De : Jean-Marc Rudnicki
Avec Marilou Berry, Nathalie Baye, Audrey Fleurot, André Dussollier
Année : 2013
Pays : France
Genre : Comédie
Résumé :
Rose, 30 ans, n’a qu’une idée en tête : renouer avec Mickaël, son fils de 11 ans dont elle a été séparée pendant plusieurs années. Lorsqu’elle découvre la passion de Mickaël, Rose pense avoir trouvé le moyen de briser la glace : elle va monter une équipe de catch avec ses trois collègues caissières.
Avis :
La comédie sociale n’est pas le propre de la France. Chaque pays possède son réalisateur fétiche dans le genre, comme Ken Loach pour l’Irlande, même si ce dernier garde plus le côté dramatique que le côté humour. Alors bien évidemment, tous les moyens sont bons pour nous bassiner avec des sornettes naïves, essayant de créer le rire dans un fond d’histoire sérieuse et parfois douloureuse. Les Reines du Ring est le premier film de Jean-Marc Rudnicki qui s’est surtout illustré dans la scénarisation de séries télés, comme Julie Lescaut par exemple. Effectivement cela ne lui fait pas un bon point de départ et entre un pitch improbable et une morale à deux balles, il était fort à parier que ce film soit une belle déception opportuniste. Mais si le film n’est pas totalement réussi, il possède quelques éléments plutôt sympathiques.
Rose, la trentaine, sort de prison et doit se réinsérer. Elle trouve un petit boulot comme caissière dans un supermarché. Ce qu’elle désire plus que tout, c’est de renouer des liens avec son fils qui est placé en famille d’accueil. Voyant que ce dernier est fan de catch, elle décide alors de monter une équipe avec ses collègues caissières afin de se rapprocher de son fiston. Mais entre le boulot, les mensonges et les copines pas forcément motivées, le chemin jusqu’à une rencontre contre des catcheuses mexicaines s’annonce difficile et démoralisant.
Le pitch a de quoi surprendre. Prendre des caissières, avec un certain âge ou un physique ingrat, puis les transformer avec catcheuse afin que l’une d’elle puisse se rapprocher un petit peu de son fils. Il est vrai que dit comme cela, le film peut laisser la place à beaucoup d’humour tout en gardant une trame assez sensible, et le film arrive assez bien à cela. Le film se suit sans peine, même s’il ne relève pas d’un grand niveau. Mais sans pour autant apporter l’enthousiasme du spectateur, le film se laisse voir. On appréciera surtout la justesse apportée au monde du catch, qui se déroule comme un show monté et surtout avec son manichéisme prégnant. Le seul combat de catch présent est plutôt bien filmé et il s’avère assez plaisant. Et niveau prestation, on adorera sans aucun doute Audrey Fleurot qui rayonne et surtout Corinne Mansiero qui est incroyable en bouchère gothique de Béthune et qui parle le ch’ti.
Malheureusement, à côté de tout ça, le reste du film est d’une lourdeur dommageable. Tout d’abord, si l’aspect social et la volonté de cette mère de retrouver son fils est louable, il reste trop classique et pas assez prenant A aucun moment on ne sera pris dans cette histoire alors que c’est le centre névralgique du film. Il faut dire que la relation entre Marilou Berry et le gamin n’est pas assez touchante et que cette histoire ne semble pas les toucher plus que ça. Ensuite, le film essaye de donner des rôles précis à chaque personnage, comme celui de Nathalie Baye qui se fait tromper par son mari ou encore Audrey Fleurot qui et la nymphomane de base. Mais cela ne marche pas vraiment car toutes ces histoires mises ensemble sont trop improbables et gâchent vraiment le plaisir du film. Ensuite, André Dussollier ne sert pa à grand-chose dans le film et il se repose sur ses lauriers pour un coach pas du tout attachant. Ensuite, en termes de réalisation, on peut dire que le réalisateur ne s’est pas foulé, proposant quelque chose de classique, qui lorgne du côté du téléfilm pour TF1 plus que du film de cinéma. Alors certes, ce n’est pas mauvais, mais ça reste trop académique et pas assez osé et nerveux. En fait, Les Reines du Ring a tout du film que l’on regarde une fois par curiosité et que l’on oublie assez vite faut de moments marquants.
Au final, Les Reines du Ring n’est ni une déception, ni une réussite. Essayant de faire rire sur une histoire assez triste et qui aurait dû être touchante, Jean-Marc Rudnicki nous livre une comédie basique, sans surprise et qui ne prend pas de risque. Alors certes, le catch avait le vent en poupe durant cette période, mais le film manque de punch, manque de vie et certains personnages semblent trop superflus pour créer de l’empathie, dont le personnage principal. Bref, un film en demi-teinte, contrairement aux collants flashys que nous imposent les catcheuses !
Note : 11/20
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Par AqME