avril 20, 2024

Foo Fighters – Sonic Highways

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Avis :

Que reste-t-il lorsque le leader d’un groupe devenu mythique disparait des suites d’un suicide ? Passé à la postérité, Nirvana fut un groupe de grunge qui connut un succès mondial et qui resta dans les annales de la musique rock après la mort de Kurt Cobain, le charismatique chanteur. Dave Grohl était le batteur de ce groupe, et tel un phénix qui renait de ses cendres, il n’a pas laissé tomber la musique, redonnant un coup de fouet au milieu du rock avec son projet Foo Fighters. Suite à un premier album où il a enregistré quasiment tous les instruments, il a construit son groupe, s’appuyant sur d’autres musiciens, afin de devenir l’un des groupes phares de la scène rock. Trois ans après Wasting Light, le groupe revient avec un album au concept intéressant, huit titres, enregistrés dans huit endroits différents, avec huit légendes locales. Autant dire que le projet a de quoi exciter les imaginations les plus folles, surtout quand on sait que Buddy Guy représente Chicago dans l’une des chansons. Mais au final, huit titres, c’est assez court et le projet ne serait-il pas trop ambitieux ? Il est clair que non à l’écoute de cet album qui dure un peu plus de 40 minutes et qui est vraiment un excellent album rock.

Le skeud démarre avec Something From Nothing et le titre est dans la veine de tout ce qu’a fait le groupe jusqu’à maintenant. Cela démarre lentement, avec une petite guitare, une voix feutrée avant de monter en vitesse et d’annoncer la couleur avec un final très hard et une voix qui crie bien. Mais le plus intéressant dans ce morceau, c’est la rupture en milieu de chanson, qui change complètement de rythme de manière inattendue mais avec un grand savoir-faire et une maîtrise technique incroyable Pendant un moment, on sort de la chanson pour se retrouver dans une autre ambiance avant de replonger dans le thème récurrent. C’est vraiment excellent et on sent que le morceau a été très travaillé, il s’agit d’ailleurs d’un des meilleurs morceaux du groupe. Par la suite, The Feast and the Famine est un bien plus simple, allant chercher des références vers le grunge et le punk rock, tout en gardant une vraie identité. Le titre est très réussi, entrainant, avec un refrain entêtant, mais qui demeure moins travaillé que le titre précédent et qui est bien plus court. Cependant, Dave Grohl montre qu’il possède encore de bonnes cordes vocales, comme pour le final du titre précédent, montrant qu’il pourrait presque aller jusqu’au growl. Congregation rentre dans la catégorie des morceaux purement rock, en étant bien moins nerveux que les deux morceaux précédents. Mais le titre, long de plus de cinq minutes reste très réussi avec des mélodies parfaites, qui rentrent bien en tête, notamment avec ce petit son de gratte bien intéressant. Et le fan chantera irrémédiablement Open Yours Eyes, Step in the Light. En milieu d’album, on trouvera certainement le meilleur morceau de l’album, construit en diptyque et qui offre une entrée en la matière assez atypique avant de partir vers une belle énergie, toutes guitares dehors, pour retomber ensuite vers quelque chose de plus calme et dans l’émotion. What Did I Do ?/God as my Witness est vraiment l’un des titres les plus réussis du skeud.

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Outside, qui marque le début de la seconde moitié démarre avec une belle ligne de basse avec de partir dans un gros rock bien cool et bien nerveux. La rupture au milieu de la chanson est agréable, montrant toutes les qualités musicales des guitaristes et arpentant le chemin sinueux du rock old school avant de repartir vers quelque chose de plus conventionnel et rapide. In The Clear est un titre plus doux tout en restant bien rock, mais qui fait plus dans l’émotion et on prendra un malin plaisir à chanter par-dessus, le groupe renouant avec un morceau simple et court. La petite déception viendra du titre suivant, Subterranean, qui est dans le même rythme tout son long, allant vers quelque chose de calme, posé mais un peu ennuyant au bout d’un certain moment. C’est dommage, car on sent la volonté de faire un titre différent des autres, mais le groupe se fourvoie un petit peu dans quelque chose de trop mou et dans lequel l’émotion n’est pas assez marquée. Mais c’était surement pour mieux surprendre avec le dernier morceau, I am a River, titre long de plus de sept minutes, mais qui monte crescendo, pour fournir un moment incroyable de technicité et d’énergie. Alors certes, on pourra reprocher au groupe de répéter vingt fois la même chose à la fin, mais la maîtrise est bien présente et le groupe à tous les petits jeunes ce que le mot rock veut dire, offrant une montée en énergie puissante et prenante, sans partir dans le n’importe quoi ou la facilité.

Au final, Sonic Highways, le huitième album des Foo Fighters est vraiment un excellent album partant d’un concept novateur et intéressant. Si l’on pouvait croire que l’album serait court, il n’en est rien et il emporte l’auditeur vers des titres rock classiques, mais maîtrisés et avec des moments qui rentrent bien en tête. Peut-être pas le meilleur album des Foo Fighters, mais un très bon skeud pour cette fin d’année.

  1. Something From Nothing
  2. The Feast and the Famine
  3. Congregation
  4. What Did I Do ?/God as my Witness
  5. Outside
  6. In the Clear
  7. Subterranean
  8. I am a River

Note: 17/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=V_YlZ1JdcVk[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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