avril 19, 2024

Azealia Banks – Broke With Expensive Taste

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Avis :

Quand on commence dans la musique, on a toujours à être comparer à ses pairs. Azealia Banks est une jeune rappeuse né en 1991 et ayant vécu à Harlem. Protégée par sa mère de la culture sévissant dans les rues, elle s’intéresse très tôt à la musique et aux comédies musicales. De 2007 à 2012, elle essaye de débuter sa carrière. Elle signe plusieurs contrats avec des maisons de disques, mais finalement, tout cela sera rompu et n’aboutira à rien. Ne lâchant pas le morceau, elle signe un EP en 2012 et lâche son premier album avec la maison de disques Prospect Park à l’automne 2014, s’intitulant Broke With Expensive Taste. C’est alors que son univers et sa musique sont comparés à celui de miss gros cul, Nicki Minaj, mais aussi à celui de M.I.A. Arborant un univers coloré, parfois exubérant elle aborde tout de même une musique totalement différente de ces deux artistes précitées. Son appartenance musicale s’apparente à de la House Rap, un mélange entre musique électro et rap qui reste tout de même difficile à classer. Très apprécié par la critique, ce premier album résonne comme un véritable ovni dans le sillage des sorties formatées en matière de rap et de musique électro. Néanmoins, le skeud n’évitera pas certains clichés désagréables, pour fournir au final un album correct mais pas inoubliable.

Le skeud démarre de manière assez inhabituelle. Idle Delilah est un morceau complètement déstructuré, avec une rythmique électro, mais qui n’en fait pas des caisses et surtout un chant entre le rap et le chant normal. Quelques inclusions bizarres viennent compléter le tableau avec notamment des cris de singe. C’est assez surprenant d’entendre cela en début d’album, surtout que le morceau n’est pas facile d’accès et qu’il peut dérouter plus d’une personne. Mais ce ne sera pas la seule surprise étonnante de ce skeud. En effet, l’univers de la demoiselle est assez riche et elle n’hésite pas à mélanger les genres. Desperado est un pur morceau de rap, mais qui rajoute du piano et quelques boîtes à rythme pour un résultat jamais entendu auparavant. Par contre, le titre a son revers de médaille, il n’est pas forcément dansant ou entêtant, mais demeure plutôt planant. Néanmoins, les trois quarts de l’album sont très intéressant car ils vont à contre-courant du style tant adoré des médias. Il suffit pour cela d’écouter Yung Rapunxel, un titre électro rap assez violent, avec une rythmique infernale et surtout une chanteuse qui hurle en fond avec un flow impeccable, rendant le titre agréable. On peut aussi citer en vrac Heavy Metal and Reflective et son électro qui frôle le hardcore et son rap rapide mais finalement posé, donnant quelque chose de jamais entendu et de finalement pas si dégueulasse que cela. On sent que la chanteuse possède de nombreuses influences dans le domaine musical et elle nous en fait pleinement profiter comme on peut l’entendre dans Nude Beach A-Go-Go, qui fait penser à un titre des Beach Boys et qui va chercher du côté du surf rock des années 60.

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Mais tout n’est pas parfait dans cet album, loin de là. Si dans son ensemble il est sympathique, il y a quelques pièces qui sont bien en-dessous du lot. Prenons par exemple Chasing Time, qui démarre assez bien avec du rap et de l’électro bien scandée, pour finir sur un refrain tout ce qu’il y a de plus commercial et qui ressemble à tant d’autres titres de R n’B. On peut aussi parler de la pièce Gimme a Chance, un titre qui démarre fort avec une ligne de basse parfaite, mais qui, là aussi, fournit un refrain peu engageant. C’est fort dommage car le titre est très bon dans son instrumentalisation avec de la basse, mais aussi des cuivres fort bienvenus. Là aussi, on peut voir toute l’ouverture d’esprit de la rappeuse, qui s’inspire fortement de Missy Elliott pour sa musique et son environnement et ça se sent. On peut aussi évoquer les morceaux Soda et Ice Princess, qui sont des titres fantômes, bankables et qui finalement ne sortent pas du lot des bacs de disques.

Au final, Broke With Expensive Taste, le premier album de Azealia Banks est un skeud intéressant à plus d’un titre et qui montre un sacré courage. En dehors des clous de la pop musique ou du rap actuel qui sort chaque jour aux States, cet album alterne les genres au sein d’un seul morceau et montre toute l’ouverture culturelle de la jeune chanteuse/rappeuse. Il est juste dommage que certains titres ne soient pas au niveau, essayant vainement d’apporter un son rétro ou une mélodie plus mercantile pour vendre quelques albums de plus. Mais globalement, c’est plutôt pas mal.

  1. Idle Delilah
  2. Gimme a Chance
  3. Desperado
  4. JFK
  5. 212
  6. Wallace
  7. Heavy Metal and Reflective
  8. BBD
  9. Ice Princess
  10. Yung Rapunxel
  11. Soda
  12. Chasing Time
  13. Luxury
  14. Nude Beach A-Go-Go
  15. Miss Amor
  16. Miss Camaraderie

Note : 13/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=jtTjzDTpx8o[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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