avril 23, 2024

1900

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Titre Original : Novecento

De : Bernardo Bertolucci

Avec Robert De Niro, Gérard Depardieu, Dominique Sanda, Francesca Bertini

Année : 1976

Pays : Italie, Allemagne, France

Genre : Drame

Résumé :

Parabole sur l’itinéraire de deux enfants qui naissent en 1900 dans un village d’Emilie. L’un, Olmo Dalco, appartient au milieu des métayers, l’autre, Alfredo Berlinghieri, est le fils du propriétaire.

Avis :

Difficile d’écrire quelque chose sur « 1900« , l’immense fresque d’un peu plus de cinq heures de Bertolucci tant le film m’a divisé entre deux sentiments extrêmes, c’est-à-dire, l’admiration et la haine. Oui, deux sentiments qui se contredisent totalement pour deux parties de film qui le sont tout autant. Mais malheureusement même si le film détient de très beaux éléments, c’est la déception et un gout très amer qui prime et me reste en bouche.

1900

L’Italie en 1900, deux enfants naissent presque en même temps dans un petit village. Olmo est le premier à voir le jour, fils de paysan, il se prépare à une vie des plus rudes à cette époque. Le deuxième s’appelle lui Alfredo et il est fils de patron. Si dans leur jeunesse les garnements vont être amis, plus tard avec leurs conditions de vie, les deux amis vont s’éloigner doucement pour prendre des routes opposées. Les événements dans le pays et la montée en flèche du communisme vont les voir se rapprocher autant qu’ils vont aussi s’éloigner encore un peu l’un de l’autre.

Fresque sur la montée du communisme en Italie au début du siècle dernier, « 1900 » est un film qui m’a fait passer un très mauvais moment. Quatre années après avoir séduit et provoqué le monde avec son plus que culte « Un dernier tango à Paris » le réalisateur italien revient avec un film d’un peu plus de cinq heures qui vont nous raconter comment la vie sépare deux amis de par leur milieu de naissance.

C’est un film que j’avais très envie de voir pour plusieurs raisons. La première étant qu’il réunit à l’écran un sacré beau casting, puisque Gérard Depardieu donne la réplique à Robert De Niro et Donald Sutherland, rien que pour ceci le film m’en donnait l’eau à la bouche. Ensuite comme le film est réalisé par Bertolucci, je ne pouvais qu’être curieux ayant beaucoup aimé « Beauté volée » et « The innocent« . Puis enfin le sujet en lui-même m’intéressait beaucoup, les histoires d’amitié brisée ou non.

Le film est alors divisé en deux parties bien distinctes. La première, plus légère et « joyeuse », m’a offert tout ce dont j’avais envie de voir. L’histoire est jolie, les deux personnages enfants sont attachants et le contexte, plein de tensions, laissait imaginer que du bon pour la suite. Bertolucci installe une bonne ambiance et quand les deux gamins deviennent de jeunes adultes, le film reste très intéressant. Je me suis vraiment laissé prendre par l’histoire et je dois dire que les deux premières heures sont passées à une vitesse folle. Et petit à petit comme convenu, l’histoire s’assombrit. Meurtres, trahisons, manipulations et jalousies viennent noircir le tableau, et petit à petit, je sombre avec son histoire. Alors que la première partie est superbe, la dernière heure et demie du film va s’avérer être un très long moment parfaitement détestable. J’ai trouvé que le réalisateur sombrait dans le glauque. Son film donne dans le misérabilisme, dans le choquant, le sensationnel, mais c’est trop d’un coup et gratuit. J’ai eu la désagréable impression que d’un coup, Bertolucci avait pété un câble et s’était perdu et ne savait pas trop où aller avec cet immense film interminable et il a comblé le reste de son film avec des longueurs, beaucoup de longueurs, des incohérences, de la violence complètement gratuite, des discours enflâmés sur le mal des patrons, mais qui sonnent faux. D’un coup, j’ai eu l’impression que le film tombait à outrance dans le manichéisme, les clichés et la facilité. De plus, les comédiens justes jusque-là, surjouent la plupart du temps et j’ai trouvé cette façon de faire insupportable. Le film se répète, et les discours d’un Depardieu enflammé par la rage et l’injustice deviennent lourds. Le réalisateur appuie beaucoup trop sur ce qui est mal ou bien et ne nous laisse aucune réflexion. Les patrons c’est le mal et le communisme le bien un point c’est tout, on n’a pas d’autres choix et c’est dommage, car, peut-être qu’avec plus de subtilités, on aurait pu se laisser convaincre, mais ici pas du tout, j’ai eu plus l’impression de me faire engueuler sans trop savoir pourquoi.

J’ai vraiment eu l’impression d’une cassure entre le début et la fin. Alors que le début est plein de lyrisme et qu’on sent une tension monter en arrière-plan, l’explosion et le changement radical du film m’ont complètement détruit toutes les bonnes impressions du début et j’ai trouvé ça si énervant, insupportable et les personnages si bêtes que l’ensemble en a fortement taché ma vision du film. D’ailleurs plus l’histoire avançait et plus mon intérêt s’éloignait du film et j’ai fini par le trouver interminable. Et j’avoue que le générique de fin est arrivé comme une libération.

Les acteurs seront donc à l’image du film, c’est-à-dire en demi-teinte. Gérard Depardieu est parfait en début de film et insupportable à la fin. Robert De Niro est comme Depardieu, très bien au début, assez fade sur la fin. Il incarne un personnage que j’ai trouvé très moyen au final. Et j’ai eu beaucoup de mal avec Dominique Sandra, qui incarne la femme de De Niro, et qui est insupportable, dans son jeu comme dans son personnage. Seul Donald Sutherland s’en sort haut la main, étant démoniaque comme jamais, il crève l’écran et quand il est là, on ne retient que lui. J’ai beau reconnaitre que l’acteur est génial, dans la peau de cette ordure, mais beaucoup de ce que j’ai détesté dans l’histoire vient aussi de son personnage. Comme toute la violence gratuite qui découle de l’histoire.

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Je suis donc vraiment très déçu de ce film et je ne suis pas prêt de le revoir et c’est bien dommage, car sur plus de cinq heures de film il y a plus de la moitié que j’ai trouvé extraordinaire, mais ce changement de style m’a vraiment tout gâché, m’a laissé frustré, déçu et sans voix.

Note : 07/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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