mars 29, 2024

Calvary

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De : John Michael McDonagh

Avec Brendan Gleeson, Chris O’Dowd, Kelly Reilly, Aidan Gillen

Année: 2014

Pays: Irlande, Angleterre

Genre: Drame

Résumé:

La vie du père James est brusquement bouleversée par la confession d’un mystérieux membre de sa paroisse, qui menace de le tuer. Alors qu’il s’efforce de continuer à s’occuper de sa fille et d’aider ses paroissiens à résoudre leurs problèmes, le prêtre sent l’étau se refermer inexorablement sur lui, sans savoir s’il aura le courage d’affronter le calvaire très personnel qui l’attend…

Avis:

Après un premier film très remarqué, « L’irlandais« , une bonne comédie qui voyait Don Cheadle, agent du FBI, débarquer en Irlande, dans un petit village pour y résoudre un problème de drogue. John Michael McDonagh nous revient trois ans plus tard avec ce drame touchant et dur sur la fatalité et la foi. Un changement de registre, certes, mais pas si énorme que ça, puisque son nouveau film usera de beaucoup d’humour noir pour un drame de cet acabit. Un humour noir, avec des dialogues bien ciselés, qui était bien présent dans son premier film, que l’on appréciera de retrouver et qui fait du bien dans ce sombre tableau.

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L’intrigue évolue dans un petit village en Irlande, à peu près sans histoire. Un dimanche matin comme tous les autres, le Père James a entendu les confessions de ses paroissiens. Mais l’une d’elles va retenir son attention. Un homme lui confesse avoir été violé à mainte reprise quand il était enfant par un prêtre, aujourd’hui décédé. Une confession dramatique et bouleversante, qui se conclut par l’annonce de son assassinat, prévu pour le dimanche suivant. L’homme justifie l’assassinat d’un bon prêtre pour ouvrir les yeux des gens et le Père James est bon et aimé de tous. Abasourdi et résigné par cette confession, le prêtre n’a pas eu le temps ou n’a pas voulu voir le visage de sa brebis égarée. Dès lors, il n’a plus qu’une semaine pour essayer de retrouver cet homme et l’en dissuader. Mais qui peut être perdu au milieu de tous les braves gens de ce petit village au cadre idyllique où jamais rien ne se passe ?

Comme je le disais plus haut, John Michael McDonagh nous avait régalé avec son premier film et l’on attendait le suivant avec beaucoup de curiosité et il a fini par franchir les frontières de son île pour s’installer trop discrètement dans nos salles, puisqu’il ne jouira que de vingt et une copies.

À la découverte de la bande-annonce, je fus immédiatement enthousiasmé, le film s’annonçant profond et décalé. Alors est-ce que John Michael McDonagh, pour son second passage derrière la caméra, tient-il les promesses et les espoirs que l’on avait placés en lui ? Eh bien, je vous confesserais que plus ou moins, car ce « Calvary » a de très bons atouts, mais aussi de moins bons, ce qui nous donne un portrait alléchant, mais quelque peu ennuyant.

« Calvary » s’ouvre sur une surprenante confession et c’est ce qui va être le très gros point fort du film. De cet homme dont on va entendre la confession, on ne verra jamais le visage, ce qui laissera planer un mystère pendant tout le film. Dans un petit village près de la côte, tout le monde se connaît bien, et pour retrouver cet homme, nous n’aurons que sa voix comme indice. Un indice assez fort me direz-vous, mais John Michael McDonagh a eu l’excellente idée de prendre un comédien qui a une voix des plus banales, ce qui fait qu’elle va se confondre avec les autres habitants du village, si bien que si la confession nous marque, le souvenir de cette voix se perd au fur et à mesure des rencontres. Avec ce procédé, le réalisateur lance le mystère. Qui peut bien être ce tueur ? Il va alors transformer ce petit village irlandais en immense Cluedo, où tout le monde peut être suspect et c’est ce qui m’a beaucoup plu dans ce film. Chacun peut avoir un motif, tout le monde peut paraître bizarre et le spectateur y va de sa petite enquête. Mais voilà, si l’intrigue et l’idée sont très bonnes, dans sa forme, je dois dire que « Calvary » manque de rythme. J’ai trouvé le film très long, surtout en cours de visionnage. Alors qu’il était très bien parti, en milieu de film, l’intrigue se relâche un peu, peut-être à cause de la passivité de son personnage principal. Centré sur sa foi et son ressenti, il affronte cette « dernière » semaine de vie, sans trop de réactions au départ. Si c’est la volonté de Dieu… Et du coup, le film a tendance à tourner un peu en rond dans son quotidien. Mais heureusement, le réalisateur rattrape bien les choses et après une bonne trentaine de minutes de longueurs, il redonne à son personnage l’envie de vivre et surtout la curiosité de savoir. La fin est aussi dure que prenante. Et d’un coup, on en oublierait presque les longueurs encourues pour arriver à ce final qui laissera sans voix.

L’autre beau point fort du film, c’est dans ses décors, enfin les plans de cette région que le réalisateur filme amoureusement. L’Irlande est belle, imposante, verdoyante et aussi angoissante. Plusieurs plans laissent à penser que le personnage principal est piégé au milieu de ces immenses plateaux qui collent la petite ville. Le film a beaucoup de charme et est très joli à regarder.

Le réalisateur a de nouveau confié le rôle principal de son film à Brendan Gleeson qui trouve là l’un de ses plus beaux rôles. Comme une force tranquille, le comédien affronte le destin de son personnage avec dignité, intelligente, drôlerie parfois, et crédibilité. Il est très bon dans le rôle de ce prêtre, que l’on croirait écrit pour lui. Triste et mélancolique, Brendan Gleeson prouve qu’il peut tenir tout un film sur ses épaules et qu’il peut faire autre chose que des seconds rôles. Le réalisateur s’est fait plaisir pour la suite de son casting, puisque la plupart des habitants du village sont tenus par d’excellents acteurs. Ainsi, on retrouvera la crème de la crème du cinéma britannique. Chris O’Dowd (« The IT Crowd« ) , Aidan Gillen (« Game of Thrones« ) , Kelly Reilly (« Sherlock Holmes« ) , Isaach de Bankolé ( » The Limits of Control« ), Dylan Moran (« Shaun of the Dead« ) , M. Emmet Walsh (« Le journal intime d’un homme marié« ), Domhnall Gleeson (« Il était temps« ), David Wilmot (« Les Tudors« ), Pat Shortt (« Queen & Country« ), le casting est incroyablement varié et chacun est bien à sa place. On retrouvera même une Marie-Josée Croze touchante de sincérité. Le réalisateur s’est vraiment fait plaisir et son casting est superbe.

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C’est donc vraiment dommage qu’il y ait toutes ces longueurs qui nous font sortir à plusieurs reprises du film. Car hormis ceci, le reste de ce « Calvary » est vraiment très bien et le film vaut le coup d’œil. Ce deuxième long métrage sera est alors moins réussi que « L’Irlandais » dans sa forme, mais reste en contrepartie, dans son fond, vraiment excellent. Un film que je conseille tout de même, car comparé à beaucoup de films qui sortent chaque semaine, ce « Calvary » reste au-dessus du lot.

Note : 13/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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