avril 20, 2024

Grave Digger – Return of the Reaper

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Avis :

Le monde du heavy métal est un monde étrange. Il faut dire qu’il véhicule une image un peu sulfureuse avec des représentations de la mort à tous les étages. Mais le plus bizarre, c’est qu’il faut peu de choses pour qu’un groupe devienne une célébrité mondiale. Bien évidemment, tout le monde connait Judas Priest, Megadeth ou encore Iron Maiden, mais peu de gens savent qui est Grave Digger. Les plus doués en anglais vous diront que ce sont les fossoyeurs qui officient dans les cimetières, mais que nenni, il s’agit surtout d’un groupe de heavy qui officie depuis les années 80. Et comble du comble, malgré une technicité à faire tomber les bras de la Vénus de Milo (oui, je sais, c’est déjà fait, mais ils tombent une deuxième fois) et une musique très proche des grands groupes précités, Grave Digger ne percera jamais. Mais cela n’a pas empêché le groupe teutonique de sortir près de vingt albums avec notamment des live. Return of the Reaper est le dix-septième album studio du groupe et il s’inscrit comme une réponse à leur quatrième album sorti en 1993, The Reaper. Alors qu’est-ce qu’il se cache derrière ce skeud aux saveurs divinement rétro et à la guitare qui s’agite ? Eh bien un petit album plaisant, mais qui ne tuera pas la mort.

Le skeud débute avec une intro qui déboîte bien. Return of the Reaper est une sorte d’introduction dans un monde de désolation et de désespoir. Une marche funèbre est entamée, puis un cri féminin retentit et cette marche est reprise en version métal. L’ensemble forme quelque chose de cohérent et qui sied parfaitement à l’ambiance voulue de l’album. S’ensuit ensuite le très court Hell Funeral. Très court car pur du heavy, le morceau ne dure qu’à peine trois minutes. Juste le temps d’installer des riffs bien sentis et un petit solo riquiqui mais qui fonctionne. Pas de doute, nous sommes bien en présence d’un groupe de heavy qui assure, mais auquel il manque un petit quelque chose pour être vraiment épique. Fort heureusement, War God arrive derrière, avec ses riffs d’une incroyable vitesse. Le titre va vite, c’est précis, calibré, mais la pièce ressemble un peu trop à la précédente. Et ce sentiment de redondance ne va nous quitter d’un poil durant quasiment toute la durée de l’album. Il faut dire qu’avec des titres comme Grave Desecrator ou encore Satan’s Host, le groupe se repose un peu sur ses acquis et les titres ne resteront pas en tête, ce qui est dommage. Mais certains morceaux sortiront du lot parce qu’ils abordent une facette différente du heavy métal. A titre d’exemple, on peut citer Tatooed Rider et son introduction au clavier qui fait de suite penser à un monde dystopique à la Mad Max. D’autant plus que le refrain est plutôt prenant, renouant avec un son heavy des années 80, chose rare et précieuse de nos jours.

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Mais le skeud ne s’arrête pas là. On aura droit à un titre plus lourd en la présence de Resurrection Day qui ressemble davantage à du pur métal qu’à du heavy. Encore une fois, techniquement, c’est parfait et le groupe de papys prouve qu’il peut envoyer du très lourd. Globalement, ce qu’il manque au skeud, c’est la présence de morceaux plus travaillés avec une vraie ambiance. Le premier titre à proposer ça, c’est Season of the Witch, qui commence par une vraie intro, avec des riffs parfaits et un rire de sorcière à glacer le sang. La pièce garde cet aspect lugubre tout au long et c’est vraiment pas mal. Ensuite, on trouve cela dans les deux derniers morceaux, qui possèdent vraiment des intros intéressantes. Death Smiles at All of Us démarre avec un clavier qui n’est pas sans rappeler les clavecins dans les jeux Castlevania, possédant une vraie aura vampirique. C’est plutôt bien vu et c’est juste dommage que le groupe ne propose pas ce genre de petite mélodie dans chacune de ces œuvres. Enfin, Nothing to Believe aura aussi son moment au piano, tout en gardant à l’esprit quelque chose de froid et de glacial. On a un peu l’impression d’assister à un enterrement avec ce morceau, ce qui colle parfaitement à la ligne directrice du skeud.

Au final, Return of the Reaper, le dernier album de Grave Digger, ne marquera pas forcément les esprits malgré ses qualités indéniables. Il faut dire que le groupe propose un peu le même schéma structurel à chaque fois et que cela appelle à de la lassitude, ce qui n’est jamais bon. Du coup, le skeud se fait surtout remarquer pour ses passages à vide plutôt que pour ses réussites et c’est bien dommage. Un album en demi-teinte, mais qui fait passer un agréable moment.

  1. Return of the Reaper
  2. Hell Funeral
  3. War God
  4. Tatooed Rider
  5. Resurrection Day
  6. Season of the Witch
  7. Road Rage Killer
  8. Grave Desecrator
  9. Satan’s Host
  10. Dia de los Muertos
  11. Death Smiles at All of Us
  12. Nothing to Believe

Note: 13/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=gIm6y7qTvwg[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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