avril 20, 2024

Awolnation – Run

awol

Avis :

Tenir un projet solo dans le domaine de la musique peut être considéré comme un exploit de nos jours. Aaron Bruno tente pourtant le coup en 2009 en se rapprochant de la boîte de production Red Bull. Ancien membre de groupes qui n’ont pas su percer les frontières françaises (Under the Influence of Giants et Hometown Hero), il va essayer un nouveau genre, relativement inattendu, l’électro-rock. Si dans notre pays on peut se vanter (ou pas) d’avoir Shaka Ponk qui lorgne vers ce genre de musique, on a plus tendance à entre soit de l’électro, soit du rock, soit un mélange commercial qui ne chercher pas forcément la qualité tant qu’il fait du profit. Awolnation est complètement en dehors du système, que ce soit pour la vente ou l’aspect mercantile d’un quelconque son afin d’engranger quelques biftons. Crée en 2009, le groupe connait un succès fulgurant avec le titre Sail, qui sera repris dans des jeux vidéo mais aussi dans des films comme Cartel de Ridley Scott. Mais le plus drôle dans cette histoire, c’est que c’est un clip parodique utilisant le morceau qui aura le plus gros succès avec plus de 100 millions de vues au compteur. A ce stade, Awolnation est devenu une sorte de référence dans le domaine très fermé de l’électro-rock. Run est le deuxième skeud de la formation et il demeure assez énigmatique, affichant une pochette proche de ce que peut proposer un groupe de métal et un son plus électro que rock.

L’album commence avec Run, titre éponyme du skeud, et c’est plutôt pas mal pour une entrée en matière. Purement électro avec des basses très lourdes, le morceau enchaîne avec des violons et une voix lancinante afin d’arriver à quelque chose d’encore plus lourd avec des basses puissantes et accrocheuses. On ressent aussi le thème principal de l’album, parlant de l’effet néfaste de l’être humain sur la planète. Le titre est donc bien fichu, assez lent, proposant une électro plus planante et aérienne malgré un thème lourd. Dans le même style mais qui rappelle étroitement Sail, le plus gros succès de la formation, Jailbreak fait partie des meilleurs titres du skeud. Gros son électro, piano omniprésent, refrain qui rentre très rapidement en tête, on peut dire que l’on est face à un excellent titre qui monte crescendo. D’autant plus qu’il permet au chanteur de faire étalage de toute sa voix avec des moments doux et d’autres moments plus criés qui s’insèrent parfaitement dans le genre. Dans un même style, on peut évoquer Windows, un excellent titre qui alterne une sorte de rap scandé avec une électro lourde qui change ensuite en pop douce. C’est un peu du jamais vu en musique et c’est finalement très bien foutu et produit. Dans le même genre, on peut évoquer Like People, Like Plastic qui alterne des sons électro assez lourd avec des refrains plus enjoués et plus envolés, et se terminant ensuite sur quelque chose de bien plus lourd et de carrément techno.

Awolnation

Néanmoins, tout n’est pas parfait dans l’album. Déjà, il est très long et cela se ressent au bout de plusieurs écoutes. On se lasse et certains titres ne rentrent pas en tête à l’image de Woman Woman, bien trop classique et sans grand intérêt dans l’album ou encore Holy Roller qui est un morceau planant bien trop mou et qui ne dégage malheureusement pas grand-chose malgré la volonté de faire quelque chose de doux. Dans ce genre, on préférera mille fois Heardrest for my Soul, un morceau en guitare acoustique, pas du tout électro et qui demeure l’une des meilleures chansons de l’album, de par sa simplicité et son changement au sein même du skeud, prouvant que le groupe peut faire autre chose qu’un mélange électro-rock. Au rayon des bonnes surprises et qui flirte grandement avec le rock en gardant des pointes électro, on peut citer Dreamers, un titre effréné, qui décolle dès le départ pour donner une pêche d’enfer. KOOKSEVERYWHERE !!! est résolument le morceau le plus punk de l’album, même s’il reste un ovni inclassable.

Au final, Run, le deuxième album de Awolnation, est plutôt une bonne surprise malgré les quelques faiblesses qui le parcourent. Abordant un nouveau genre plutôt efficace et novateur, le groupe arrive à fournir des sonorités exclusives dans un album malheureusement trop long avec des titres qui passent à la trappe ou pas assez travaillés. Néanmoins, Run reste un album de bonne facture qui aurait mérité moins de morceaux mais plus travaillés.

  1. Run
  2. Fat Face
  3. Hollow Moon (Bad Wolf)
  4. Jailbreak
  5. KOOKSEVERYWHERE !!!
  6. I Am
  7. Heardrest for my Soul
  8. Dreamers
  9. Windows
  10. Holy Roller
  11. Woman Woman
  12. Lie Love Live Love
  13. Like People, Like Plastic
  14. Drinking Lightning

Note : 13/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=i2PsXT88UeU[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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