mars 28, 2024

Pascal Obispo – Le Grand Amour

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Avis :

Parmi les grands mâles dominants de la chanson français, Pascal Obispo s’est rapidement fait un nom au même titre que ses copains que sont Florent Pagny, Calogero ou encore Patrick Bruel. Apparu à l’aube des années 90, et après quelques ébats auditifs dans différents groupes aux noms bien franchouillards, ce qui deviendra le chauve chantant s’est fait connaître du grand public grâce à des titres comme Tomber Pour Elle ou Plus que Tout au Monde. Fort de son succès commercial, il n’attend pas pour se montrer généreux et bon, chantant ainsi pour venir en aide à la lutte contre le Sida ou encore pour les Restos du Cœur. Néanmoins, chanter c’est bien, donner c’est mieux et difficile de se voiler la face quand on fait raquer les fans plutôt que de donner son pognon, alors que l’on en a bien plus que la moyenne. Bien entendu, par la suite, les albums se succèdent, les titres deviennent des tubes pour la vox populi et l’homme devient un incontournable de la scène française. Seulement, à force de copier ses références, l’homme commence à mal se faire voir par les artistes comme Michel Polnareff, faisant passer le vieux bonhomme pour un grincheux. Eh oui, c’est bien connu, Pascal Obispo est cool, et il le montre bien, dans son égo démesuré, avec des tenues pseudo jeune hippie et son sourire narquois. Mais faisons abstraction du personnage et centrons nous plutôt sur son dernier opus, Le Grand Amour (difficile de faire plus vendeur), où l’on peut voir le chanteur se boucher les oreilles. Ce geste est-il prémonitoire ?

Le skeud commence avec Pendant que je Chante et il fait illusion la première minute. Une mélodie sympathique, de vrais instruments, on pourrait presque croire que le morceau va décoller et donner du bon son. Mais que nenni, il faut fournir aux gens ce qu’ils attendent et le titre va rester mou du genou. Mais pire que cela, les paroles sont juste affreuses. En gros, le chanteur nous explique qu’il faut vivre malgré les malheurs du monde, sans rien y faire puisque de toute manière nous sommes impuissants face à ça. En voilà un sacré rebelle qui sait envoyer valser les valeurs communes ! Et ce qui sort en globalité de cet album, c’est exactement la même chose. Il n’y a rien de marquant, rien d’intéressant, que ce soit d’un point de vue musicalité, mélodie ou chant. Parmi les plus mauvais morceaux, on pourra citer Arigato, un titre japonais histoire de rallier les fans de mangas à sa cause, un titre lénifiant, et ne marquera personne. On pourra aussi assister avec une certaine gêne au titre Un Homme est Passé et encore une fois, c’est mauvais, que ce soit dans l’écriture ou dans la recherche de mélodie (mais y-en-a-t-il une ?). L’autre problème du skeud, c’est que malgré les 11 titres, on oubliera très vite les trois derniers morceaux, tant l’ennui nous aura gagné dès la première demi-heure.

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Alors effectivement, on pourrait croire que vocalement, ça vise le haut du panier, sinon comment on pourrait expliquer un tel succès ? Mais même là, c’est raté. On pourra se délecter de sa grande performance dans D’Un Ave Maria, où il pousse dans les aigus et nous démontre son incapacité à faire autre chose qu’espérer susciter l’émotion chez la ménagère de plus de cinquante ans. C’est assez triste à voir mais surtout à entendre. Alors il reste Quand J’Entends la Musique, en duo avec la sublime Elodie Frégé et qui peut peut-être sembler sympathique. MAIS, au niveau des paroles, encore une fois, c’est la catastrophe. Entre mégalomanie et louange à soi-même, on ressent tout le grand amour qu’il ressent pour sa propre personne. En effet, sous couvert de parler de la musique en général, on sent qu’il parle de sa musique et visiblement, quand il l’écoute, il quitte la Terre tellement c’est bon.

Au final, Le Grand Amour, le dernier effort de Pascal Obispo est une purge infâme dont toute la publicité qui a été faite autour est une démarche horrifiante et une preuve de la lobotomie que veulent instaurer les grands groupes et les grandes chaînes. Perdu entre mégalomanie et facilité, le skeud se révèle mou, chiant et à peine écoutable pour qui désire une vraie recherche dans la musique. D’après une interview chez Laurent Ruquier, le bonhomme fait des mélodies à succès car il écoute les gens et les comprend. Nous, on ne doit pas être les gens qu’il désigne… Quand on vous parlait de mégalomanie…

  1. Pendant que je Chante
  2. D’Un Ave Maria
  3. Un Jour
  4. Arigato
  5. Le Grand Amour
  6. Un Homme est Passé
  7. Quand j’Entends la Musique en duo avec Elodie Frégé
  8. Saigne
  9. Le Lanceur de Couteaux
  10. La Rouille
  11. Villa Said

Note : 02/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=FBq4eSKWk1M[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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