mars 29, 2024

Twiztid – The Darkness

The_Darkness

Avis :

Il arrive parfois que par le plus grand des hasards, on découvre des artistes que l’on ne connaissait pas du tout auparavant alors qu’ils ont une sympathique carrière derrière eux. Et internet est très intéressant pour cela, dans le sens où ça permet de découvrir de nouvelle musique comme Twiztid. Il s’agit d’un vieux groupe de rap qui s’est formé en 1997 et qui officie dans le milieu très fermé de l’horrorcore. Là aussi, c’est un style assez particulier qui ne fait pas la une sur les radios où à la télé. Sorte de mix entre du hip-hop et du heavy, l’horrorcore a la particularité de raconter une histoire, généralement horrifique, au sein de musique rap. Bien entendu, l’imagerie véhiculée est importante, entre des maquillages ou des masques assez évocateurs. Parmi les groupes les plus connus, on peut citer Hollywood Undead mais visiblement, Twiztid en fait partie aussi. The Darkness est le dixième album studio de la formation, marquant le changement de maison de disques, et proposant donc une histoire de possession sur fond de rap et de guitares affutées s’axant sur des riffs assez violents et intéressants. Seulement, l’album propose aussi des morceaux de rap plus classiques et il semble difficile de se faire une place dans le milieu assez obscur de l’horrorcore. Et pourtant, dans son ensemble, l’album est plutôt agréable.

Le skeud démarre avec Why Won’t You Answer, qui est une simple intro un peu ongue avec un téléphone qui sonne et un message sur un répondeur. On comprend rapidement que l’homme qui appelle est fou et qu’il tente d’avoir un médecin au téléphone. Sans grand intérêt pour le public français, le groupe attaque en douceur avec un morceau très court, mais avec une sublime guitare et une batterie. C’est avec joie que l’on se délecte de vrais instruments, mais aussi que l’on s’aperçoit que l’un des chanteurs possède la même voix qu’un certain Eminem. Et ce ne sera pas le seul morceau à avoir des accès rock, hard voire même métal. Afraid of the Dark est donc la vraie intro de cet album, qui sera parfois entrecoupé par des interludes ponctuant ainsi l’histoire du skeud. Au rayon des morceaux qui s’inspire du métal, on peut citer Back to Hell, qui envoie du lourd avec de la grosse guitare en fond et une batterie assez lourde. Au niveau du chant, c’est assez sombre, assez lourd, avant de partir vers une rupture hip-hop plutôt bien foutue. Dans un certain sens, on a l’impression d’entendre le mix parfait entre Korn et Limp Bizkit. C’est très agréable et surtout, plutôt bien produit. F.T.S s’inscrit dans la même veine, avec de lourds riffs qui s’accordent parfaitement avec le chant rappé et le flow impressionnant de chaque chanteur. On and On est un titre un peu à part car il va chercher des riffs dans un autre genre, entre rock et blues et finalement, tout cela va très bien ensemble, car c’est bien réfléchi et possède un rythme très prenant avec une place assez importante laissée à la guitare, chose rare dans le domaine du rap ou du hip-hop. Enfin, difficile de ne pas évoquer Breakdown, morceau parmi les bonus et qui est surement l’un des meilleurs titres du skeud, avec des riffs agressifs et un refrain parfaitement réussi.

1401x788-Twiztid-Cutout-2-HDR-2

Mais tout n’est pas forcément réussi dans cet album. En effet, le groupe reste très attaché à des titres dont l’instrumentalisation reste très rap, avec des boîtes à rythme et du coup, cela demeure plus classique. On peut parler de In Hell, mais qui a le mérite d’installer une ambiance assez malsaine et plutôt glauque. C’est bien fichu et accroche bien l’oreille, surtout si l’on est sensible à l’environnement de l’horreur. D’autres titres sont moins marquants à l’image de A Little Fucked Up, très classique et sans surprise ou encore Boogieman et Down Here, qui s’octroient des instrumentalisations très classiques pour le rap avec des rythmiques assez lentes mais de grosses boîtes à rythmes. Néanmoins, sans être transcendantes, ces musiques s’écoutent volontiers et on est pris dans cette espèce de maelstrom malsain avec une ambiance bien lourde. Petite entorse au skeud, Take it Away qui reste sympathique avec son piano, mais en dehors du style horrifique du skeud, essayant de faire plutôt dans le touchant et le méancolique.

Au final, The Darkness, le dernier album de Twiztid, est un skeud sympathique et une belle découverte. Pour peu que l’on soit allergique au rap, cet album reste abordable et propose parfois des mélodies qui valent vraiment le coup. Sans être incroyable ou bluffant, Twiztid livre une histoire d’exorcisme sur fond de horrorcore assez plaisant et qui ouvre la voie vers d’autres albums plus anciens.

  1. Why Won’t You Answer
  2. Afraid of the Dark
  3. In Hell
  4. Back to Hell
  5. Problems With Medication
  6. A Little Fucked Up
  7. Boogieman (skit)
  8. Boogieman
  9. Down Here
  10. Weasel
  11. T.S
  12. Take it Away
  13. On and On
  14. No Breaks
  15. Seance
  16. The Exorcism
  17. Breakdown
  18. Mind Goes Mad
  19. A Place in the Woods

Note : 14/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=096t3RyU0jY[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

Voir tous les articles de AqME →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.