avril 24, 2024

Le Cobaye

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Titre Original: The Lawnmower Man

De : Brett Leonard

Avec Jeff Fahey, Pierce Brosnan, Jenny Wright, Mark Bringelson

Année: 1991

Pays: Etats-Unis

Genre: Science-Fiction, Fantastique, Horreur

Résumé :

Jobe Smith, simple d’esprit et souffre-douleur de la ville, intéresse vivement un de ses voisins, le docteur Angelo, génie de l’électronique, qui est l’inventeur d’un programme qui stimule l’intelligence des animaux.

Avis :

Estampillé film d’horreur dans les années 90, Le Cobaye est le fruit d’une collaboration entre Stephen King et le réalisateur, Brett Leonard. Si le roi de l’horreur est cité en gros, ce n’est pas pour rien, puisque cela est très vendeur. Qui n’a jamais vu Carrie, gros succès mérité de Brian De Palma ? Maintenant, il faut vite se méfier de tout ce que l’on voit sur le roi de l’horreur en matière de livres, car le cinéma, c’est une autre paire de manches que l’écriture, ou tout du moins, c’est un art totalement différent. Jusqu’à présent, seul Frank Darabont a réussi à saisir toute la quintessence des récits du maître et ce n’est pas Brett Leonard, malgré sa bonté, qui en 1991 fera rêver les spectateurs. Mais pourquoi ce film est-il raté ? Qu’est-ce qui fait que le scénario de ce film ait pris un tel coup de vieux ? Et surtout, pourquoi aujourd’hui ce film semble-t-il si désuet et peu vraisemblable ? Allons faire un petit tour dans la réalité virtuelle, et attention, ça pique les yeux !

Le scénario de ce film reste assez sympathique, mais il n’est plus dans l’air du temps. Il faut dire que depuis 1991, et peut-être plus lors de l’écriture du script, les technologies se sont énormément développées et l’informatique n’est pus ce qu’elle était, en atteste les nouveaux jeux vidéo et leurs graphismes ahurissants parfois. Pour faire simple, on va voir une scène d’intro qui montre un singe avec un casque de réalité virtuelle, et qui va tenter de s’échapper en tuant plusieurs gardes, à cause des heures d’entrainement dans cette réalité virtuelle. Le professeur qui en est à l’origine, ne cherchant pas forcément à faire des super soldats, se met en colère et commence à se refermer sur lui-même, surtout qu’il veut tester son produit sur un être humain, pour développer l’intelligence et non la violence. Il va trouver le jardinier du voisin, qui est un peu le benêt du village. Seulement, après une série de tests, le benêt devient plus intelligent et surtout, plus dangereux que jamais, développant des pouvoirs surnaturels. Résolument axé vers l’avenir en son temps, on peut dire aisément qu’aujourd’hui, le pitch est absolument désuet. En effet, la réalité virtuelle est plutôt un échec et l’importance qu’elle prend dans ce film n’est pas à la hauteur de nos exigences de maintenant. Graphiquement parlant, le film s’en sort très mal. Tout est pixélisé, la résolution est mauvaise et les effets spéciaux numériques sont d’une laideur, indigne d’une Playstation première du nom. Il suffit pour cela de voir la combustion spontanée du prêtre, qui est juste un amas de pixels, alors qu’un effet pyrotechnique aurait été beaucoup mieux. Mais c’est le parti pris du réalisateur, et dans un sens, on peut le comprendre, puisque notre homme tue les gens grâce à la réalité virtuelle. Le gros problème, c’est que l’on n’y croit pas une seule seconde et que tout sonne faux, à cause des graphismes plus que limites, mais aussi à cause d’un scénario qui part trop vite en cacahuètes et qui délaisse facilement le côté politique de la chose. Hors, il aurait été préférable de développer ce sens, en aiguisant le peu d’importance qu’à l’être humain face au profit et à l’aboutissement du super soldat. C’est tellement plus rigolo de faire la guerre ! Bref, tout cela semble vraiment archaïque et le côté le plus intéressant du scénario est balayé d’un coup de main.

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T’as vu, même la réalité vraie est pixélisée !

Mais faut-il simplement imputer le ratage de ce film aux effets spéciaux et au pitch dépassé ? La réponse est bien évidemment non. Le film ne comporte pas forcément de grands noms, hormis le duo en tête d’affiche, mais il faut dire que cela reste très surprenant. En effet, Si Jeff Fahey redouble d’efforts pour jouer le débile profond et s’en sort à merveille, il reste beaucoup moins crédible en tueur psychotique aux superpouvoirs. Et pourtant, il a de quoi faire avec le bleu glacial de ses yeux et sa tête à faire frémir Freddy Krueger un soir de pleine lune dans une forêt sombre. Mais rien n’y fait, il surjoue à mort ses expressions et on a vraiment du mal à s’attacher à ce pauvre personnage. Le pire restant sans aucun doute Pierce Brosnan. Celui qui fut un temps James Bond se rate complètement dans cette prestation sans saveur où il affiche un look métrosexuel des années 80. Jouant le professeur Angelo, qui deviendra par la suite le héros du film, espérant arrêter le débile devenu intelligent, il laisse une mauvaise impression, ne marque pas le spectateur et semble lui-même s’ennuyer dans ce métrage. Mais le pire étant les personnages secondaires, comme le pompiste macho et tyrannique, la blonde qui couche avec tout les jeunes du patelin ou encore le prêtre dominateur et sec. Bref, on a une belle brochette de clichés américains et cela reste surement beaucoup trop dans l’opulence. Enfin, le film demeure, encore aujourd’hui, estampillé film d’horreur. S’il est vrai que la fin montre quelques petits meurtres, le film ne montre pas une seule goutte de sang et les trois tueries sont vraiment balancées à la va-vite. On aura donc le prêtre cramé, un meurtre à la tondeuse à gazon relativement risible et une magnifique déliquescence du cerveau dans la réalité virtuelle qui fait vraiment pitié. Bref, on n’est vraiment pas gâté de ce côté-là, et on peut aisément barrer la case horreur pour ce film, qui sera plus à son aise dans la case science-fiction, ou encore fantastique, ou peut-être bien navet.

Au final, Le Cobaye est un film plus que décevant, mais cela est surement du au fait qu’il ait vraiment mal vieilli. Dépassé technologiquement et dans le mode de penser des gens, seule la vision d’un aspect politique, qui n’a pas trop changée, aurait été bénéfique et salvatrice pour ce métrage. Mais comme il n’en est rien, le film se perd dans quelque chose qui évolue trop vite pour rester dans les annales du cinéma. Bref, un film vraiment pas terrible mais dans lequel on peut rire des effets spéciaux, c’est déjà ça !

Note : 06/20

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AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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