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Avis :
Quand on est auteur, compositeur et interprète, on n’a qu’une seule envie, celle de voir ses propres titres cartonner dans son pays. Alizée fait partie de la catégorie des artistes qui font tout ça et qui ont connu leur heure de gloire. Petite protégée de Mylène Farmer, la belle jeune femme a eu un succès monstre dans les années 2000 grâce à son tube Moi… Lolita. Plus ou moins tombée en désuétude par la suite, elle a voulu s’émanciper, s’ouvrir à d’autres styles et bien mal lui en a pris. Car malgré quelques succès, Alizée n’a jamais connu un autre grand succès. D’ailleurs, histoire de redorer son image et de retrouver les projecteurs, elle s’inscrit dans le concours Dans avec les Stars passant sur TF1. Se déroulant un an après la sortie de son cinquième album, qui fut un flop, les producteurs ont vu la poule aux œufs d’or, hâtant ainsi la sortie d’un sixième album. Malheureusement, écrire et enregistrer dans l’urgence, dans l’optique de se faire un max de blé, n’est jamais bon. Pourtant tout cela commençait plutôt bien.
Il faut dire que la chanteuse s’est entourée de la crème de la scène française. Enfin, crème, pour peu que l’on apprécie le mégalo Pascal Obispo ou encore l’ennuyeuse Zazie, mais visiblement, les clefs du succès sont là. Pour cet album, Alizée sort le single Blonde, titre possédant le même titre que l’album, écrit par Pascal Obispo. Résolument pop, la vidéo et la chanson remportent un franc succès malgré des paroles d’une débilité déconcertante et un rythme techno rétrograde. Après quelques concerts de promo et un autre titre chanté, Alcaline, la chanteuse se lance dans une tournée. Tournée qu’elle devra annuler faute de vente. Et c’est peut-être là le plus dur pour un artiste. Ne pas retrouver son public. Perdre ses quelques aficionados. En même temps, en écoutant l’entièreté de l’album, on peut comprendre les quelques réfractaires, car même si l’album est mieux que le précédent, ça ne vole pas bien haut.
L’album est résolument tourné vers de la pop légère et sans prise de tête. Alors certes, je n’ai rien contre ce genre, encore faut-il qu’il y ait de l’intérêt et de l’originalité. Le constat avec ce skeud, c’est qu’il n’y a ni l’un, ni l’autre. Blonde est consternant de conneries que ce soit dans ses paroles ou dans sa rythmique. On est face à un titre complètement rétrograde, faussement électro, qui rappelle les tubes d’un jour dans les Dance Machine de l’époque, c’est pour dire le niveau ! Mais ce n’est pas le seul titre à être bien mauvais. Si Alcaline utilise des instruments un peu plus intéressants sur son fond, le reste est très mauvais, notamment sur les paroles qui sont d’une nullité incroyable. Sans oublier la rythmique, qui se veut rapide et entrainante mais qui est plus déprimante qu’autre chose. Dans le même style, on peut penser à L’Amour Renfort, où on imagine forcément le mec derrière son clavier ou ses platines en train de se prendre pour David Guetta alors qu’il fait de la daube électro du plus mauvais effet. On peut aussi parler de Ce Qui Tue L’Amour, un titre électro d’une bassesse affligeante et qui propose en plus des sonorités mélangées entre pop et house qui ne vont pas du tout ensemble. Et je ne parle même pas de Charles est Stone tellement c’est naze.
Néanmoins, certains titres relèvent allègrement le niveau, sans que cela soit vraiment stratosphérique. Il y a un titre plutôt bien écrit dans l’album, c’est K.O., un morceau qui semble taillé pour la scène, avec de vrais instruments (c’est tellement rare qu’il faut le spécifié) et un rythme assez plaisant. Le texte est plutôt agréable, marrant et les références au domaine de la boxe sont multiples et bien utilisées. On peut aussi parler des deux ballades présentes dans le skeud, comme Mon Planeur, qui est un joli titre, axé R n’B, mais qui reste court et plutôt joli dans son ensemble, ou encore Seulement Pour te Plaire, bien moins évident, mais qui reste moins pire que le reste. Enfin, on peut évoquer Tweet, un titre qui essaye de faire vieille chanson française parlant de nos rapports avec les réseaux sociaux, et qui reste écoutable sans pour autant décoiffer (et paf, moi aussi je fais des références capillaires).
Au final, Blonde, le dernier album d’Alizée, semble être son chant du cygne, mais celui-ci est plutôt enroué. Au-dessus du précédent qui voulait faire dans la chanson française à texte, celui-ci est plus pop, plus agréable, malgré des titres d’une nullité affligeante, la faute à l’écriture lourde et étouffante de Pascal Obispo, qui, comme Calogero, s’amuse à dénaturer les artistes et à imposer une patte grossière sur des univers bien marqués. Bref, c’est mauvais, mais moins dégueulasse que d’autres albums pop ou de variété française.
- Blonde
- K.O.
- Alcaline
- Seulement Pour te Plaire
- L’Amour Renfort
- Bi
- Mon Planeur
- Ce Qui Tue l’Amour
- Tweet
- Charles est Stone
- Mylène Farmer
- Plus de Bye-Bye
Note : 06/20
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=cJpVlFMHz1E[/youtube]
Par AqME
