avril 20, 2024

Fury

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De : David Ayer

 

Avec Brad Pitt, Shia LaBeouf, Logan Lerman, Michael Pena

 

Année : 2014

 

Pays : Etats-Unis

 

Genre : Guerre

 

Résumé :

 

Avril 1945. Les Alliés mènent leur ultime offensive en Europe. À bord d’un tank Sherman, le sergent Wardaddy et ses quatre hommes s’engagent dans une mission à très haut risque bien au-delà des lignes ennemies. Face à un adversaire dont le nombre et la puissance de feu les dépassent, Wardaddy et son équipage vont devoir tout tenter pour frapper l’Allemagne nazie en plein cœur…

Avis :

Alors qu’il y a quelques mois seulement, Sabotage, avec le governator Schwarzenegger, sortait sur nos écrans, Fury débarque en France. Le rapport entre ces deux films ? Le bien nommé David Ayer, qui a œuvré en tant que réalisateur sur chacun de ces deux projets. Si le premier semblait dans la digne lignée des action movie bourrés de testostérone, le second se place en fin de seconde guerre mondiale et promet, certes, son lot d’action, mais également une approche probablement plus terre à terre. Doté d’un budget de 68M de dollars, le film termine sa première semaine d’exploitation outre-atlantique avec 31M de dollars de recettes, un score plutôt moyen qui, on l’espère, trouvera plus de succès dans le reste du monde, tant l’œuvre en vaut le déplacement.

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En effet, si Ayer s’était jusque-là distingué (le mot est bien grand) dans les films d’action, en témoignent End of Watch ou Sabotage, il réalise ici un film de guerre prometteur, tant par son sujet (je ne parle pas de la seconde guerre mondiale, sujet classique, mais de suivre un équipage de tank Sherman) que par son spectacle. Car oui, ici, il est question aussi, et surtout, de spectacle. Ayer ne cache pas son ambition en ouvrant son film sur une scène d’apocalypse suivant un officier allemand traversant un champ dévasté sur son cheval, au milieu des épaves de chars encore fumantes. Soudain, la situation, en apparence calme, reverse dans la violence, et le sang coule à nouveau. Voilà ce qu’est Fury, film de guerre visuellement beau et sanglant.

Fury est le nom du tank accueillant l’équipage de « Wardaddy », incarné par un Brad Pitt très inspiré, qui est envoyé en plein cœur de l’Allemagne après être revenu miraculeusement d’un combat où ils sont seuls survivants. Mais ces hommes, ayant vécus la guerre depuis son début, voient leur petit groupe s’agrandir avec l’arrivée d’un jeune débarqué, propulsé co-pilote alors que formé à la prise d’écriture. Ce jeune homme c’est Norman Ellison, incarné par Logan Lerman, brillant, et qui sera le personnage d’identification pour le spectateur. Ce récit est le sien, celui du bien et du mal, celui d’une transformation d’une jeune âme innocente après avoir assisté aux pires horreurs que l’on puisse imaginer.

Si Fury ne se démarque pas par ses propos qui sont assez classiques (bien/mal), ni par sa morale (bien au contraire, on nous fait bien comprendre qu’il « faut tuer un maximum de chleuhs »), il se démarque par sa mise en scène extrêmement efficace, et ce, sur plusieurs aspects. Pour commencer, Ayer fait le choix de ne pas filmer ses scènes de bataille avec le procédé de la shaky cam, c’est-à-dire ce procédé visant à filmer, caméra à l’épaule, toute scène un tant soit peu rythmée. Si cela est parfois bien utilisé, il est surtout souvent un véritable fiasco, rendant impossible de suivre la séquence, par manque de fluidité. Ici, les combats sont aussi spectaculaires que bien filmés et rythmés. Que dire de ce combat de chars Sherman contre un Tigre allemand, où la lisibilité est parfaite et la tension incroyable. Et que dire également de la séquence finale, sanglante, au rythme effréné, et livrant des plans d’une superbe beauté (cf. Brad Pitt debout sur le tank. On ne distingue que leurs silhouettes au milieu de la fumée noire qui les entoure. Aussi sublime que sanglant).

Tout ce que l’on pourrait reprocher à Fury, c’est le recours constant à l’émotion, élément devenu (malheureusement) coutume dans les films grands publics. Pourtant, l’horreur des scènes se suffit à elle-même, nul besoin de rajouter des scènes fleur bleue. De plus, certaines scènes (au moins une) viennent couper le récit, quand bien même elles sont inutiles. On parle ici de cet arrêt chez l’habitant, moyen pour les soldats de marquer un retour à la vie normale, de marquer un temps d’arrêt dans cette guerre. Avant que la réalité de la situation ne les rattrape… Au final, on ne sait pas si la séquence servait réellement à « réhumaniser » les personnages, ou tout simplement à servir d’excuse pour livrer un moment d’émotion, rappelant que les victimes ne sont pas toujours celles que l’on croit. Initiative louable, mais mal amenée.

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En conclusion, si Fury n’est pas parfait, il est néanmoins un excellent film de guerre. Si son but n’est pas de délivrer un message moral, comme a pu l’être Vol au-dessus d’un nid de coucou, cela n’est pas si grave. Car l’ambition d’Ayer de faire de Fury un film de guerre grand spectacle est une réussite totale. La mise en scène du réalisateur est de qualité, le scénario, assez classique, tient en haleine, et si vous n’êtes pas convaincus, attendez de voir la séquence finale, impressionnante à souhait.

Note : 16,5/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=PJTkKIxNJAg[/youtube]

Par Crowley

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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