mars 29, 2024

Batman Eternal

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Auteurs : Scott Snyder, James Tynion IV, John Layman, Ray Fawkes, Tim Seeley

Editeur: Urban Comics

Genre: Super-Héros

Résumé :

Après une arrestation spectaculaire, l’impensable se produit lorsque l’incorruptible James Gordon se retrouve condamné pour bavure ! Le plus ancien allié de Batman se retrouve derrière les barreaux, alors que le mafieux Carmine Falcone réapparaît, bien décidé à débarrasser Gotham des « monstres » justiciers ou criminels. Tous ces événements convergent vers une machination tentaculaire…

Avis :

Scott Snyder est un scénariste qui a vraiment le vent en poupe en ce moment outre-Atlantique. Il faut dire que son travail de déstructuration du « monstre » est très intéressant, lui permettant ainsi d’aborder des thèmes inédits et des histoires relativement intelligentes. Après avoir donné des frissons à Stephen King avec American Vampire, après avoir collé la frousse à un grand nombre de lecteurs avec Severed, revisitant ainsi l’ogre, puis après avoir étonné avec The Wake, mélange exaltant de science-fiction et d’horreur où la sirène prend un autre place que dans la mythologie, Scott Snyder se lance dans l’écriture d’un Batman. Galerie de monstres inépuisable, l’univers du Dark Knight avait de quoi titiller l’esprit fertile de Scott Snyder et malgré des critiques mitigées, Batman Eternal est une excellente surprise, renouant avec l’un des plus grands méchants, Carmine Falcone.

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Alors que Batman s’allie avec le commissaire Gordon pour faire une grande arrestation, ce dernier tire sur un homme désarmé et déclenche un énorme accident de métro. Il est alors inculpé et enfermé dans la prison de Blackgate. Essayant de montrer son innocence, Batman sa trouver le pot aux roses avec le retour de Carmine Falcone à Gotham, recommençant une guerre des gangs avec Le Pingouin et mettant la ville à feu et à sang. Batman décide alors de demander de l’aide à tous ses comparses, y compris Red Hood, afin de rétablir la paix et d’arrêter tous les fous qui se baladent en ville.

Difficile de ne pas faire de redite avec les histoires de Batman. Il faut dire que le chevalier sombre a été un sujet tellement foisonnant, que bien souvent, on se retrouve avec des histoires sur des lignes temporelles différentes. Scott Snyder propose quelque chose dans la continuité, essayant de renouer avec les fabuleux Un Long Halloween et Amère Victoire. En effet, Carmine Falcone revient pour refaire une guerre des gangs, estimant que ce qui déforme Gotham sont les héros masqués, et pas les psychopathes. On voit que ce qui se met en place est une terrible machination, débutant avec un flashforward montrant Bruce Wayne enchaîné au projecteur de la police avec la ville en flammes derrière lui. L’effet est très accrocheur même s’il demeure assez facile pour appréhender le lecteur. Par la suite, on aura droit à une pléiade de personnages, pas forcément connus mais assez intéressants.

Les plus grands connaisseurs ne seront pas forcément surpris, mais l’un des méchants récurrents est Pyg, un scientifique fou qui crée des poupées violentes et qui se cache derrière un masque de cochon. On retrouvera bien évidemment Le Pingouin, qui est un odieux personnage mas qui semble bien faible. Par ailleurs, certains personnages secondaires attendent leur moment, laissant plein de pistes sur ce qu’il peut se passer par la suite. Ainsi, que compte faire Le Maître des Indices, un ersatz du Sphinx, méchant peu connu du grand public ? Après l’achat de la police par Falcone, qu’elle sera la prochaine étape de son plan ? Bref, entre des personnages inattendus et une histoire à tiroirs, on peut dire que ce Batman tient toutes ses promesses.

Il est vrai que parfois cela part dans tous les sens. Il y a tellement de personnages que l’album est très coupé sans pour autant avoir de suite encore. A titre d’exemple, on sait que Batwing et le Spectre se rendent à Arkham car il se trame quelque chose avec les arts occultes, mais on n’aura pas le fin mot de l’histoire, comme si l’auteur avait oublié de faire avancer cette histoire parallèle avec la fille du Joker. Ensuite, certaines choses semblent difficilement appréhendables pour l’instant comme le coup des nanobots ou encore sur le mentor de Batman que l’on ne voit que sur une case. Beaucoup de questions restent en suspens et cela peut frustrer plus d’un lecteur.

Enfin, au niveau du dessin, on est dans le haut du panier. Les dessins sont très sombres, dynamiques, tout ayant une palette de couleurs très chatoyantes. Les dessins sont modernes avec ce qu’il faut d’effets faits par ordinateur, mais tout cela est vraiment de très bonne facture. On regrettera seulement le segment d’Ian Bertram, qui possède un dessin très spécial, assez grossier et qui marque une vraie différence avec tout le reste de l’album malgré une méchante plutôt intéressante.

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Au final, Batman Eternal est une excellente surprise. Reprenant certains codes d’albums mythiques de Batman, Scott Snyder, épaulé par John Layman (Tony Chu), livre une histoire chorale qui part dans tous les sens mais qui restent très sombre, assez nihiliste et qui n’hésite à utiliser des personnages secondaires quasi-inconnus. Une lecture plaisante avec des dessins sublimes et qui fait la part belle à l’action et aux relations entre les différents différends des personnages. Une jolie réussite.

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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