avril 19, 2024

Chroniques de Tchernobyl

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Titre Original: Chernobyl Diaries

De : Bradley Parker

Avec Devin Kelley, Jonathan Sadowski, Ingrid Bolso Berdal, Olivia Dudley

Année: 2012

Pays: Etats-Unis

Genre: Horreur

Résumé:

Six jeunes vacanciers en quête de sensations fortes engagent un guide pour une «expérience extrême». Ignorant les mises en garde, l’homme les conduit dans la ville de Pripyat, toute proche de Tchernobyl. Vingt-cinq ans plus tôt, lorsque le réacteur avait explosé, les lieux avaient été évacués dans l’urgence. Après une brève exploration, le petit groupe se retrouve piégé dans la ville fantôme. Et ils ne sont pas seuls…

Avis:

Si le nom de Oren Peli ne vous dit rien, c’est que vous vivez dans une grotte ou alors vous ne vous intéressez surement pas au cinéma d’horreur et par la même occasion, vous n’en n’avez strictement rien à foutre de cette critique. Ce monsieur est le responsable de bons nombres de méfaits dans le cinéma d’horreur de ces dernières années, et c’est aussi le responsable d’une saga qui tire un peu trop sur la corde. C’est en 2007 que le monsieur prépare tout seul comme un grand la réalisation ainsi que la production de Paranormal Activity, film qui relancera l’industrie du found-footage. Par la suite, les choses bougent pour lui et il commence à prendre du gallon, devenant producteur de tous les Paranormal Activity, de The Lords of Salem de Rob Zombie, de The Bay, de Insidious de James Wan et de Chroniques de Tchernobyl. Il est aussi scénariste de ce dernier film et ce n’est pas vraiment bon signe. Alors de quoi il en retourne ? Allons nous voir des irradiés, des mutants, des gens qui brillent dans la nuit ? Oui, tous les clichés sont bien là pour un film plutôt ratés. Analysons ça au compteur Geiger !

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Sympa comme tourisme, il y a un joli décor !

Le scénario du film est assez stupide et tient sur un post-it. Un groupe de jeunes gens fait le tour de l’Europe, se photographiant devant les plus grands monuments. C’est alors qu’ils arrivent à Kiev, la capitale de l’Ukraine pour retrouver le frère de l’un des jeunes. Celui-ci leur propose alors un truc trop mortel (c’est le cas de le dire), du tourisme extrême en allant dans la zone de quarantaine de Tchernobyl. Le groupe accepte et part avec un ancien militaire qui fait office de guide et un couple de voyageurs plutôt sympathique. Bien entendu, quand ils vont vouloir repartir, la fourgonnette ne démarrera pas et les ennuis vont arriver. C’est le postulat de Chroniques de Tchernobyl, et il faut dire que cela n’est pas vraiment travaillé. Il s’agit donc d’un petit survival sans grande ambition, à part celle de sortir au cinéma chez nous, et je pense qu’une sortie discrète en DVD aurait suffit, et on va voir des jeunes qui galopent dans le noir pour échapper à une menace plus ou moins visible. C’est du déjà vu, mais surtout, le film ne livre pas ce qui est escompté.

En effet, bien loin de la frayeur annoncée, le film retombe rapidement comme un soufflé malgré une image soignée, et des décors relativement flippants. C’est malheureusement le seul point positif du métrage. L’ambiance demeure vraiment soignée. De jour, les décors retranscrivent vraiment une ambiance apocalyptique et un lieu de désolement. On retrouvera ainsi de vieux manèges rouillés, des immeubles laissés à l’abandon et des affaires encore par terre. De nuit, les décors se révèlent d’autant plus flippant que la nature reprend ses droits. La lumière est vraiment bien bossée, avec des éclairages plutôt bien fichus et un rendu très bon, notamment lors de la scène dans l’ancien garage avec les rais de lumière dans le bus scolaire ou encore l’arrivée dans le centre de commande de la centrale nucléaire. Seulement, tous ces points positifs montrent la vacuité de l’ensemble et la pauvreté du scénario. Le manque d’idée est tellement flagrant que le film ne fera pas peur un seul instant. Basé sur des scary jumps plus que débiles comme un poisson mort qui bouge ou un ours qui sort d’un appartement, le film s’épuise très vite et ne trompera pas longtemps le spectateur. Il n’y aura rien d’autres, et le film mise simplement sur une photographie glauque à base de gris et de noir. Cela reste décevant, surtout pour les rompus aux films d’horreur.

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Là, le gars doit jouer l’inquiétude. Crédible non ?

Si la photographie et l’ambiance angoissante et esseulée demeure plutôt bonnes, il n’en est pas de même pour les effets gores et les moments de peur frontale. On passera plus de temps à attendre qu’il se passe quelque chose et cela va vite devenir frustrant. D’autant plus que le film se base sur des disparitions dans un certain ordre en suivant les codes préétablis du genre. Pour le coup, on va surtout voir des gens courir dans tous les sens, traverser des pièces et des portes, pour se retrouver encerclé par des mutants dont on ne verra pas le visage. En effet, le choix des couleurs favorise donc une absence d’effets spéciaux crades et pour le coup, on ne verra strictement rien. Les fans de gore seront forcément déçus devant un spectacle aussi pauvre où seule une créature semble avoir un aspect repoussant mais que l’on ne verra qu’une seconde. Tout comme les habitants de Prypiat, dont on distinguera un visage fugace mais rien de bien frontal, de bien couillu. Ne s’assumant pas du tout, puisqu’il utilise des bruits de succions ou d’autres aspects de l’horreur, mais n’ose pas aller vers l’avant, histoire de ne pas faire peur aux jeunes adolescents. Si l’image d’un chien crevé ou d’une jambe cassée vous révulse, alors pour sûr, ce film vous plaira et vous fera plaisir. Pour le reste, on repassera.

Les acteurs, tous plus ou moins connus, sont venus se perdre un instant dans cette cité soi-disant à l’abandon pour livrer une prestation très moyennes. L’héroïne, puisqu’il en fallait une est incarnée par Devin Kelley, que l’on peut voir dans Chicago Code et dont Chroniques de Tchernobyl est le premier film. Elle livre une prestation sincère et ne fait pas de chichis, si ce n’est sur la fin. Pour l’accompagner dans cette galère, on aura droit à Jonathan Sadowski, qui a déjà tourné dans Die Hard 4 ou encore le remake de Vendredi 13. Il demeure relativement mauvais, jouant de façon exagérée la frustration et la peur, comme on peut le voir sur l’image au-dessus. On pourra aussi se demander ce que viens faire Ingrid Bolso Berdal, l’héroïne des Cold Prey 1 et 2, et qui joue ici un second couteau dont tout le monde se fout et qui ne sert que de chair à canon. Surement une volonté de percer à Hollywood au travers d’un genre qu’elle aime. Nathan Phillips, déjà vu dans Dying Breed, ne brille pas par sa prestance, mais reste un personnage secondaire assez sympathique, avec sa vielle barbe et son sourire en coin. Pour le reste, on est dans le très moyen, surtout quand arrive le moment de la fin et où tout le monde disparait les uns après les autres. La fin n’est que le reflet de tout le film, essayant vainement de proposer quelque chose de flippant et de choquant, mais qui tombe vraiment dans le ridicule et dans la déception.

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C’est sûr, ce décor est sublime pour une photo souvenir !

Au final, Chroniques de Tchernobyl n’est pas un ratage, mais il se fout pas mal de la gueule des spectateurs et ne remplit pas du tout son contrat. Si l’ambiance et les décors sont soignés, le film demeure absolument vide, creux, avec une histoire à coucher dehors et surtout un ramassis de clichés sur l’Europe de l’Est et les mutations de certaines personnes. Bref, il faudrait dire à Oren Peli de bosser un peu plus ses scénarios et que coller au plus près de l’action ou de l’acteur pour faire un ressemblant de véracité ne construit pas un film. Décevant, d’autant plus devant le travail fait par l’équipe sur les décors et la photographie…

Note : 07/20

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AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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