avril 20, 2024

La Merditude des Choses

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Titre Original : De Helaasheid der Dingen

De : Félix Van Groeningen

Avec Johan Heldenbergh, Koen de Graeve, Pauline Grossen, Wouter Hendrickx

Année: 2009

Pays: Belgique, Pays-Bas

Genre: Comédie Dramatique

Résumé :

Gunther Strobbe a 13 ans et une vie compliquée. Le jeune garçon partage le toit de sa grand-mère avec son père et ses trois oncles. Quotidiennement, il baigne dans un climat de beuveries effrénées, de drague éhontée et de glande constante… Tout porte à croire qu’il subira le même sort, à moins qu’il ne parvienne à se « démerder » de là…

Avis :

Il y a presque deux ans maintenant, je me prenais une très belle claque en allant au cinéma. Juste parce que son affiche était jolie, je suis allé voir « Alabama Monroe » d’un certain Felix Van Groeningen, réalisateur belge dont je n’avais jamais entendu parler. Le film fut un bouleversement incroyable, un concentré d’émotions et j’étais ressorti de la salle vidé, mais heureux. Deux ans plus tard, je me lance dans son précédent film « La merditude des choses« .

L’affiche est drôle, le film a l’air déjanté, et je ne parle même pas du titre, en me mettant « La merditude des choses« , je pensais trouver une bonne comédie décalée perdue au fin fond de la compagne belge. Et c’est presque ce que j’ai trouvé, à défaut que le film est loin d’être une comédie. Portrait d’une famille marginale, Felix Van Groeningen m’a autant surpris que touché.

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Gunther a une vie bien compliquée, partagée entre moments tendres et agacements, il habite avec sa grand-mère, son père et ses trois oncles. Tous sont des marginaux, ayant une vision de la vie et de la liberté bien à eux. Le quotidien du jeune homme est donc partagé entre les cours, où il ne va pas tarder à se trouver une passion et sa vie à la maison, agitée, chaotique et troublante. Entre beuveries lamentables, baises bouillantes, remises en questions qui ne servent à rien, le jeune homme s’apprête à entrevoir le même avenir que ses oncles et s’il veut s’en sortir et ne pas reproduire les mêmes erreurs, il va lui falloir faire des choix différents et lutter.

Je crois bien que le réalisateur Felix Van Groeningen aime les marginaux, déjà avec « Alabama Monroe« , il décrivait avec une tendresse folle le portrait de deux d’entre eux et je me rends compte avec plaisir que c’est bien la came du réalisateur et c’est avec tout autant de tendresse, malgré des scènes vraiment dures que Felix Van Groeningen va rendre cette famille et son chaos des plus touchants.

Ce film, c’est le regard d’un adulte sur son adolescence, sur sa famille, sur les liens que l’on peut avoir avec elle. C’est un film sur l’amour des siens malgré les défauts qu’ils peuvent avoir. On a tous quelqu’un qui reste difficile à supporter, mais que l’on aime quand même et c’est là le cœur du film. Le portrait que fait le réalisateur de cette famille est beau, sensible, révoltant parfois, car le film est lourd. Le réalisateur aborde beaucoup de thèmes, autres que la famille et le tout n’est pas forcément drôle. Le réalisateur parle de la misère, des addictions (alcool et drogue), il parle aussi de l’avenir et la peur de celui-ci, ne pas refaire les mêmes erreurs, la paternité (on a plusieurs scènes où le personnage principal est plus âgé et il porte un regard mélancolique et amer à la fois sur son adolescence). C’est vraiment bien car le réalisateur parle de beaucoup de choses à la fois, mais à aucun moment, il ne s’égare ou oublie l’un des sujets. Il reste toujours juste et ne nous ennuie pas. Je regrette simplement que le film ne m’ait pas bouleversé au point que j’avais ressenti pour « Alabama Monroe« . J’ai été touché et pris dans l’histoire, j’ai bien accroché avec les personnages, mais je n’ai pas eu l’émotion que j’aurais adoré retrouver aussi bien avec l’histoire qu’avec l’ambiance. Le film a du caractère, il a une ambiance qui lui est propre, Van Groeningen a un bel œil pour créer une ambiance prenante, réaliste, parfois, on pourrait presque croire à un reportage. Mais je ne me suis pas pris la claque que son autre film m’avait mis. L’effet de surprise est passé.

Le réalisme du film est aussi amené par les acteurs qui sont absolument irréprochables, plus vrais que nature. Felix Van Groeningen a rassemblé devant sa caméra des acteurs de talent aux visages marquants. Tous très touchants dans leur désespoir. Chacun à leur manière sera conquérir le cœur du spectateur, malgré parfois des côtés insupportables. Au milieu de ce beau casting, je dois dire que j’ai eu un coup de cœur pour Wouter Hendrickx, qui incarne l’un des oncles de Gunther. J’ai trouvé le comédien marquant, intense, et très attachant. J’aime la complicité qu’il a avec Gunther, même si parfois, il peut être comme les autres, agaçant.

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« La merditude des choses« , est donc un bon film, avec un sujet assez difficile. Je m’attendais à une comédie, j’ai trouvé à la place un beau drame. Tourné de façon réaliste, le film nous emporte pour une heure quarante de justesse, de sentiment et de curiosité, car tout au long, on a envie de savoir le dénouement et ce qui va arriver à cette famille pas comme les autres.

Donc si vous avez aimé « Alabama Monroe« , je ne peux qui vous conseiller ce film, par contre, ceux qui l’ont détesté, oubliez de suite, le résultat risque fort d’être le même.

Note : 15/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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