avril 23, 2024

The Used – Imaginary Enemy

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Avis :

L’avenir est surement dans un mélange des genres arrivant à une symbiose parfaite. Outre le métal avec le classique, devenu le métal symphonique, outre l’électro avec le hardcore devenue le dubstep, on a droit au style emo avec le rock. A la base, le terme emo était pour désigner la scène hardcore underground aux States puis ce terme a pris un autre sens, marquant un look et une prépondérance pour le punk et le rock dans une version un peu différente, mélangeant rock, hard, métal, parfois électro (Enter Shikari) et de temps à autre hardcore. Fondé à la fin des années 90, The Used est un groupe qui possède ce qualificatif, même si on lui préférera le terme rock alternatif. La première particularité du groupe, c’est que le chanteur a eu une vie très difficile, ses parents l’abandonnant dans la rue car il ne voulait pas suivre la voie des mormons. Et quand on voit sa tronche, on ne devine pas une seule seconde que ses parents puissent être mormons. Sortant un premier skeud en 2002, le groupe assure sa notoriété aux Etats-Unis avec leur deuxième et troisième album, In Love and Death et Lies for the Liars. Relativement discret en France, c’est cette année qu’est sorti leur dernier effort, Imaginary Enemy, et il s’agit d’un album plaisant, pas forcément indispensable mais qui se laisse écouter.

Le skeud commence avec Revolution et on peut dire que ça envoie du bois. Le chant clair est maîtrisé, il y a une certaine rage dans les refrains et ces derniers rentrent bien en tête. Du point de vue technique, c’est simple, mais c’est propre est concis avec ce qu’il faut de guitare et de batterie. Le deuxième titre, Cry, suit le même chemin et s’avère même supérieur au premier morceau. Plus nerveux, plus construit, avec un refrain montrant une grande maîtrise technique dans la voix, on sent qu’il y a un sacré potentiel, surtout quand on écoute la ligne de basse en fond. D’autant plus que le titre part vraiment vers un style métal sur la fin et c’est vraiment très agréable. On retrouvera cette rage dans le morceau A Song to Stifle Imperial Progression (A Work in Progress) qui est typiquement un morceau métal avec un chant screamo mais qui est contrebalancé par un refrain joyeux et plus scandé. Le titre est très surprenant mais vraiment bien foutu. Cependant, ce seront certainement les seuls morceaux possédant un peu de nervosité et étant un tant soit peu ingénieux. On pourra noter El-Oh-Vee-Ee qui rappelle la belle époque de groupe comme Adema, proposant un métal emo sympathique mais finalement inoffensif. Ici, le titre est agréable grâce à des chœurs donnant de la force au morceau et qui font penser immédiatement à des groupes comme Thirty Seconds to Mars.

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Par la suite, le skeud ne tombe pas dans la désuétude, mais le groupe ne va proposer que des morceaux assez simples, dans un style plus calme, plus gentil et où le chanteur ne montrera pas sa puissance vocale et c’est bien dommage. Generation Throwaway est le symbole de ce changement dans le skeud, étant dans une démarche calme et faisant la part belle à une sorte de démesure dans le refrain avec un grand renfort de chœur. Make Believe est dans la même démarche tout en étant encore plus commercial avec une structure très marquée et allant presque chercher dans la pop. Alors c’est efficace puisque le refrain rentre vite en tête mais c’est bien en deçà du début d’album. Alors que reste-t-il ? Un titre faussement pop rock presque reggae avec Imaginary Enemy qui s’écoute mais qui ne reste pas en mémoire. Une sorte de slow à l’américaine avec Kenna Song mais qui reste d’une trop grande simplicité et avec une boîte à rythme dégueulasse. Ou encore Overdose, un morceau d’amour franchement dispensable.

Au final, Imaginary Enemy, le dernier album du groupe The Used, n’est pas une tuerie et restera pour certains assez décevant. Sur douze titres, les quatre premiers morceaux sont vraiment très bons, mais le reste demeure trop gentil et pas assez incisif pour marquer l’auditeur. Certes, cela reste du bon rock alternatif avec une pointe de pop, mais quand on voit la qualité des premiers morceaux, on ne peut qu’être déçu par le chemin pris par la suite. Dommage, il y a matière à faire quelque chose de vraiment très fort, on se contentera d’un skeud sympathique mais pas inoubliable.

  1. Revolution
  2. Cry
  3. El-Oh-Vee-Ee
  4. A Song to Stifle Imperial Progression (A Work in Progress)
  5. Generation Throwaway
  6. Make Believe
  7. Evolution
  8. Imaginary Enemy
  9. Kenna Song
  10. Force Without Violence
  11. Overdose
  12. Money Monster

Note: 13/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=CE2CAvJZiiM[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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