mars 29, 2024

Black Science

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De : Rick Remender, Matteo Scalera, Dean White

Editeur: Urban Comics

Genre: Science-Fiction

Résumé :

Chaque choix ou événement quantique crée une infinité de dimensions. En se basant sur cette théorie, Grant McKay a créé un objet surnommé le Pilier qui permet de voyager à travers ces couches parallèles. Après divers tests concluants, le scientifique prépare une première expédition avec son épouse, ses enfants et des collègues. Ils arrivent dans un lieu totalement différent de notre monde. Ils ont quelques minutes pour explorer l’endroit avant que le Pilier ne s’active et les ramène. Grant et sa femme Sara s’enfoncent alors dans la forêt luxuriante. Ils tombent très vite sur des créatures hostiles et des humanoïdes équipés d’armes de tir. Pris en chasse, le couple fuit mais arrive bien vite aux abords d’un précipice. Un tir atteint Sara en pleine tête. Grant se jette alors dans le vide et par chance et par réflexe, il arrive tout en bas sans trop de dégâts. Le scientifique ne pense qu’à une seule chose, revenir auprès du Pilier et protéger ses enfants d’un tel endroit…

Avis :

L’infinité de l’espace est un thème récurrent dans le domaine de l’imaginaire. Que ce soit dans la façon d’aborder une vie extraterrestre ou alors carrément le voyage spatial vers l’inconnu, l’homme a toujours eu peur de cette énigme et il couche souvent ces idées sur papier. Rick Remender est la nouvelle icône du comics en matière de scénariste au même titre que Scott Snyder, mais dans un domaine différent. Si ce dernier explore nos monstres d’antan pour les remettre dans des histoires réalistes (Severed, The Wake, Wytches, American Vampire), Remender est plus dans le décalage. Après avoir réécrit les histoires de Punisher ou encore Captain America, il se lance dans de nouvelles histoires inédites, pour des labels indépendants. C’est ainsi que nait Black Science, un récit de science-fiction qui oscille entre Sliders les Mondes Parallèles et Stargate tout en apportant une belle fraîcheur.

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Grant est un éminent scientifique. Il vient de mettre au point une machine qui permet de voyager de dimensions en dimensions. En effet, chaque acte, chaque parole peut altérer la réalité qui se décline en plusieurs dimensions, un peu comme un oignon. Avec cette machine, Grant pense pouvoir sauver l’humanité, en allant chercher des médicaments, des solutions pour résoudre les problèmes de son temps en allant dans des réalités futures ou différentes. Malheureusement, la machine a été sabotée et il est impossible au groupe de choisir sa future destination ainsi que le temps de saut dans une nouvelle dimension. Alors qu’une de ses partenaires se fait abattre, il décide de tout faire pour protéger ses enfants en découvrant qui a saboté la machine et en espérant revenir dans la bonne dimension.

L’expérience de Black Science est assez difficile à décrire. Il faut dire que Rick Remender nous a gâté avec un récit dynamique et très prenant. En première lecture, on sera enchantés par les mondes traversés qui restent ultra référentiels. Les héros se retrouveront propulsés en pleine guerre entre des soldats allemands de la Seconde Guerre Mondiale et des indiens à la technologie avancée. Ils seront encore dans un monde étrange peuplé d’hommes poissons ou encore d’hommes grenouilles. Et référence ultime, nos héros seront quelques temps dans un univers qui rappelle bien évidemment une planète de Star Wars avec des extraterrestres ayant un bon comportement social. Le récit bénéficie aussi d’un excellent dynamisme qui fait que l’on ne s’ennuie pas et donnant lieu à des péripéties aussi exaltantes que sur le fil du rasoir. A titre d’exemple, le début tonitruant annonce la couleur avec la mort d’un personnage et la tentative de survie de l’autre.

En seconde lecture, on aura droit à des personnages travaillés et attachants alors que certains meurent assez rapidement. Ainsi, on aura droit au salaud de service, le mec qui a de l’argent et qui veut s’attribuer tout le succès de la machine. On aura droit aussi au scientifique héros un peu sanguin mais qui a un passif assez lourd. On sera en présence du garde du corps, un homme bourru, plein de principes, mais qui reste surement l’un des plus attachants de l’histoire, surtout lorsque l’on voit son flashback. Chaque personnage est bien à sa place et possède un background au mieux assez profond, au pire plutôt lissé mais dont les actions vont compter dès ce premier tome.

Le dessin de Matteo Scalera est relativement intéressant. Tout d’abord parce qu’il s’éloigne de celui que l’on peut voir dans les comics actuel. Il fait plus BD franco-belge que support papier américain. Mais aussi parce qu’il reste ultra dynamique avec un découpage presque cinématographique. On pourra certainement rechigner sur des traits physiques un peu trop prononcés comme le nez de Grant ou encore le physique de rêve de sa maîtresse, mais tout cela rentre parfaitement dans le récit et on s’y fait rapidement. Là aussi, on sent une certaine liberté dans les choix de design, comme auprès des extraterrestres ou des machines qu’ils utilisent et c’est cette nouveauté qui fait que Black Science est une réussite.

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Au final, Black Science est une superbe découverte. Malgré une histoire qui évoque des séries et des films déjà vus, le comics fait preuve de nouveauté en montrant des mondes bourrés d’idées mais aussi une histoire de conspiration et de voyage temporel où la réalité n’a plus sa place. Une histoire alambiquée mais dont la narration permet une fluidité incomparable et un dynamisme fabuleux. Un immanquable du label Indies de chez Urban Comics.

Note : 19/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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