avril 25, 2024

Trillium

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Auteur : Jeff Lemire

Editeur : Urban Comics

Genre : Science-Fiction

Résumé :

En 3797, la botaniste Nika Temsmith recherche une plante dans les confins les plus reculés de l’espace connu. En 1921, l’explorateur anglais William Pike mène une expédition pour trouver un temple Incas aux propriétés salvatrices légendaires. Isolés à des années-lumière l’un de l’autre et alors que les murs de la réalité s’effondrent autour d’eux, ces deux âmes sœurs vont se rencontrer et vivre la dernière histoire d’amour de l’humanité.

Avis :

La science-fiction est un genre qui permet à un auteur de laisser libre cours à son imagination. Sans presque aucune limite, ce genre peut se limiter à des théories avérées comme aux fantasmes les plus fous. D’ailleurs, la mode semble être à ce genre, puisque beaucoup de films ou blockbusters récents sont de la SF comme Elysium, Interstellar, Le Dernier Pub Avant la Fin du Monde ou encore Pacific Rim. Dans le domaine du comics, c’est un peu plus compliqué, le format laissant plus de places aux super-héros. Jeff Lemire est un auteur complet puisqu’il à commencer en autodidacte avec son récit Lost Dogs avant de se faire enrôler par le label Vertigo de DC Comics. Il va relancer des séries comme Superboy ou Animal Man et il sera le scénariste de la nouvelle série papier Green Arrow (dont s’inspire grandement la série télé). Trillium est une histoire très particulière qui allie SF et histoire d’amour et qui dans un certain sens se rapproche du dernier film de Christopher Nolan, tout en évitant les écueils de ce dernier.

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Nika vit en 3797 dans un vaisseau spatial. Elle doit trouver une plante, le trillium qui est censée sauver l’humanité d’un virus intelligent, la crépine. Seulement, cette plante appartient aux Athabitiennes, une race extraterrestre qui semble inoffensive mais mystérieuse, hébergeant un temple d’apparence maya au sein de leur village. William vit en 1927 et il est un explorateur qui possède la fièvre de la découverte. Il poursuit une exploration en Amérique du Sud, le menant devant un temple maya perdu. Il se retrouve alors nez à nez et une histoire d’amour universelle va naître.

Trillium n’est pas un comics comme les autres, de par son histoire tout d’abord, mais aussi dans sa façon d’aborder sa lecture. En effet, afin d’aborder les différentes époques que traversent nos héros, le livre ne se lit pas dans le même sens. Ainsi, lors du premier chapitre, on suit l’histoire de Nika dans le bon sens, puis on doit retourner le livre pour suivre les débuts de William. Et tout le long du récit, il faudra de temps à autre tourner le livre, comme un portail transdimensionnel qui joue avec le temps. Cette façon de faire peut paraître inutile, mais elle offre une vraie marque de fabrique et montre que Jeff Lemire a vraiment un excellent sens de la mise en scène. C’est un livre qui se lit, mais c’est un livre qui se vit aussi et c’est le plus important.

Ensuite, son histoire est très prenante. Le début est très intriguant avec cette aspect fin du monde, puis l’auteur va faire partir le lecteur vers une autre histoire, loin de la crépine et du trillium. Le voyage ne s’arrêtera pas là puisque l’auteur essaye d’analyser les dégâts sur des époques passées à cause d’une bêtise faite dans le futur. Encore une fois, le tout est fluide et ne perd pas le spectateur dans des expectations douteuses ou scientifiquement trop rigoureuses. Mais bien au-delà du voyage spatial et temporel, le récit s’appuie surtout sur l’histoire d’amour entre les deux protagonistes. Si le film de Nolan, Interstellar prônait une fin cucul la praline avec l‘amour est la réponse à tout car c’est un sentiment universel (comme la peur les chéris), Trillium propose la même chose mais avec une histoire plus simple entre deux personnes qui finalement s’aime depuis la nuit des temps et deviendront des étoiles pour l’éternité. C’est beau, c’est efficace et c’est très touchant, d’autant plus que les deux personnages sont très bien travaillés.

Reste le dessin qui peut rebuter certains lecteurs. Les traits sont un peu tremblotants et on aura l’impression d’être devant une BD franco-belge plutôt qu’un comics américain. Mais il est difficile de juger une telle œuvre sur son dessin, car ce n’est vraiment pas ça le plus important. On remarquera tout de même certaines colorisations au lavis d’une grande beauté et une certaine recherche dans le design des véhicules et des races extraterrestres. A noter que Jeff Lemire a quasiment tout fait, n’ayant recours qu’à un peu d’aide sur la colorisation, ce qui est très fort.

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Au final, Trillium est un comics relativement intéressant, changeant la perception du lecteur et s’amusant avec lui dans sa façon de lire et dans sa narration assez déstructurée mais qui retombe toujours sur ses pattes. Mais attention Trillium est avant tout une histoire d’amour universelle, dans une aventure de science-fiction et cela ne peut pas plaire à tout le monde, surtout avec des dessins peu lisses.

Note : 15/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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