mars 19, 2024

Le Masque de Troie – David Gibbins

troie

Auteur : David Gibbins

Editeur : First

Genre : Thriller

Résumé :

En 1876. Mycènes, Grèce. Heinrich Schliemann, l’homme qui a découvert Troie, trouve le masque d’or d’Agamemnon et un autre artefact dont il ne parlera jamais. Il meurt en emportant son secret avec lui. Perdu, semble-t-il, à jamais… 1945. Allemagne. La libération d’un camp de concentration révèle des indices menant à des antiquités volées par les nazis, mais aussi à une arme bien plus terrifiante que tout ce que l’on a imaginé et conçu depuis… De nos jours, en mer Egée, Jack Howard retrouve l’épave d’une galère de guerre qui aurait fait partie de la flotte d’Agamemnon et se lance dans une chasse au trésor de tous les dangers à travers toute l’Europe. Mais de la Guerre de Troie à la Solution Finale, l’Histoire cache nombre de monstrueux secrets. Et à trop vouloir creuser, Jack va prendre le risque de perdre ce qu’il a de plus précieux… sa propre fille.

Avis :

Après avoir touché du bout des doigts le joyau céleste et l’énigme de la XVe légion, l’archéologue Jack Howard se penche sur les mystères qui entourent la cité de Troie. Car oui, le site de la ville longtemps considérée comme un mythe recèle encore des trésors cachés. À l’instar de ses précédents romans, David Gibbins tente de nous en apprendre plus en étayant une histoire à la fois divertissante et instructive. D’aucuns rapprochent ses récits de l’œuvre de Clive Cussler. À ce titre, Dirk Pitt, l’un de ses personnages emblématiques, peut se comparer à Jack Howard. Or, il ne suffit pas d’écrire dans la même veine qu’un auteur ou dans un genre particulier pour se démarquer de la concurrence.

Le succès de David Gibbins peut se résumer à une recette réitérée (presque) tous les ans pour un nouveau livre. Il est vrai que l’on notera des plans quasi identiques quand il s’agit de décrire la trame principale : une énigme archéologique, des intervenants passionnés avec des moyens confortables, une longue succession de propos pour plonger dans les méandres historiques et une éventuelle découverte à la clef. La formule magique d’un best-seller ? En un sens, oui, car les sujets sont toujours fascinants pour peu que vous vous intéressiez à l’étude des civilisations anciennes et les nombreux blancs qui jonchent leur passé.

Les thèmes, plus ou moins connus du grand public, captivent et promettent un traitement crédible. Attention toutefois à ne pas confondre réalité et fiction, car les hypothèses avancées dans les livres de David Gibbins demandent à être prouvées. Enveloppés dans un bagage romanesque, les experts ou les professionnels auront tôt fait de démêler le vrai du faux. Pour le commun des mortels ou les amateurs en herbe, les notes de l’auteur permettent d’y voir plus clair. Malgré une attention et un soin particulier au fil des lignes, il faut tout de même reconnaître un manque d’originalité dans le fond.

Si les qualités demeurent les mêmes qu’auparavant, on peut en dire autant des défauts. La progression reste assez poussive avec des chapitres descriptifs assez longs et denses (encore une fois, on atteint la vingtaine pour 500 pages). Les dialogues interminables se montrent trop statiques. Les explications pleuvent et sont trop nombreuses si bien que le novice se noiera sous l’afflux continuel de données, de dates et d’événements importants. Même en ayant de bonnes notions d’histoires, difficile de tout retenir et de resituer par rapport au contexte. N’oublions pas également un langage technique qui en décontenancera plus d’un. N’espérez donc pas un semblant d’évolution en ce qui concerne les méthodes d’écriture.

Constat identique pour un panel de personnages que l’on connaît bien à présent. Les protagonistes restent toujours aussi sympathiques, mais les péripéties n’amènent aucun point critique pour les faire avancer dans la sphère privée. L’absence d’antagonistes et d’enjeux y est pour beaucoup dans cette stagnation. L’on décèlera bien quelques individus malintentionnés tout comme l’ombre du nazisme plane sur l’intrigue, mais ce n’est clairement pas l’intérêt premier du livre. À noter, la présence bienvenue d’Heinrich Schliemann à deux reprises au sein du récit. En somme, un travail honnête est effectué, mais guère transcendant.

Au final, Le masque de Troie demeure un thriller historique convenable, agréable à parcourir, mais peu original. En effet, les habitués des aventures de Jack Howard retrouveront aisément leurs marques tandis que les nouveaux venus y verront un roman bien écrit, mais un tantinet long (surtout si l’on n’accroche pas au sujet principal). Autant de qualités et de défauts qui s’amalgament pour former un certain équilibre dans une trame correctement construite, mais trop détaillée à certains endroits. Un fond peu surprenant, mais un ouvrage distrayant et richement documenté pour les amoureux de l’archéologie. Autrement dit, le livre s’adresse à un public précis. Pour les autres, une difficile mise en bouche dans les gouffres de l’histoire…

Notes : Pour les allergiques à la lecture qui souhaiteraient connaître les circonstances de la découverte de Troie, le téléfilm « Troie, la cité du trésor perdu » de Dror Zahavi est une alternative intéressante, bien que romancée. Le DVD, distribué par Elephant Films, est disponible au prix d’un (gros) livre de poche avec trois heures de programme à la clef, mais sans bonus.

Note : 13/20

Par Dante

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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