là encore le réalisateur tient bien son film. Le problème vient alors de la troisième histoire. Tenue celle-ci par Thierry Lhermitte, elle ne sert strictement à rien. Je peux même dire qu’elle plombe tout le film. Je n’ai pas bien compris le rajout de ce personnage de père égoïste qui recherche sa fille. Cela n’apporte rien au film, qui était déjà suffisamment riche comme cela, et il n’avait pas besoin d’éléments supplémentaires. Même dans l’histoire que vit le personnage principal, ça n’apporte rien. Ok, il ne tombe pas par hasard sur la fille de cet homme. Ok, c’est en partie à cause d’elle que la vie d’Eric va changer. Mais en quoi le fait de savoir que c’est la fille de Lhermitte apporte un plus au film ? Ça ne m’a pas touché, et je trouve même que ça apporte une complexité trop lourde, puisqu’on attend quelque chose de plus qui au final ne viendra pas. Je trouve même cette histoire frustrante.

Et c’est d’autant plus dommage, car « La clef » est aussi une réussite dans son ambiance et sa mise en scène. Le film a une identité qui lui est propre. Elle est forte et dès les premières images, on est pris dedans. On est pris dans cette ambiance presque flippante. Chaque scène est menée avec tension. A plusieurs moments, le film arrive à tutoyer les plus sombres des thrillers et Nicloux n’a rien à envier aux plus grands. C’est vraiment agaçant qu’il se soit perdu avec cette troisième histoire qui casse une belle partie du film.

Comme toujours, Guillaume Nicloux a réuni devant sa caméra un casting qui est un rêve éveillé et la direction d’acteurs est quasi parfaite. Ce que j’aime chez Nicloux, c’est que bien souvent, il fait preuve d’audace dans ses castings, confiant des rôles à des comédiens que l’on n’aurait pas forcément vu dans ces rôles. Ici, on a trois comédiens qui sortent clairement du lot. Si Guillaume Canet est très bon, que Marie Gillain est touchante en femme délaissée, que Thierry Lhermitte est imposant, malgré une histoire qui ne sert à rien, que Laure Marsac est incroyable et fait froid dans le dos, c’est bel et bien Josiane Balasko qui crève l’écran en enquêtrice à la fois dure et tendre. L’actrice m’a encore une fois bluffée. J’aimerais parler de Vanessa Paradis, qui trouve là son rôle le plus complexe et ambigu à la fois. L’actrice est elle aussi stupéfiante. Et enfin, Jean Rochefort jouit d’un charisme imposant. L’acteur, qui pourtant n’a qu’un petit rôle, domine le peu de scènes où il apparaît et rend son personnage absolument passionnant et terrifiant parfois.

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Voilà donc ce que je pouvais dire de « La clef« . Ce n’est donc pas le meilleur film de Guillaume Nicloux, on est loin d’atteindre le pesant de « Cette femme-là« . Moins bon que dans mon souvenir, j’ai quand même beaucoup apprécié le film, malgré ses erreurs scénaristiques. Je pense que le réalisateur aurait gagné à plus épurer son intrigue. Mais bon, c’est pardonnable, à la vue de la qualité de son film, qui reste bien mieux que beaucoup d’autres du même genre qui sortent chaque année.

Note: 13/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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