avril 18, 2024

La Colline a des Yeux

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Titre Original : The Hills Have Eyes

De: Alexandre Aja

Avec Aaron Stanford, Vinessa Shaw, Kathleen Quinlan, Emilie de Ravin

Année : 2006

Pays : France, Etats-Unis

Genre : Horreur

Résumé :

Pour fêter leur anniversaire de mariage, Big Bob Carter, un ancien policier de Cleveland, et sa femme Ethel ont demandé à leur famille de partir avec eux en Californie. Big Bob est sûr que faire la route tous ensemble les aidera à resserrer des liens familiaux un peu distendus.
Même si tout le monde vient, personne n’est vraiment ravi d’être là. Lynn, la fille aînée, s’inquiète du confort de son bébé. Son mari, Doug, redoute de passer trop de temps près de son beau-père. La jeune Brenda regrette de ne pas être allée faire la fête à Cancun avec ses amis. Et Bobby ne s’intéresse qu’aux deux chiens de la famille.
Une route désertique va conduire les Carter vers le pire des cauchemars…

Avis :

S’il y a un exercice difficile dans le cinéma, c’est de passer derrière un grand cinéaste pour retoucher à son film. Si Wes Craven n’est pas non plus un modèle de réalisateur, ayant fait des daubes autant que des films intéressants (peut-on vraiment renier ce type qui a créé Freddy Krueger, l’un des plus grands boogeyman du cinéma horrifique ?), son film La Colline a des Yeux de 1977 a marqué beaucoup de personnes à l‘époque et même choqué quelques âmes sensibles. Il faut dire que derrière l’apparence toute simple du film de cannibales à sales gueules, il a su mettre en avant une critique acide de l’empire américain et des laissés pour compte ainsi que de l’utilisation d’armes nucléaires. C’est après s’être fait remarqué avec Haute Tension qu’Alexandre Aja est mis sur le projet du remake, espérant insuffler un peu de gore et de sulfureux dans cette œuvre qui commençait vieillir. Et on peut dire que le résultat est au-delà des espérances.

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Chéri, ça va trancher !

L’histoire est relativement simple. Une famille purement américaine souhaite partir en Californie pour célébrer l’anniversaire de mariage des parents. Mais plutôt que de s’y rendre directement, le père de famille, ancien flic, décide de traverser le désert avec toute la famille. Seulement, arrivé au dernier pompiste, ce dernier leur donne un raccourci, qui pourrait bien raccourcir leur espérance de vie. En effet, après un accident provoqué, la famille se fait attaquer par des dégénérés défigurés, emportant avec eux le bébé de la famille. Le père va alors s’armer de courage pour récupérer la chair de sa chair. Pas de surprise, on est bien face à un survival pure souche qui va devenir par la suite un revenge movie sévèrement burné et prenant.

Si beaucoup de personnes pensent que ce film est relativement binaire, ce qui est vrai dans son déroulement, il faut essayer de lire entre les lignes. Il est vrai que le film est classique, sa narration est linéaire et on aura droit à tous les clichés représentant la famille américaine dans toute sa splendeur avec l’apologie des armes à feu et une certaine prétention, allant de la bimbo allumeuse au père dur à cuire ancien flic. Mais Alexandre Aja va s’amuser à déstructurer tout ça, à gratter la surface de ces personnages pour mieux les détruire autant physiquement que psychologiquement. Ainsi, chaque personnage sera changé à jamais et certains mourront dans des conditions presque ironiques. Le traitement de chaque personnage est vraiment travaillé et on sera surpris de voir que celui que l’on prenait pour le looser va être finalement celui qui a le plus de couilles. Et chaque père qui voit ce film peut aisément se projeter dans ce personnage.

Mais au-delà de la destruction des protagonistes, Alexandre Aja va en profiter pour faire passer un message acide et âpre. On pourra y voir alors une critique cynique sur le nucléaire et le fait que le progrès ou l’argent domine certaines personnes humaines pour les grands pontes de ce monde. Car oui, les cannibales sont devenus comme cela à cause de quelque chose de bien précis, mettant en avant l’usage du nucléaire et les pressions financières. Bien entendu, cet aspect est marqué avec un côté gore totalement assumé, mettant à mal tous les films d’horreur psychologique qui sont sortis auparavant. On ne lambine pas sur le sirop de framboise, certaines séquences sont vraiment très bien faites (comme le suicide au fusil à pompe ou la difformité des cannibales) et on sera pris dans ce torrent de violence, espérant vraiment que le père retrouve son enfant. La baston entre le père et Jupiter est un modèle de violence et demeure l’une des séquences les plus fortes du métrage.

D’un point de vue du casting, Aaron Stanford remplit parfaitement son cahier des charges, se transformant en milieu du film, devenant le personnage le plus important et celui avec lequel le public aura le plus d’empathie. On notera aussi les présences remarquées de Ted Levine, Kathleen Quinlan et Vinessa Shaw, qui sont relativement remarquables dans leurs rôles. Enfin, difficile de passer outre les quelques références à son film précédent, comme la présence des deux oiseaux dans la caravane ou encore le réveil de la femme mourante dans les bras du personnage central.

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Où qu’elle est la poulette ?

Au final, La Colline a des Yeux d’Alexandre Aja est un pur bijou horrifique. Bien loin des productions visant à faire du pognon en ne traitant pas ses personnages et en mettant du gore en frontal, ce remake surpasse la vieille bobine du père Craven, proposant un message sous-jacent cynique et servant finalement un propos intéressant. Le film a bientôt dix ans et il demeure toujours efficace, preuve de ses qualités indéniables.

Note : 19/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=7_OtWfDWnwY[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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