avril 25, 2024

Stick to Your Guns – Disobedient

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Avis :

Dans le domaine du métal, il y a un genre à part qu’il est difficile d’appréhender tant il est assez violent et peut sembler binaire. Le Hardcore est un genre assez extrême, qui allie des riffs très lourds avec une grosse voix bien grave qui a une forte tendance au growl. Parmi les groupes les plus connus on peut citer Hatebreed, Emmure ou encore, dans un genre plus punk, The Exploited. Car le Hardcore peut se décliner en plusieurs sous-genres et c’est peut-être ce qui fait son intérêt. Souvent moqué, montrant des skinheads pogoter à tout va sur des rythmes identiques, le Hardcore peut se révéler plus fin qu’à l’accoutumée. Et c’est ce que montre Stick to Your Guns avec son dernier album, Disobedient. Formé en 2003, le groupe originaire de Californie n’est pas très connu en France et pourtant cet album est déjà leur sixième effort et il officie dans un genre de Hardcore qui a tendance à alterner des growls avec des chants clairs tout en gardant une rythmique et une lourdeur propre au genre. Très souvent assimilé au racisme, les groupes de Hardcore proposent, bien au contraire, des textes sur la paix, sur la tolérance et l’acceptation de l’autre. A la manière d’un Rise Against, Stick to Your Guns propose des textes engagés et livre un album très plaisant et réussi.

Le skeud débute avec It’s Start With Me, une longue intro de plus de deux minutes mais qui montre le choix du groupe d’être un peu plus accessible que les formations citées en introduction. Là, on pressent une certaine lourdeur, une envie d’aller plus vite, mais le chanteur va poser sa voix, montrer sa puissance sans pour autant hurler et on va vite avoir envie de découvrir la suite. Et on ne sera pas déçu du voyage. What Choice did you Give Us ressemble à s’y méprendre à du Hatebreed avec des chœurs purement masculins pour imposer une certaine puissance, puis le chanteur se lance dans des chants criés relativement propres. Mais à la grande différence du groupe de Jamey Jasta, le refrain est en chant clair et montre que dans le Hardcore, on peut aussi faire dans la finesse. Il ne faut pas s’attendre non plus à des violons, mais cela reste très bon, dans en gardant une certaine puissance. On peut retrouver cela avec Nothing you can do to me, dans un style bien plus rapide, mais bizarrement avec un refrain encore plus doux et plus accrocheur. D’ailleurs, on se surprendra à plusieurs fois chanter en même temps que la musique. Enfin, The War Inside est exactement dans le même genre, dans un excellent rythme, bien violent, avec des riffs très lourds et pourtant un refrain moins virulent mais gardant une certaine violence. Bref, tous ces morceaux sont plutôt réussis. Bien entendu, le groupe n’oublie pas non plus ses bases avec des titres bien plus lourds comme Nobody, qui envoie du pâté et qui n’est pas très fin ou encore To Whom it May Concern, qui reste tout de même moins rapide et s’impose surtout grâce à la voix de Jesse Barnett.

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Mais finalement, ce que l’on retiendra précisément dans cet album, c’est la prise de risque du groupe de fournir des morceaux bien plus calme et en dehors du Hardcore confortable qu’ils savent faire. Ainsi, en guise de dernier morceau pour la version simple on aura droit à Left Behind, une ballade étonnante, assez simple dans sa structure, mais qui possède un énorme capital sympathie. Ce morceau permet au chanteur de montrer qu’il possède une voix très jolie et qu’il peut se permettre de faire autre chose que du hardcore en hurlant comme un fou. Petite surprise au rang des bonus track, hormis un titre qui dure à peine un peu plus d’une minute et qui n’a rien de bien engageant, on pourra se réjouir de découvrir deux morceaux en acoustique, avec The Crown et Nothing you can do to me et qui sont d’excellents titres. Montrant que l’on peut faire du hardcore tout en étant de parfaits techniciens, le groupe se montre parfait dans ces deux pièces bonus qui font plaisir aux oreilles marquant une pause avant de repartir pour un tour.

Au final, Disobedient, le dernier album de Stick to Your Guns, est un très bon album de hardcore, mais pas que. En effet, commençant calmement, le groupe offre ce que son public attend mais il s’engage aussi dans une voie plus douce avec des morceaux en acoustique et une ballade de très bonne facture. Ainsi, le groupe offre un album varié, plaisant, rythmé, parfois lourd et technique. Une excellente surprise en somme.

  1. It’s Start With Me
  2. What Choice Did You Give Us
  3. Nobody
  4. RMA (Revolutionary Mental Attitude)
  5. Nothing You Can Do To Me
  6. To Whom It May Concern
  7. The Crown
  8. I Choose Nothing
  9. Disobedient
  10. The War Inside
  11. Left You Behind
  12. Every Second
  13. The Crown (Acoustic)
  14. Nothing You Can Do To Me (Acoustic)

Note: 16/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=BmqAOhTTXOk[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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