avril 19, 2024

The Wake

9782365774208-couv-M200x327

Auteurs : Scott Snyder, Sean Murphy et Matt Hollingsworth

Editeur: Urban Comics

Genre: Science-Fiction

Résumé :

Lorsqu’elle est arrachée à ses recherches pour rejoindre une expédition secrète gouvernementale en plein Arctique, la biologiste marine Lee Archer ne se doute pas une seconde de ce qu’elle s’apprête à découvrir par 300 pieds sous la calotte glaciaire. Après avoir été présentée à l’équipe de spécialistes en tous genres, Lee découvre dans un caisson la raison d’être de cette expédition top secrète : un spécimen vivant de véritable chimère marine, une sirène…

Avis :

Durant chaque période de comics, il y a des noms qui circulent et qui commencent à se faire un nom. Si l’on garde volontiers les autodidactes ou encore ceux qui ont créé les personnages les plus célèbres (ne me dites pas que vous ne saviez pas que Bob Kane a créé Batman !), de nos jours, c’est un peu plus compliqué. Et pourtant, il y en a un qui est en train de monter en force et cela depuis American Vampire Legacy, c’est Scott Snyder (à ne pas confondre avec le réalisateur qui se nomme Zack). Scénariste de génie, il a la particularité de prendre les monstres de légende pour en fournir une histoire plausible et ancré dans une réalité qui peut nous dépasser. Du coup après les vampires et les ogres, qu’il explore avec finesse et talent dans Severed, il s’essaye aux sirènes, gardant un côté horrifique, mais allant vers la SF pour un récit qui se tient et qui est très prenant.

the_wake_453

The Wake est un comics qui est coupé en deux parties très distinctes. En premier lieu, l’histoire se déroule dans une époque contemporaine, et l’on va suivre le docteur Lee, alors experte des cétacés et étudiant leur chant. Elle est amenée dans une base sous-marine pour étudier une créature inconnue, qui chante et qui serait proche de la sirène. Seulement, la créature s’évade et elle va appeler du renfort. La deuxième partie se déroule des années plus tard. Les sirois, ces monstres faisant penser à des sirènes, ont déclenché des cataclysmes sur le monde, l’eau potable se fait rare et les créatures restent les maîtres de l’eau. Néanmoins, une jeune fille cherche un signal, devenu légende urbaine, qui permettrait de détruire les sirois et d’avoir enfin la paix.

L’histoire se déroule donc en deux temps qui ont des influences très différentes. La première partie est très ancrée dans le réel, dans notre monde, même si parfois on sent quelques libertés sur des objets technologiques. Enfin, à moins que vous ne soyez un expert en technologie de plongée et de base de forage sous-marine, vous ne devriez pas être choqué par les libertés prises. Cette première partie est la première rencontre avec les sirois, monstres proches des sirènes et totalement implacables. Plus axé horreur et survival, cette partie reste très réussie notamment grâce à un personnage central attachant et fort mais aussi à cause des créatures et de leur évolution au fil des pages. On va vite comprendre que ces monstres possèdent de grandes capacités et certains passages feront immédiatement penser à Alien ou encore Abyss. De belles références donc pour un récit qui se lit sans peine et qui offre de belles séquences émotives, puisque le personnage principal est maman et elle parle à son fils avant de sombrer dans les profondeurs avec les monstres. Il s’agit d’un segment puissant et vraiment prenant.

Le deuxième segment est totalement différent. Il se déroule des années plus tard dans une société sauvage qui subit le joug des sirois sur l’eau et celui de quelques êtres plus ou moins machiavéliques sur terre. On va suivre la jeune Leeward, qui chasse le siroi avec son dauphin afin de gagner sa vie. Elle recherche un signal perdu mais va déclencher la colère d’une gouvernante qui fait appel à toute une armée pour la tuer et ainsi taire ce signal qui risque de remettre en cause son hégémonie. Plus difficile d’accès, parfois plus fou à l’image de ce roi-siroi robotisé par des pirates, Scott Snyder se rattrape sur la fin avec une explication incroyable, allant chercher dans les racines de l’être humain et tentant d’expliquer l’utilité de nos larmes, chose toujours inexplicable de nos jours. C’est très malin, très bien fait et c’est ce qui fait le succès phénoménal de cette série, qui a remporté l’Eisner Award de la meilleure mini-série.

D’un point de vue des dessins, au départ, c’est assez difficile, cela ne fait pas « propre » comme les nouveaux récits de super-héros, mais force est de reconnaître que le trait de Sean Murphy est très caractéristique et il mérite amplement son Eisner Award du meilleur dessinateur. Le tout est très homogène, les sirois sont sublimes et certains passages sont très bien pensés et c’est ce qui fait la force du récit, alliant une histoire géniale à des dessins tout aussi bons.

The-Wake-5-pg04

Au final, The Wake est un comics indispensable et à bien des égards. Il fait partie de ces œuvres avec lesquelles, une fois la dernière page tournée, on pousse un ouf de satisfaction et d’émerveillement, s’étant fait berner dès le départ et proposant une explication logique, et d’une grande force. The Wake, au même titre que Severed du même scénariste, est une œuvre complète, prenante et ayant de très grandes références et il sera dommage de passer à côté.

Note : 19/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

Voir tous les articles de AqME →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.